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Marie-Chantale Turgeon, blogueuse et podcaster

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Vous ne risquez pas d’entendre parler d’elle au salon de coiffure Chez Johanne entre deux articles du 7 jours et du Lundi. Comme nul n’est prophète en son pays, l’américain Spin classait en 2005 le podcast de Marie-Chantale Turgeon, Vue d’ici, parmi les meilleurs du web.

Convertie au blogue depuis 2002, Marie-Chantale répand sa bonne nouvelle à plus de 15 000 fidèles par mois répartis un peu partout sur la planète.

Comment décrirais-tu la période que traversent actuellement les médias électroniques ?

On ne le crie pas encore tout haut, mais il y a une révolution qui est en train de se produire dans le monde des médias. On assiste à une démocratisation de l’information, à la création d’un média de masse par les masses. Avec les blogues et les logiciels sociaux, tout le monde peut s’impliquer et passer d’un mode passif à actif. Depuis des années, les entreprises s’approprient le web en faisant des sites commerciaux où l’utilisateur ne fait que gober de l’information. Maintenant, ce n’est plus les entreprises qui s’approprient le web, mais l’utilisateur.

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Les blogueurs jouissent d’une liberté d’expression quasi-totale, tandis que les médias traditionnels sont dirigés par des empires qui ont une ligne éditoriale bien précise…

Oui et je pense qu’il y a beaucoup de journalistes « traditionnels » qui sont jaloux de nous parce qu’eux ont toujours un rédacteur en chef sur le dos pour les diriger, leur faire changer des choses. Moi je décide de ce que je vais écrire. C’est hyper spontané : je peux penser à quelque chose en faisant ma vaisselle et ça va être en ligne cinq minutes après. C’est la liberté totale. Par contre, comme les blogueurs n’ont pas de code d’éthique à suivre, les gens qui prennent l’information sur les blogues doivent toujours aller la revérifier après, donc on ne peut jamais s’y fier à 100%.

Les médias traditionnels devront-ils prendre davantage au sérieux le phénomène des blogues ?

Les médias traditionnels ainsi que les entreprises devront s’adapter. Ils vont devoir s’approprier les outils de communication du grand public pour communiquer de la même manière. Ceux qui ne suivront pas ou qui seront incapables de s’adapter vont en subir les contrecoups un jour ou l’autre. Quand les blogues ont fait leur apparition, les journalistes étaient très critiques : « c’est du faux journalisme. Qui sont ces gens-là ? D’où sortent-ils ? » Maintenant, on voit de plus en plus de journalistes et de blogueurs collaborer ensemble.

Le podcasting c’est de la radio en ligne ?

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Il ne faut pas croire que c’est juste de la radio portable. Il faut que les gens comprennent que c’est un moyen d’expression accessible à tous. Grâce au podcasting, je peux communiquer facilement avec des gens à l’autre bout du monde. Si on a les mêmes intérêts, ces auditeurs vont m’entendre et vont s’enrichir de mes connaissances. C’est un peu la même chose que le blogue. Certaines personnes vont mieux s’exprimer par écrit et d’autres vont le faire mieux avec un médium audio.

L’arrivée des podcasters professionnels sur le web ne risque-t-il pas de faire de l’ombre aux indépendants ?

Au début, les podcasts étaient faits par des amateurs. Depuis, la BBC, la CBC et Radio-Canada ont emboîté le pas. Au moment où le podcast devient mainstream, les gens s’imaginent que cela vient des médias traditionnels, mais ils ne savent pas que ce sont des amateurs qui ont défriché le chemin. Il va falloir trouver un moyen de garder les podcasters indépendants à la vue du grand public. Beaucoup de sites le font déjà comme ODEO, qui est une bonne communauté où on peut facilement trouver des podcasts indépendants. Mais la question est de savoir si le grand public sera mis en contact avec ça. Pour le moment, c’est les blogs qui soutiennent les podcasters indépendants.

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