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C’était il y a un an, le début de la révolution: des milliers de Libanais.es descendaient dans la rue pour hurler leur désespoir et leur colère face à une classe politique qui prend mais ne donne jamais rien.
Depuis, peu a changé, et rarement pour le mieux. La crise économique et financière s’est accentuée, poussant la moitié de la population sous le seuil de pauvreté. Les prix dans les supermarchés ont triplé, quintuplé parfois, à la suite de la dévaluation de la monnaie nationale face au dollar. Et le Covid a poussé les travailleurs journaliers dans une misère que l’on ne pensait pas possible.
Politiquement, le pouvoir est toujours aux mains d’une minorité corrompue, qui refuse de lâcher le pouvoir.
Les manifestations, elles, après avoir été bon-enfant, se sont radicalisées. Avec le confinement et la lassitude de la population qui, au final, doit se remettre au travail, les manifestations sont devenues éparses, avec de moins en moins de personnes dans les rues.
L’anniversaire de la révolution était alors un test. Qui reste-t-il encore dans la rue? On les a rencontrés.
May, COMÉDIENNE
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«Je suis super énervée, cela fait un an et rien n’a changé, la situation a même empiré… Je suis revenue vivre au Liban il y a quelques mois: faire la Révolution depuis Beyrouth est très différent que de la faire depuis New-York. C’est ma quatrième manifestation ici, je me dois d’être dans la rue.»
Cynthia, illustratrice, organisatrice d’évènements et volontaire
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«On ne peut pas ne rien faire… Je me sens obligée d’être ici. Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas plus de monde. Cela fait un an que l’on manifeste mais il faut que l’on passe au niveau supérieur. Les années à venir vont être difficiles, je pense que le changement viendra de la part des jeunes, qui continueront à porter la lutte.»
Youssef, étudiant en ingénierie et militant anarchiste
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«Si cette révolution veut réussir, il faut que le peuple libanais monte des organisations qui viennent d’eux, comme des syndicats ou des assemblées populaires… Nous avons besoin de moins d’Etat, pas de plus.»
Elias, volontaire dans les boucliers de la révolution
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«Je veux rester ici, je ne veux pas partir, donc je participe à la Révolution pour me permettre à moi et aux autres de rester ici… Dans notre groupe, nous protégeons les manifestants qui ont peur de la police, en formant un bouclier entre eux et les forces de l’ordre.»
Gulnar, professeure d’études du genre
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«J’étais là le 18 octobre dernier, on n’y croyait pas. J’étais avec mes élèves dans la rue, et les manifestations sont devenues énormes. Cela fait un an qu’on se bat et il faut absolument être là, c’est ici, dans la rue que l’on peut s’exprimer, car rien n’a changé.»
Un an plus tard, les manifestations continuent, éparses, mais la lutte se fait surtout en ligne, via les réseaux sociaux. La Révolution n’a pas dit son dernier mot.