Vendredi dernier, les rues de Montréal-Nord ont résonnés au son de Sourire kabyle, le plus récent EP du rappeur et chanteur r’n’b MB!
Connu aussi sous le nom de « Micro Brulant », l’artiste s’est fait connaître par sa première mixtape Couvre-Feu, ainsi que son appartenance au collectif 5sang14. Le groupe, composé aussi des rappeurs Lost, White-B, Gaza et Random s’est rapidement imposé comme un des nombreux représentants importants du « street rap » montréalais.
Ce street rap c’est celui qu’on entend partout dans les appartements, les voitures et sur les courts de basket ; un espèce de mélange québécisé entre Migos et PNL qui peine à obtenir une couverture médiatique à cause de ses propos violents et dérangeants.
Ses textes sont plutôt crus, voire sexistes. J’ai cessé de compter le nombre de fois qu’il dit qu’il ne veut pas être en couple, ou que dès qu’une « bitch » lui dit « je t’aime », il disparaît.
Ironiquement, pendant que Migos sont invités à headliner les festivals québécois, les artistes de Montréal de leur côté se font shut down leurs concerts par la police. Et pourtant, leurs propos ne sont certainement pas pires que ceux du trio d’Atlanta. Ai-je besoin de traduire le refrain de « Bad and Boujee » pour qu’on comprenne que « thot » et « bitch » ne sont pas de termes qu’on utilise pour décrire notre maman.
Avec son nouvel EP, MB ne fait pas exception. Ses textes sont plutôt crus, voire sexistes. J’ai cessé de compter le nombre de fois qu’il dit qu’il ne veut pas être en couple, ou que dès qu’une « bitch » lui dit « je t’aime », il disparaît.
Mention spéciale à la ligne : « Y’aura pas de « Te Amo » / Même si t’es Rihanna, j’pense qu’au dinero » (NDLR : Dinero veut dire argent)
Pensons aussi au clip de sa chanson « Jack Sparrow », où on le voit déguisé en pirate, accompagné de deux filles qui l’aident à trouver un trésor. Évidemment, une fois le butin trouvé, il s’empresse de s’emparer du coffre et de se sauver, laissant ses deux acolytes en plan.
« Pas d’honneur chez les pirates » comme disait le dude barbu dans le premier Pirate des Caraïbes.
En fait, bien honnêtement, la majorité des chansons de MB parlent de soi, séduire des filles, ou bien de les crisser là. Le tout sur des beats langoureux et lents, avec l’autotune dans le tapis. Parce que se faire domper a toujours mieux sonné sur une musique sensuelle…
En neuf chansons, MB réussit l’exploit impensable de parler plus de célibat que mon ami qui fourre une fois par année.
En fait, bien honnêtement, la majorité des chansons de MB parlent de soi, séduire des filles, ou bien de les crisser là. Le tout sur des beats langoureux et lents, avec l’autotune dans le tapis. Parce que se faire domper a toujours mieux sonné sur une musique sensuelle…
Et n’en déplaise aux haters mais sa recette fonctionne parce qu’en plus d’avoir été invité par la SOCAN pour sa série de spectacles dans le cadre des Francofolies cette année, il a aussi décroché un contrat de distribution en France avec Believe Musicast. Derrière les paroles crues, certains ont donc réussi à trouver plus.
En effet, il serait injuste de dire que la musique de MB appelle uniquement à se crisser des femmes. C’est aussi une ode au dépassement de soi, à se sortir soi-même de situations difficiles, à la réussite et à fumer des battes. Bref, tout ce que le rap est depuis sa création : une musique qui dérange, mais qui amène toujours beaucoup de positif à sa communauté.
Ultimement, si MB se « fout de tes caresses », c’est tout simplement parce qu’il est trop occupé à travailler fort pour inspirer d’autres à faire comme lui.
Après tout, tout le monde sait que même Jack Sparrow a un cœur.