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Pendant longtemps, j’ai traîné une blague sur Dany Bedar dans plusieurs soirées d’humour. La blague allait comme suit : « Peu de gens le savent, mais en plus de faire de l’humour, je suis aussi réalisatrice. Il y a deux ans, j’ai réalisé que Dany Bédar, c’est vraiment de la marde.
En vérité, je la trouve encore drôle cette blague. Je n’ai rien contre Dany Bédar. Je ne connais qu’une seule chanson de lui. Je ne trouve pas qu’il est particulièrement de la marde. Il m’apparait sympathique. Mais ça sonne drôle Dany Bédar. Et la blague réside surtout dans le savoureux jeu de mot avec réalisatrice versus le verbe réaliser. C’est vraiment pas contre toi Dany. Mais Mea Culpa pareil.
Il se peut que je la réutilise cette blague. J’ai un jour essayé de changer Dany Bédar pour l’Auberge du chien noir, mais l’auberge étant devenu presqu’un lieu commun, la blague n’a pas eu l’effet escompté. Je ne veux jamais avoir à me censurer quant aux blagues et autres choses que je ressens le besoin de dire, mais j’avoue avoir parfois une petite pensée pour l’humain derrière, et je suis mal. C’est pourquoi j’essaie toujours de m’assurer qu’une blague est plus drôle qu’elle n’est méchante, et que l’effet comique ne réside pas seulement dans la méchanceté de la-dite blague.
Un jour j’ai fait cette blague dans un show à Laval. Après le show, un ami de Dany est arrivé, on lui a dit qu’une humoriste sur le show avait fait une blague sur Dany. Sa réaction : « VOYONS DONC, il est tellement fin Dany. Pourquoi elle ne fait pas la joke sur Éric Lapointe? Lui le mérite ». Dans le fond, la blague ne te dérange pas. C’est la cible qui dérange. Parce que tu la connais.
J’ai aussi longtemps fait une blague déplacée sur Michael Jackson. Qui ressemblait à peu près à ça : On dit que la façon dont les gens dansent est un bon indicateur de la façon dont ils font l’amour. Ça veut dire que quelqu’un qui danse le tango baise violamment, mais passionément. Quelqu’un qui danse la valse baise méthodiquement mais gracieusement. Quelqu’un qui danse le moonwalk baise… des enfants. À part deux Françaises ultra fan de Michael qui m’ont écrit sur facebook pour souhaiter ma mort parce que « je n’arrive pas à la cheville de M.J » Personne n’a jamais chialé. Parce que bon, il est décédé.. mais de son vivant il était géographiquement et culturellement quand même loin du Québec. Mais ici, s’attaquer directement à une personnalité, on sait que le message va peut-être finir par se rendre et peut-être blesser quelqu’un. Mais en quoi c’est plus correct de rire de quelqu’un de plus loin que de quelqu’un qui va peut-être prendre connaissance des propos? Parce que ce qui ne se sait pas ne fait pas de mal?
Mais moi Dany, je veux te dire que je te trouve ben cool. Pis t’as raison man, il y a du monde en maudit sul plateau. La blague ne s’est probablement jamais rendue à toi mais, j’ai pas l’intention d’arrêter de faire des blagues qui vont peut-être blesser… parce que je jure que ce ne sont que des blagues. Et je t’en parle maintenant parce que je n’ai pas envie de dire des choses sur toi que je ne te dirais pas en face ok? Et je te jure que les gens qui ont ri de cette blague n’ont pas ri de toi. Ils ont ri du jeu de mot. Ben je pense.
Et Dany, il y a des gens qui disent des choses pas toujours gentilles sur moi, et en plus, souvent, c’est même pas drôle. Comme par exemple, l’autre fois je suis tombée sur ce commentaire laissé sous un vidéo d’une de mes performances à En route vers mon premier Gala.
Et pour la première fois j’ai senti le besoin de répondre. Peut-être ai-je perdu mon temps. Mais moi, je me dis, on est des humains. On a la capacité de parler. Profitons-en. Et peut-être ai-je convaincu quelqu’un de nuancer ses propos. On dirait que je voulais que la personne comprenne qu’on fait un travail difficile, et que si quelqu’un désire m’insulter, qu’il fasse une bonne blague au passage, je ne pourrai pas être fâchée, mais plutôt flattée qu’on décide de faire de l’humour à mon sujet. Suite à ma réponse, mon non-fan m’a répondu ceci :
« Je ne croyais pas que mon message serait lu par vous ». Ça confirme ce que je pensais. On se sent libre dans le secret. Mais moi Dany, je ne veux pas vivre dans le secret. Je t’avoue que j’ai fait une blague sur toi. Parce que je veux pouvoir continuer de faire des blagues sur tout le monde, sans me censurer. En autant que ce soit drôle pour vrai.
JE NE CROYAIS PAS QUE MON MESSAGE SERAIT LU PAR VOUS? Moi non plus Dany, je ne croyais pas que ma blague pourrait éventuellement se rendre à toi. Mais quand on prend le temps de s’expliquer, tout va bien.
Je suis toujours surprise de voir des commentaires si violemment méchants sur des artistes, des athlètes, des politiciens sur internet. On ne peut pas aimer tout le monde j’en conviens. Mais on est aussi des humains avec la capacité de parler, de s’expliquer. Au lieu de dire « caliss que c’est pas drôle », bâtis donc un argumentaire intelligent sur le pourquoi du comment tu n’as pas aimé ça, peut-être arriveras-tu même à me convaincre moi-même que ce que je fais ce n’est pas bon. Ou essaie de me faire rire au passage.
Donc si je t’ai blessé Dany, je m’excuse. Je ne veux que faire rire, et pour ça je dois accepter que je vais peut-être peiner des gens, je dois aussi accepter les blagues mesquines sur moi. On habite tous sur la même planète qui flotte dans l’infini, parlons-nous, expliquons-nous, calmons-nous et tentons de rendre l’expérience un peu plus l’fun pour tout le monde, tout en se permettant de rire de nous un peu.
Mea Maxima Culpa Dany Bédar, je ne veux pas de La Chicane. (La pognes-tu? Oh yes trop drôle)
P.S. Ta blonde chante bien.