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La campagne électorale est à son point culminant. La tension est palpable. Les esprits sont échaudés. Et j’ai une « minute maternelle » pour vous, juste avant les élections.
Joanie Guérin, de l’équipe d’Urbania, m’a un jour initiée à cette technique désopilante pour adresser des critiques : le sandwich au caca. Une petite louche de reproches, entre deux bonnes tranches de pain moelleux.
Je commencerai donc en disant à quel point le Québec des derniers mois me fait plaisir à voir.
J’ai manqué tous les grands moments politiques du siècle dernier, et j’ai grandi dans une époque de cynisme politique inégalé.
Mais depuis ce printemps, c’est comme si quelque chose s’était rallumé au fond des yeux des Québécois, quand on aborde la chose politique. Quelque chose comme un souci de r’mettre ses culottes. Y’était temps : ça fait 10 ans qu’on est à genoux, les fesses en l’air.
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VOTE STRATÉGIQUE
VOTE DE CŒUR
Maudit!
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D’abord, soyons clair : je ne dis pas que l’affrontement est obsolète. La stratégie et les valeurs sont deux variables fondamentales du scrutin, après tout.
Mais cette nouvelle lubie de tout ramener au clivage soi disant inconciliable entre le CŒUR et la STRATÉGIE m’irrite au plus haut point.
La vie n’est pas binaire, les amis. C’est la dernière fois que je le dis, prochaine fois j’me fâche.
Il ne faut pas oublier qu’au delà de leur plate-forme et de leurs idées, les partis politiques doivent également attiser l’électorat avec des arguments « d’enrobage ».
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Alors d’un côté, les nouveaux partis appellent au vote de cœur, au vote pour le progrès, au vote audacieux, au vote contre le cynisme. C’est certain : c’est ce qui jouera en leur faveur.
Et de l’autre côté, les « vieux » partis, ceux qui pourraient potentiellement former le prochain gouvernement, appellent au vote stratégique. À l’unité. « Vous ne voulez pas d’un gouvernement minoritaire! Vous voulez la stabilité! C’est bon pour le Québec… » et tout ce qui s’ensuit. Encore une fois, normal qu’ils misent sur leur avantage stratégique.
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Alors un vote pour Québec Solidaire, par exemple, est emballé dans un beau papier recyclé avec des coeurs dessus, et un vote pour le PQ vient dans un beau Tupperware super pratique. Voyez l’idée?
Bon. Et c’est comme si on était parti en peur avec ça!
Alors on se retrouve avec une dichotomie obsessionnelle Cœur/Stratégie, qui correspond à une vision aussi simpliste et bornée que les étiquettes « GAUCHE » ou « DROITE » qu’on appose sans nuance.
Aussi, trop souvent, j’ai l’impression qu’on invoque le « vote de cœur » pour se délester du devoir de se pencher objectivement sur ce qu’offrent chacun des candidats de notre circonscription.
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Pas nécessairement, les amis! Le courage, c’est aussi oser raisonner rationnellement.
Et pour ce qui est d’avoir des couilles, un vote systématique basé sur le consensus de la nouvelle gauche québécoise, ce n’est pas un vote courageux ou « audacieux ». C’est même un vote larvaire, s’il n’est pas rigoureusement soupesé.
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Le vrai vote de couillu, à mon sens (tant qu’à jouer les puristes), serait un vote radicalement objectif. Imprimez les propositions de chacun des candidats de votre circonscription, masquez les noms, lisez-les, ne retenez qu’une seule feuille et votez pour le candidat qui y correspond, même si c’est le Caquiste …
Pis là je vais vous trouver proche de vos valeurs en crisse. Mais pas forcément intelligents.
a priori
Mais arrêtez de vous targuer de grands principes simplement parce que vous votez Option nationale! Pas que j’aie quoi que ce soit contre Option nationale, mais vous comprenez le principe.
L’important, c’est aussi de ne pas oublier que les partis progressistes ont, comme les vieux partis, une salade à vendre.
Il faut aussi avoir un peu de vision. C’est « beau et noble » de voter pour le progrès, mais encore faut-il que celui-ci puisse trouver son prolongement dans la réalité.
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Alors vote avec ta tête, et fous la paix à ton cœur et à tes couilles.
En attendant, je vais retourner tergiverser dans mon coin… (Gouin, Gouin, quand tu nous tiens).
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