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Mardi soir à l’Isle-aux-coudres

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Pour se divertir le mardi soir à l’Isle-aux-Coudres, mettons que les choix sont plutôt restreints. Pendant des heures, on a cherché un Fuzzy, un Taza Flores et même un Peel pub pour écouter la game de hockey sur l’île … mais on a rien trouvé.

Ça fait qu’on a abouti au bowling (ok, je commence sérieusement à prendre l’accent des régions).

Malgré l’horrible tempête, le parking de l’endroit était plein à craquer. Tous les habitants s’y étaient donnés rendez-vous pour jouer (t’sais comme dans la Grande Séduction, quand tous les gens du village se rendent à l’église pour jouer au bingo? Exactement comme ça). Il y avait des membres de l’âge d’or, des couples, des jeunes qui font semblant de ne pas être gelés mais qui sont complètement gelés…

Nous autres, on a passé la soirée avec Martin.

Martin est un homme d’une quarantaine d’années qui a l’air d’un gars de 8, mais avec une moustache. Il a une voix de Marc Labrèche quand il fait l’abeille et de toutes toutes petites mains. Il nous a abordées en nous disant qu’il était déçu d’avoir manqué les Feux de l’amour et Top Model : on a craqué, instantanément.

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Pendant deux heures, on a regardé les Lionnes, les Peanuts et les autres équipes de la Ligue de bowling de l’Isle multiplier les abats. Avec lui. Sur nos tabourets. Mais lui, il ne touchait pas à terre.

À tout bout de champs, il lançait des «Oukoudoukoudou» et des «C’est un scandale!» sans trop de raisons… Il disait qu’il faisait comme dans Séraphin. Ça doit être vrai. Et quand des gars s’approchaient de nous, il disait : «Lâche mes blondes!»

À l’Isle-aux-Coudres, Martin fait partie du paysage. Et ce qui est beau, c’est que les gens le respectent. Ils rient avec lui. Pas de lui. Quand Martin se promène avec son petit petit vélo, avec sa petite cigarette dans le bec, les habitants de l’Isle le saluent tout bonnement. Puis quand Martin les regarde jouer aux quilles, ils lui lancent des sourires.

C’est beau comme dans un conte de Fred Pellerin.