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Fred Bastien a rĂ©ussi Ă  trouver 10 bonnes raisons d’aimer la banlieue

Comment un urbain devient banlieusard avec plaisir

Par
Frédéric Bastien Forrest
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Fred Bastien est un animateur, chroniqueur et vlogueur de 28 ans qui a grandi à Montréal. Passionné de sport et de hip hop, il fait de la culture urbaine son pain pis son beurre.

Sauf qu’il y a prĂšs de deux ans, il s’est laissĂ© tentĂ© par la banlieue. Pas parce que les bungalows sont moins chers de l’autre cĂŽtĂ© du pont, pas parce qu’il y a plus d’espace pour ses enfants (il n’en a pas et n’en veut pas), pas parce qu’il n’en pouvait plus du brouhaha montrĂ©alais. Juste de mĂȘme, pour essayer.

On s’est dit que si la Rive-Sud a rĂ©ussi Ă  sĂ©duire Fred, l’indĂ©crottable urbain, ça valait la peine de lui demander pourquoi.

***

«Hein?! TOI, tu habites en banlieue?! Mais
 t’es tellement urbain!»

Cette phrase, je l’ai entendue au moins 50 fois dans les deux derniĂšres annĂ©es. Un mĂ©lange d’amusement et d’incrĂ©dulitĂ©. Deux Ă©motions que j’adore stimuler. C’est peut-ĂȘtre pour ça que je suis bien, sur la Rive-Sud.

J’avais pas envie d’habiter seul, pas envie d’ĂȘtre responsable de trouver de nouveaux colocs et pas envie d’emmĂ©nager avec des inconnus.

Rewind.

Avril 2015. J’habite le quartier Centre-Sud avec deux colocs. Papineau/Sherbrooke. À 15 minutes de skateboard du centre-ville. À cĂŽtĂ© du parc La Fontaine. Au cƓur de l’action.

Mes deux comparses de l’époque m’annoncent vouloir dĂ©mĂ©nager avec leur blonde. Pas envie d’habiter seul, pas envie d’ĂȘtre responsable de trouver de nouveaux colocs et pas envie d’emmĂ©nager avec des inconnus.

Pendant un 5 Ă  7 particuliĂšrement houblonnĂ©, un couple d’amis de longue date m’annonce qu’il s’est achetĂ© une maison Ă  Saint-Bruno-de-Montarville. MontrĂ©alais born and raised, mon premier rĂ©flexe est taquin:

– Ah! Ils s’en vont fonder une famille sur la Rive-Sud, eux autres! La vie de piscine, de banlieue et de trafic!

Le pire, c’est que j’aime ça!

À l’époque, leur rĂ©plique est de me rappeler que je suis Ă  la recherche d’un appartement. Ils proposent de me louer une chambre au sous-sol. C’est pratique, c’est abordable, j’ai dĂ©jĂ  un vĂ©hicule et mon cĂŽtĂ© «t’es pas game» JUBILE.

J’habite donc à Saint-Bruno-de-Montarville depuis juillet 2015. Mes proprios sont mes colocs et mes bons amis.

Attendez, c’est pas ça le pire. Le pire, c’est que j’aime ça, voici pourquoi en 10 points!

  • C’est un havre de paix!
  • Il y a tellement d’espace. Dehors comme en dedans!
  • On a deux toilettes!
  • On a une chambre d’amis!
  • J’ai patentĂ© un cinĂ©ma maison avec un projecteur dans le sous-sol!
  • Le climat dans la maison est tempĂ©rĂ© Ă  la perfection! SystĂšme de chauffage et de climatisation central!
  • Le dĂ©neigement et le stationnement = zĂ©ro stress!
  • Je suis Ă  peine Ă  19 minutes de route de mon ancien appart dans Centre-Sud!
  • On a une piscine! Et un jardin! (Je ne touche pas vraiment Ă  un ou Ă  l’autre, mais je trouve ça cool!)
  • Il y a des hauts-parleurs dans la douche du sous-sol!

Ma transformation en banlieusard n’a pas pris de temps. À peine un mois aprĂšs avoir quittĂ© le Centre-Sud, j’ai traversĂ© le quartier et j’ai trouvĂ© ses rues sales et Ă©touffantes. HonnĂȘtement, ma nouvelle affection pour les grands espaces me surprend moi-mĂȘme. À cĂŽtĂ© de la maison, il y a un grand champ peuplĂ© de pylĂŽnes Ă©lectriques gĂ©ants. Il m’arrive de me stationner Ă  cĂŽtĂ©, en revenant du travail, pour contempler le coucher de soleil. Je trouve ça beau. Ça me fait penser Ă  l’album The Suburbs, d’Arcade Fire.

Il faut dire que je suis un travailleur autonome Ă  l’horaire extrĂȘmement atypique. Que je ne suis presque jamais pris dans le trafic, vu que mes obligations professionnelles commencent rarement Ă  9 h. Que mĂȘme lorsque j’habitais sur l’üle, j’étais rarement chez moi. Que je suis un adulescent workaholic qui se sent chez lui dans un sous-sol.

Serai-je toujours banlieusard dans trois ans? Qui sait?

Cela dit, ma vie en banlieue vient quand mĂȘme avec quelques inconvĂ©nients:

– Virer une brosse sur un coup de tĂȘte n’est plus vraiment envisageable. C’est ça, vieillir?

– Je sens que je dĂ©molis l’environnement Ă  grand coup de traversĂ©es quotidiennes du pont Jacques-Cartier. Au moins, j’ai un petit vĂ©hicule urbain.

Serai-je toujours banlieusard dans trois ans? Dans cinq ans? Qui sait? J’ai un Ɠil ouvert sur les projets immobiliers annoncĂ©s dans le nouveau Longueuil. Je m’ennuie un peu du mĂ©tro. À suivre.

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Pour en savoir plus sur la ville d’adoption de Fred Bastien: «Ville de la semaine: Saint-Bruno-de-Montarville».

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