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Mélanie Joly, vedette de K-Pop?
À l’ère des #fakenews, c’est difficile de savoir à qui se fier. Si au départ c’était un terme qui servait à désigner principalement la propagande russe qui tentait de faire croire aux gens qu’Hillary Clinton est une femme-lézard à la tête d’un réseau de prostitution juvénile dans une pizzeria (j’aimerais dire que j’ai inventé ça), maintenant tout le monde a récupéré le terme de tous les côtés, et ça ne veut plus rien dire.
Fait que c’est pas facile de démêler le vrai du faux. Faut douter de tout ce qu’on lit, avoir un sain scepticisme face à chaque nouvelle, sans toutefois tomber dans le cynisme et laisser tomber les faits parce que de toute façon, tout est relatif.
OU, vous pouvez me faire confiance de façon aveugle. Je suis votre ami, moi.
Mark Zuckerberg fait une conférence « emoji triste »
Vous vous rappelez du scandale de Cambridge Analytica, que j’avais expliqué ici? En gros, une firme s’était servie de l’information obtenue à partir de quiz sur Facebook pour faire un portrait ultra-détaillé de millions de personnes afin de les bombarder de propagande qui les ferait réagir personnellement.
Mercredi, Mark Zuckerberg a dû faire un appel aux actionnaires pour s’expliquer et s’excuser. Tsé le moment malaisant où il faut que t’appelles ta date de v’là deux mois pour y dire que tu lui as peut-être donné la gonorrhée? Ben c’était un peu comme ça, sauf qu’au lieu de « je t’ai donné la gonorrhée », c’était « j’ai donné toutes tes informations les plus personnelles aux russes pour qu’ils t’envoient de la propagande pro-Donald Trump ». C’est un peu pire.
On en a appris plus sur le Canada dans cet appel. Bonne nouvelle : seul 0,7 % des individus touchés seraient canadiens. Moins bonne nouvelle : finalement, ça serait pas les informations de 30 millions de personnes comme le prétend Cambridge Analytica qui auraient été touchées, mais bien celles de 87 millions de personnes. Ça fait 622 000 Canadiens, ça.
Oh, et Facebook va commencer à aviser les personnes dont les informations ont été partagées la semaine prochaine. Ça se peut donc que la semaine prochaine dans vos souvenirs Facebook, entre deux statuts vagues d’adolescent en colère, vous trouviez un souvenir « Heille, te rappelles-tu la fois que j’ai dit à Vladimir Poutine sur les albums de quels amis tu te dounes? On avait-tu eu du fun hein? »
Mélanie Joly, vedette de K-Pop
La ministre Joly est cette semaine en Corée pour s’inspirer de leurs stratégies de promotion culturelle. Bon, vous comprendrez qu’on parle ici de la Corée du Sud, quoique Mélanie pourrait bien s’inspirer des films nord-coréens, ça donnerait du punch à la Bolduc.
Pourquoi parler de ce voyage? C’est banal, non, une ministre de la culture en mission culturelle? C’est que ses propres fonctionnaires trouvent que ce voyage est inutile. Un mémo du 14 décembre recommande « que toute décision concernant une visite bilatérale soit reportée jusqu’à ce qu’une analyse plus complète du marché coréen et des opportunités commerciales potentielles pour les industries canadiennes puisse être achevée ».
Mais Mélanie dit que son voyage vaut la peine, parce que la Corée a réussi à exporter le K-Pop, et qu’on pourrait s’inspirer de ça. Bon, la plupart des gens connaissent juste Gangnam Style, cette chanson sur un quartier bourgeois avec un clip drôle.
Peut-être qu’on pourrait essayer de leur renvoyer l’ascenseur? Genre, Outremont Style, une chanson avec Richard Martineau qui danse en shorts? Ou Plateau style, avec Simon-Olivier Fecteau qui fait du jogging (en plus, il pourrait se parodier lui-même dans le Bye Bye, il tripperait ben raide).
Les profs font la grève en Oklahoma
Après le secondaire, je suis allé faire un voyage échange aux États-Unis, dans l’État de l’Oklahoma. En deux semaines, j’ai visité un musée de guns, je suis allé au rodéo et j’ai eu une discussion avec quelqu’un qui m’expliquait que les écologistes sont des melons d’eau : vert écolo à l’extérieur, mais rouge communiste à l’intérieur.
Bref, quand vous pensez à un état sudiste qui a voté pour Trump, vous pensez à l’Oklahoma. Pourtant, cette semaine, ce sont des professeurs en grève qui font la manchette. Imitant les professeurs d’états voisins, ils sont allés manifester devant le capitole de l’Oklahoma pour réclamer une augmentation de salaire de 10 000 $.
Ça peut paraître énorme comme ça, mais il faut savoir que les professeurs de cet état gagnent un salaire de base de 31 000 $ par année, et que ça ne comprend pas leur assurance-maladie. Ce n’est même plus une question d’avoir un sideline le soir pour compenser; les professeurs ont souvent plusieurs petits boulots sur le côté pour arriver à survivre sur leur salaire de professeurs.
Et le mouvement prend de l’ampleur. La gouverneure leur a proposé une augmentation de 6000 $, qu’ils ont refusée. Ils comptent bien manifester jusqu’à tant que le gouvernement cède sur leurs salaires, mais aussi jusqu’à ce qu’ils réinvestissent dans les écoles en décrépitude.
… mais pourquoi je vous parle de ça? C’est ben cool, mais ça ne nous concerne pas tellement, non? Ben en fait, oui et non. Ce qui me fascine, c’est que ce sont des États fermement pro-Trump qui se rebellent pour exiger plus de progrès social : « La Virginie-Occidentale, l’Arizona, le Kentucky et l’Oklahoma sont des États conservateurs. Il y a ici un soutien important à Donald Trump, mais les gens ne veulent pas non plus que le système scolaire soit anéanti », dit Larry Cagle, professeur d’anglais, dans des propos rapportés par Radio-Canada.
Ça démontre que même chez les plus ardents pro-Trump, les bases commencent à craquer : on voit bien le mal que les politiques américaines ont causé. Écoutez, ça m’inspire tellement, je m’en vais écouter Winds of Change en buvant du rhum cubain.