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Ligue Nord-Américaine de Hockey : batailles, bières, boules

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Agrégation entre les défuntes Ligue de hockey semi-professionnelle du Québec et Ligue senior majeure du Québec, historiquement associées aux coups de poing s’a yeule et aux mêlées générales, la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH) allie sport de calibre et bon goût depuis une décennie. Le 25 octobre dernier, le glorieux Isothermic de Thetford Mines s’amenait au Colisée de Laval pour y affronter les Prédateurs. Photoreportage embroussaillé de l’épopée.

Après un bon 46 minutes de bus à partir du Métro Cartier, on arrive ici. Considérant que le Colisée abritait autrefois les frénétiques Chiefs de Laval, on comprend un peu mieux pourquoi y’a des barbelés sur la clôture.

Même si elle ne paie pas de mine, cette entrée a tout de moins le mérite d’être polie.
Un billet à 16$ pour une game de hockey nowhere, ça se prend beaucoup mieux quand ça vient avec un bock de BIERRE gratuit. Bravo pour l’initiative.
Quand y’a une faute dans le slogan de ton équipe sur les flyers que tu passes à l’entrée, ça veut dire que t’as ben fait ta job.
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Comme si ce n’était pas assez, voilà que les promogirls du bar de danseuses lavallois Pink Paradise s’en mêlent. En plus d’agir comme premier CONTACT avec la foule (enfants inclus), les filles sont également autorisées à poser devant la caméra.
En tout cas, on sait pas mal tous où la soirée va finir.
On va se le dire bien franchement : le corps de sécurité a du potentiel ce soir.
Enfin, la mythique patinoire. Ça commence dans seize minutes, pis déjà, les gradins sont pleins à craquer.
Quand l’audace est poussée jusqu’à l’injure, ça donne une affiche publicitaire avec une adresse Hotmail dessus.
Rarement l’expression «radio-poubelle» a-t-elle autant été pertinente.
L’échauffement est à peine entamé que, déjà, ce joueur se démarque par son nom d’inspiration salle de spectacle.

Après avoir tiré 3-4 pucks à deux pouces de la face de tout le monde dans les gradins, les joueurs arrêtent de patiner pour laisser place au sprint effréné de ce coureur rapide et ultimement dangereux.

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L’impétueux mix alliant de main de maître Creed, Nickelback, AC/DC et Rage Against The Machine laisse place à la solennelle cérémonie d’ouverture, teintée par le drame du Parlement d’Ottawa qui a eu lieu à peine deux jours avant. Pour l’occasion, Linda KING est invitée à faire son possible pour chanter l’hymne national devant l’unifolié.

Pas de quoi impressionner les joueurs de l’Isothermic qui repartent donner des coups de patin avant même que la Linda ne termine son envolée. Intransigeant, le présentateur ordonne aux Thetfordois de reprendre leur place afin de participer à une minute de silence symbolique qui, tout compte fait, s’apparente plus à un 37 secondes de bruits ambiants diminués.

Après tout ce considérable hommage, on assiste enfin à la tant attendue droppée de puck.

PuckDrop

55 secondes de jeu plus tard, une première bataille éclate. Le thème de Rocky en dit long sur le courage et le cran de ces jeunes joueurs.

Quelques minutes plus tard, une autre mêlée éclate pour une raison inutile toute aussi louable. «Le hockey, c’est une entracte entre les batailles», clame un fan conquis dans la foule.

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«Avoir su qu’elle avait le cancer, j’aurais organisé de quoi pour sa fête», en admet un autre, un peu moins épris par l’action.

Encore une fois, c’est la trame sonore de Rocky qui s’occupe de l’ambiance.

La haute gastronomie est à l’honneur à Laval. En plus d’un tirage moitié-moitié octroyant au gagnant un certificat cadeau de 20$ au Barbie’s Resto-Bar Grill, l’équipe des Prédateurs est fièrement commanditée par le Buffet des Continents, comme en témoignent ces délicieuses manches.

C’est en détournant bien tranquillement notre regard de la patinoire qu’on constate l’existence de cette table bleue haut perchée, dont l’utilité n’a pas encore été prouvée.
Première entracte : c’est 2-1 Laval et, de surcroît, c’est le grand Medley qui a compté pour Thetford.
Que demander de plus, mis à part un bon bouillon d’aréna ?
Pour ceux qui préfèrent s’en tenir aux bons vieux hot-dogs, le stand à condiments a solidement step up son game avec de nouveaux arrivages : le sucre, le poivre et, surtout, le lait.
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Street Stylin’ 2019 : chandail jaune XXL, maillot de bain et bottes de construction.
Petit moment tendre en attendant la deuxième période.
Tirant de l’arrière, l’Isothermic commence à gosser les Prédateurs de plusieurs façons, notamment en sacrant des coups sur leurs bâtons.
Rien ne fonctionne, et l’écart continue de se creuser à la mi-chemin.
Nouvelle technique fort inventive : rentrer dans le but pour déstabiliser le gardien, au grand dam des fans invétérés des Predz.
«Y’a rentré dans le gardien TABARNAK !!», de déclarer l’un des plus féroces d’entre eux. «Qu’y’aille se faire couper la main, le grand tata!!»
Quand Dave Grohl a écrit Everlong, pas sûr qu’il s’attendait à ce que ça joue là, à ce moment précis.
Plus capricieuse, la zamboni, elle, ne veut pas avoir à dealer avec le filet problématique, toujours dans les jambes de tout le monde. On dépêche le meilleur employé de l’aréna pour se plier à ses exigences.
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Deuxième entracte : l’appel des toilettes se fait sentir. Telle qu’attendue, la propreté autour du bol est de la partie.
De son côté, cette fin de tuyau s’avère des plus surprenantes.
Même si elle est très permissive au niveau des échauffourées, la LNAH est capable d’être stricte quand vient le temps de s’attaquer aux vrais problèmes : les joueurs effrontés qui osent apporter leur bière à l’aréna.
Troisième période : ça devient plate parce que les joueurs commencent à jouer pour vrai et que les batailles se font rares. On sait pas trop comment c’est arrivé, mais à un moment donné, il restait deux minutes à jouer, pis c’était rendu 4-4.
Pas trop le choix d’aller en fusillade, donc.
Rapidement, les Prédateurs comptent. En guise de célébration, le gardien reçoit des coups de bâton sur les jambières, et la frénésie Pennywise gagne peu à peu les rangées de bancs, à commencer par la première.
L’Isothermic réplique du tac au tac.
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Après quelques tirs ratés d’un bord et de l’autre, les Prédateurs mettent fin à la partie avec un but gagnant, filmé avec précision grâce à la légendaire caméra Coor’s Light.
L’extase terminée, le Colisée replonge dans sa solitude.
Au sortir, petite surprise de la part du toujours pertinent Pink Paradise, qui nous offre un autre flyer sucegestif.
Prochains rendez-vous au Colisée de Laval : ce vendredi 14 novembre contre le Blizzard de Trois-Rivières et le 28, contre le 3L de Rivière-du-Loup.
Soyez-y, sans faute.