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Meilleur brunch d’Hochelag’

Mieux qu'une danse Ă  10$

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Je passais devant ce resto sans savoir que c’en Ă©tait un. Sur Sainte-Catherine Est apparaissent des locaux fantĂŽmes, des magasins dont la seule preuve d’existence est la couleur pĂąlotte et effacĂ©e de leurs enseignes sur la brique. Sur Sainte-Catherine Est, il y a aussi des locaux transfuges : Un ancien nettoyeur devenu quincaillerie, un magasin de vĂȘtements devenu dĂ©panneur, une banque devenue Banco
 Au point oĂč le Sommet pouvait tout aussi bien ĂȘtre un bar qu’un salon de massage.

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Deux bouches sulfureuses en guise de “m” nourrissent bien cette impression. Le sommmmet avec un m roucoulant rĂ©sonnait dans ma tĂȘte comme si un DJ nommĂ© Steve le criait dans un micro. Et puisque stripclub et restaurant ne font pas bon mĂ©nage, je passais mon tour. Ma colloque de l’époque (merci AngĂ©line!) m’a pourtant vantĂ© ses fameux brunchs.

Un matin, j’avais un 10$ de trop et m’y suis finalement risquĂ©… et ça bat l’expĂ©rience de l’isoloir.

Ce resto est fabuleux! D’abord, les banquettes. Je tripe banquette, tout devrait ĂȘtre en banquette. Et ce resto est 75 % banquette. On peut venir Ă  deux et s’abandonner dans l’immensitĂ© que SEULES les banquettes peuvent offrir. C’est si vaste que ça en devient l’extension de votre lit. On peut donc s’y prĂ©lasser et certainement y faire l’amour. On peut y venir seul (hum) et retrouver le mĂȘme sentiment que lorsqu’on embarque dans un avion vide.

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Toutes les conversations tenues sur les banquettes deviennent des anecdotes. N’essayez pas, mĂȘme un sujet chaud tel que la sĂ©paration de Marie-Mai devient anecdotique. Les designers (oui oui des designers!) qui ont dessinĂ© le resto aimaient tellement les banquettes qu’ils ont rĂ©ussi Ă  en mettre une dans un coin pas possible. Une mini banquette, une bĂ©banquette.

Aux deux extrĂ©mitĂ©s, deux Ă©crans plasma connectĂ©s sur TVA Nouvelles diffusent de l’info non-stop. On entend les plaintes de Denis LĂ©vesque qui se mĂȘlent au grĂ©sillement des aliments frits. Du fast food audio visuel. Sur le comptoir de l’entrĂ©e, n’hĂ©sitez pas Ă  happer une copie du Journal de MontrĂ©al. Consulter son horoscope, savoir si Éric Lapointe est toujours vivant, ne pas comprendre l’humour des bandes dessinĂ©es tout en sirotant son cafĂ© filtre le matin, c’est juste parfait.

MĂȘme Martineau devient anecdotique, parce qu’on est sur une banquette.

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Dans la pĂ©nombre, derriĂšre deux portes western se cache une salle de machine Ă  sous. Il y a toujours un vieux bonhomme au teint blafard et aux gestes mĂ©caniques qui gave la machine Ă  coup de 25 cennes. En alternance avec le vieux monsieur, une vieille dame au teint tout aussi livide crache son cash dans une machine qui prouve qu’il existe bien des appĂ©tits insatiables. Dans cette salle, ils sont tous vieux, une heure devient 30 jours, cette salle c’est l’üle de Calypso.

Maintenant, les choses sérieuses : le menu à brunch.

Prix raisonnables qui oscillent entre le trĂšs plĂšbe 7,29$ pour le traditionnel bacon-Ɠuf-fĂšves au lard, et 13,99$ pour les fancy de la haute qui bouffent du saumon fumĂ©.

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Mais le plus extraordinaire, ce sont les noms des plats. PrĂȘt?

  • MĂ©nage Ă  trois : Imaginez commander ça avec votre mĂšre.
  • Maman spĂ©cial : Ça, c’est quand maman vous manque. (Allo monsieur Freud).
  • Aphrodisiaque (sic) : Rien de tel que du creton pour feeler horny Ă  9 h du matin.
  • Explosion : Le seul met halal du menu.
  • Cowboy : Vous mangerez ce plat tout en pensant Ă  Mitsou. À toutes les fois.
  • Mon chĂ©ri : Demandez en mariage votre amoureux, un “oui” garanti.
  • Le gigolo : Deux Ɠufs pis du smoked meat, je rĂ©pĂšte, deux Ɠufs et un paquet de viande.
  • Les amoureux : Fredonnez en chƓur du Brassens sur votre banquette.
  • DĂ©jeuner farfelu : TsĂ© les fois oĂč vous vous sentez espiĂšgle et coquin.
  • Excalibur : Pour les amoureux de l’épique.
  • Bagel Mania : Parce que les bagels Saint-Viateur, c’est tellement overrated.
  • La Havane : Pensez Ă  votre prochain tout inclus dans le sud.
  • Copacabana : cha-cha-cha.
  • Exotique : #commissionbouchardtaylor.
  • Bagel’Ox : Le plat le plus cher de la gang, Ă  consommer les jeudis.
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Bref, laissez-vous engloutir par le Sommet, tombez comme Alice dans ses bouches bĂ©antes. La serveuse, un duplicata de votre mĂšre, vous appelle chĂ©ri et s’assure que votre taux de cafĂ©ine dans le sang est high comme le quart de la clientĂšle.

Sur Sainte-Catherine Est, en sandwich entre Théodore et Leclaire.

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