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L’horreur totale aux frontières américaines

Et on va avoir un tramway... pis un maudit 3e lien.

Par
Pier-Luc Ouellet
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C’est officiellement l’été!

Savez-vous comment je sais que c’est l’été? Parce que j’ai du travail à faire, mais je regarde quand même par la fenêtre en me disant que j’aimerais mieux aller boire du vin blanc sur le balcon.

L’hiver, je ne me dis jamais ça. L’hiver, je préfèrerais mourir de soif avant de mettre le nez dehors.

Ce qui ne fait pas très estival, par contre, c’est que les politiciens sont encore très actifs. Normalement, à ce temps-ci de l’année, ils se consacrent à leurs BBQ caritatifs et tournois de golf pour ramasser des fonds, ou toute autre épluchette de blé d’Inde.

Mais comme vous allez voir, on dirait que les politiciens n’étaient pas encore tout à fait prêts à partir en vacances.

Montréal va avoir sa ligne rose… Rose pâle, mettons

Valérie Plante s’est fait élire en promettant la ligne rose. Bon, c’est pas tout à fait vrai, elle s’est surtout fait élire en ayant l’air plus sympathique et moins au-dessus de ses affaires que Denis Coderre, mais ça, c’est une autre histoire.

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Par contre, si sa promesse faisait rêver, même parmi ses électeurs il y en avait beaucoup qui doutaient que cette fameuse ligne rose voie le jour un moment donné. Après tout, ça fait à peu près 40 ans qu’on promet d’allonger la ligne bleue, et personne n’a encore commencé à pelleter.

Comment Valérie Plante a-t-elle réussi à obtenir sa fameuse ligne rose?

D’abord, elle a dû faire des compromis. La ligne rose ne sera pas une ligne de métro, mais très probablement une ligne de tramway reliant Lachine au centre-ville.

La ligne rose ne sera pas une ligne de métro, mais très probablement une ligne de tramway reliant Lachine au centre-ville.

Le gouvernement caquiste refuse toujours l’idée d’un tramway, parce que selon eux ça coûte trop cher (mais quand vient le temps de faire des tunnels pour les chars, ça, c’est jamais trop cher).

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La mairesse a également dû accepter que la ville de Québec pige dans l’argent que le fédéral envoyait à Montréal afin que Régis aussi puisse aussi avoir son tramway.

Écoute, ça gosse un peu que ça soit l’argent de Montréal qui finance ça, mais le tramway fait vraiment chier les animateurs de radio de Québec. On ne peut pas être contre la vertu.

Le MAUDIT troisième lien

Bon, c’est pas ben fin ce que je viens de dire sur les animateurs de Québec, mais ils ont quand même une raison d’être contents parce que le ministre Bonnardel a aussi confirmé cette semaine qu’il y aura un tunnel qui reliera Lévis à Québec, en passant en dessous de l’île d’Orléans.

Les journalistes en conférence de presse avaient d’excellentes questions du genre: Combien ça va coûter? C’est quoi l’impact environnemental? Avez-vous fait des études calculant l’impact sur le trafic? Non, mais pour vrai, combien ça va coûter?

Le ministre Bonnardel, lui, s’est contenté de sourire en disant: « La CAQ tient ses promesses, hurr durr derp» (j’ai rajouté le dernier passage pour le style).

Ce qui m’a particulièrement agressé dans le point de presse du ministre c’est qu’il répétait sans cesse que ce projet en est un pour les 100 prochaines années, et que c’est aussi un projet pour l’Est-du-Québec.

Les journalistes en conférence de presse avaient d’excellentes questions du genre: Combien ça va coûter? C’est quoi l’impact environnemental? Avez-vous fait des études calculant l’impact sur le trafic? Non, mais pour vrai, combien ça va coûter?

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Premièrement, ton échéancier sur 100 ans me semble câlissement ambitieux Frank, quand on sait qu’encore récemment des experts estimaient que les changements climatiques pourraient causer l’effondrement de la civilisation d’ici 30 ans, entre autres parce qu’on ne réussit pas à lâcher nos maudits chars.

Et quand on sait que selon tous les experts, le 3e lien risque d’augmenter l’étalement urbain et que ça va faire plus de chars et plus de GES, t’as beau dire que tu vas faire passer un autobus dans le tunnel, tu contribues quand même au problème.

Pis deuxièmement, je viens de l’Est-du-Québec, région pour laquelle tu t’es soudain découvert une passion. J’ai grandi à Rimouski, et on allait à Québec tous les 3 mois parce que dans notre tête c’était la grande métropole.

Je peux te dire que tout le monde s’en câlissait de rentrer à Québec plus vite par l’est. J’avais beau aller à Québec 4 fois par année, la première fois que j’ai mis les pieds dans le Vieux-Québec j’avais 12 ans.

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Parce que le monde du Bas-du-Fleuve, quand on monte à Québec, c’est pour aller à Place Laurier.

À moins que t’ouvres une deuxième Place Laurier dans le Château Frontenac, on s’en sacre du lien à l’est.

Ouf, ça m’a fait du bien d’en parler.

Les camps de concentration américains

Sérieusement, je pourrais vous parler des dizaines d’autres affaires qui se sont passées ici: la Chine qui boycotte le porc canadien sous des prétextes vagues, le nouveau programme d’accueil des immigrants ou encore la fin du Fonds vert.

Mais j’ai envie de vous parler de quelque chose d’ignoble qui se passe en ce moment et qu’on a tendance à oublier.

On a établi aux États-Unis des camps pour détenir les familles qui tentent de passer la frontière américaine.

Mais la semaine dernière, des organisations humanitaires ont publié un rapport sur les conditions de vie dans ces camps, et ce qui a été découvert est ignoble.

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Des enfants sont séparés de leur famille, puis détenus seuls, entourés uniquement d’autres enfants.

Les autorités américaines disent subvenir aux besoins de base de ces enfants (ce qui est faux, anyway), mais pour eux, les besoins de base ne comprennent pas des choses comme une brosse à dents ou l’accès à du savon.

Et qui s’occupe de tout ce beau monde? Les enfants plus vieux. Ainsi, des enfants âgés d’à peine 8 ans se retrouvent à devoir jouer le rôle de parents, rassurant les plus petits, les berçant et s’occupant de les nourrir et de changer leurs couches, parce que les autorités sont débordées et que personne ne s’occupe d’eux.

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Une avocate ayant visité le camp de Clint au Texas a dit avoir vu des enfants sales, malades et épuisés.

Des enfants qui doivent jouer aux parents se sont même endormis pendant leurs entrevues avec les avocats, épuisés par leur vie de parent prépubère.

Les autorités américaines disent subvenir aux besoins de base de ces enfants (ce qui est faux, anyway), mais pour eux, les besoins de base ne comprennent pas des choses comme une brosse à dents ou l’accès à du savon.

Et qu’a fait le président? Il a remplacé le responsable de la police aux frontières, John Sanders, par Mark Morgan, le chef de la police de l’immigration, l’ICE, qui se fait critiquer depuis des mois pour ses méthodes extrêmement violentes et cruelles dans le traitement des migrants.

Désolé, il n’y avait pas beaucoup de blagues dans ce paragraphe.