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Mange, joue, aime

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Bien que le soccer ait fait partie intégrante de ma jeunesse, je n’ai jamais eu l’occasion d’assister à un match d’une ligue professionnelle.

Et pourtant, c’est grâce à lui si mon passage au secondaire n’a pas ressemblé à celui de Chicoine dans Watatow et auquel j’ai pu laisser ma trace et me mériter le titre de personnalité sportive de l’année. En fait, cette reconnaissance était surtout pour saluer le fait que j’avais passé l’année, à titre de capitaine, à bencher et à traîner le sac de ballons dans le gymnase à cause d’une violente déchirure de ligaments de cheville… en début de saison. C’est donc devant l’air ahuri de la moitié de l’école que je suis allée récupérer mon prix en boitant et c’est à cet instant que j’ai décidé de prendre un break avec le soccer.

10 ans plus tard, j’ai tourné la page et, à l’instar de Dany Bédar, j’avais fait la paix avec l’amour… et le soccer.

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C’est donc sous un soleil éclatant que je me suis dirigée samedi dernier en direction du Stade Saputo pour assister au 4e match de l’année de l’Impact.

Arrivée sur place, quelle ne fut pas ma surprise de constater que mon manteau rouge était inapproprié. Clairement, je n’avais pas reçu le brief disant de m’habiller en bleu, en blanc ou en survêtement de sport Adidas.

J’étais affamée, mais tout de même réticente à me diriger vers l’aire des cantines puisque deux mythes persistent quant à la bouffe de stade :

  1. Le goût : On entend rarement dans un 5 à 7 de Chambre de commerce “OH MY GOD Antoine! J’ai TELLEMENT mangé ce qu’il y a de plus divin sur Terre au show de Rihanna!”
  2. Le prix : Puisque je ne fais pas partie de ceux qui trouvent que c’est un bon investissement que de payer 48 $ pour un roteux et une liqueur, j’avais donc placé, en prévision de mon escapade, une annonce d’un de mes reins sur Kijiji.

Tel Éric Lapointe, je me suis laissé poussé par le vent en direction des stands et j’ai figé.

Premier constat : UN seul estomac, TROP de choix.

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Et j’ai dédramatisé : au pire, j’irai me le faire brocher après le match!

Premier arrêt : Le stand de Popcorn Bad Monkey fabriqué à Montréal.

***J’aimerais saluer au passage tous ceux qui disent “puf-cong”.***

Ensuite, j’ai bifurqué pour aller au Bistro à coco. Un mot : straciatella. Cette délicieuse soupe aux épinards et aux œufs m’a agréablement surprise et je dois dire que tout ce qui apparaît sur le menu est ridiculement pas cher!

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N’étant point rassasiée, j’ai lorgné le stand de Poutine mobile où la moitié des 20 801 spectateurs faisait la file en me promettant d’y revenir à la fin de mon chemin de Compostelle.

Et, le crescendo de mon ascension gastronomique : le stand d’Umberto Cesari qui apparaît tel un phare dans la nuit. DU TARTARE! DU VIN! DU FROMAGE! Là où Marie-Claude Lortie pourra s’exclamer, entre deux bouchées: “Oh mon doux, y’a du Cendré de Lune!”

Faque j’étais là, au beau milieu de la foule, à siroter un merlot et à manger comme le PFK kid de Falardeau.

Le score final du match était de 2-2. La marée bleue de fans est sortie. Et là, j’ai senti un changement d’ambiance tout en finissant mes victuailles.

“C’EST LUI! Viens voir Lucas, il est là!”

Qui, lui?

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Corneliu? Impossible. Aux dernières nouvelles, il enregistrait en studio.

Le mythique Drogba dont la moitié du stade se serait fait tatouer le faciès sur le chest? Nah, y’a personne qui s’est évanoui.

Je me suis donc approchée afin de vérifier l’identité de cette vedette mystère.

À première vue, on aurait dit l’acteur du film Le Pianiste.

J’étais clairement à moins de 3 mètres d’une vedette dont je ne savais l’identité et c’est là que j’ai allumé: c’est lui qui est sur mon billet!

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Un hasard? Je ne crois pas. Ce n’était donc pas Adrien Brody, mais Ignacio Piatti.

En bonne opportuniste, j’ai donc poussé écarté des enfants qui voulaient faire autographier leur casquette et je l’ai convié à une date :

— Tu fais quoi après la game Ignacio? Toi, moi et une poutine au canard confit de Poutine mobile, t’en penses quoi? Je suis même prête à te frotter les tibias à l’antiphlogistine si tu veux!

Ignacio a à peine cillé…

Serait-ce mon manteau rouge qui l’a turné off?

Qu’importe! J’avais eu mon moment.

J’ai donc quitté le stade repue, sereine et toujours en possession de mes deux reins.

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J’attends avec impatience le prochain 5 à 7 pour pouvoir scander haut et fort “OH MY GOD Antoine! J’ai TELLEMENT mangé la meilleure straciatella au monde au match de l’Impact avec Ignacio Piatti!”