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L’histoire incroyable de Mathilde : « On ne va pas tergiverser. J’ai chié, c’est bloqué, qu’est-ce qu’on fait? »

Ceci est une sombre anecdote de caca.

Par
Anne-Laure Mignon
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C’est reparti! Après une brève pause de rentrée, les histoires incroyables reprennent. Cette fois, c’est Mathilde*, 28 ans, qui nous raconte la pire honte de sa vie.

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C’était cet été. Je suis partie avec mon copain sur une île des Baléares. On s’est loué un Airbnb dans un petit coin un peu perdu, histoire de voir du pays.

Juste pour remettre les choses dans leur contexte, ça fait six ans qu’Hadrien* et moi sommes ensemble. Nous traversons actuellement une phase où nous avons envie de pimenter un peu notre vie sexuelle, d’ouvrir notre relation, pourquoi pas à d’autres couples, de tester de nouveaux trucs. On s’était dit que si l’occasion se présentait pendant nos vacances, on saisirait l’opportunité.

On arrive sur place. On s’installe dans le Airbnb. Rien à signaler. On passe notre première journée tranquille, puis le soir, on file au resto pour souper.

À la fin du repas, mon copain sort pour admirer la vue et tombe sur une femme, très jolie, une petite blonde toute fine, silhouette assez sportive, avec son chien. Ils échangent deux trois banalités au sujet du chien, puis il revient, sans rien dire, mais avec le sourire jusqu’aux oreilles genre : « Elle était mignonne. »

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Je souris à la fille aussi, on finit de manger et puis on rentre. Elle part au même moment que nous et se dirige dans la même direction. En fait, on se rend compte qu’elle loue à la même propriétaire. En gros, elle occupe l’étage juste en dessous du nôtre. On découvre également qu’elle a un copain et que c’est un dieu grec. Bref, on espère un éventuel rapprochement avec eux dans le courant de la semaine.

« LES CINQ JOURS DIRECTEMENT AU FOND DU TROU »

Sauf que… Les jours défilent et en parallèle de toutes les belles visites que l’on fait, les beaux paysages que l’on découvre et cette possible romance, nous enchaînons également les restaurants et les repas copieux. Quels chanceux, me direz-vous! Oui, mais voilà… Cinq jours que nous sommes sur l’archipel espagnol, cinq jours que je n’ai pas été aux toilettes (faire la grosse commission, j’entends). Ce qui est assez rare de ma part. J’ai pourtant bel et bien essayé tous les remèdes de grand-mère possibles et imaginables que j’ai pu trouver (jus de pruneaux & cie), mais il semblerait qu’il n’y ait rien à faire… Quand ça veut pas, ça veut pas.

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Cinquième jour, donc, je déguste. Je me tords de douleur. Je me couche malade comme un chien. Heureusement, à mon réveil, une envie irrépressible d’aller aux toilettes. Alléluia! Je me vide. Littéralement. Les cinq jours directement au fond du trou. Je ne savais même pas que c’était humainement possible de se vider à ce point… (Désolée pour les détails, c’est important pour la suite de l’histoire). Bref, je finis ma p̶e̶t̶i̶t̶e̶ grosse affaire puis je tire la chasse.

Bien sûr, le gros bazar ne part pas… Je retente ma chance. Ça ne part pas non plus. J’attends une minute avant de rappuyer sur le bouton. Cette fois, l’eau des toilettes remonte. J’arrête tout! Panique, panique, panique, je ferme la cuvette et j’appelle Hadrien pour qu’il me donne un coup de main. Dans ma tête, je me répète en boucle : « Heureusement que ça fait 6 ans qu’on est ensemble! »

Hadrien déboule. Je bafouille un « bon tu n’ouvres pas, mais sache que c’est bouché et qu’il faut qu’on trouve une solution… ». Il appuie une nouvelle fois sur la chasse d’eau et ouvre finalement la cuvette pour vérifier l’ampleur des dégâts. Clairement, rien n’est parti. Mon énorme étron est bloqué. Je suis toute honteuse. Hadrien me regarde, mi-mort de rire, mi-saoulé : « Vraiment, faut que ça arrive maintenant? Tu m’en as fait des trucs, mais celui-là… » Je lui réponds en me marrant à moitié : « Bon, on ne va pas tergiverser. J’ai chié, c’est bloqué, qu’est-ce qu’on fait? »

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« L’ODEUR COMMENCE DOUCEMENT À SE RÉPANDRE… »

On attend un peu, puis on retire une nouvelle fois la chasse d’eau. Rien ne bouge. On ajoute de l’eau chaude. Toujours rien. On verse une bouteille entière de Destop dans les toilettes puis on part se balader deux heures, en espérant que le liquide fasse son effet pendant ce temps. Rien.

Enfin si, la situation empire : désormais, ça menace de déborder… Sans compter que, micro-fenêtre oblige, l’odeur commence doucement à se répandre… Dernière solution : la ventouse! Nous voilà donc partis faire le tour de l’île en scooter à la recherche d’un magasin de bricolage qui vend des ventouses. Eurêka, après deux heures de quête, nous finissons ENFIN par tomber sur le précieux objet.

Sauf que, rien n’y fait. De retour à la maison, nous avons beau nous acharner sur les toilettes avec notre ventouse, le contenu de la cuvette ne bouge pas. En revanche, l’air commence sérieusement à devenir irrespirable, ma crotte ayant eu le temps de bien macérer toute la journée…

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Je finis donc par me résigner et cogner chez notre propriétaire pour l’informer du petit incident. Je commence par la sonder, savoir s’il s’agit d’un problème récurrent. Sa réponse : « Jamais arrivé ! » Bon, super. Elle se propose de venir voir. Je décline de façon catégorique. Il est juste hors de question qu’elle pénètre dans l’appartement!

Elle me dit qu’elle connaît un homme qui s’occupe de ce genre de petits travaux dans le village, et qui devrait trouver une solution. Elle l’appelle. Elle parle espagnol au téléphone avec lui donc je ne comprends pas un mot de ce qu’ils se disent, mais je sens qu’elle est ultra gênée et qu’elle a envie de rire nerveusement. Pourquoi ce genre de truc n’arrive qu’à moi?

« AH, VOUS ALLEZ OUVRIR LA CUVETTE? »

Une heure plus tard, l’homme débarque avec sa grosse moustache, sa caisse à outils et un seau sous le bras. Hadrien s’éclipse. Mort de honte, il refuse, je cite, « d’être mêlé à ça »! (Ce qui m’arrange bien, car je pense que cet abandon de poste le désigne d’office coupable auprès de Monsieur-le-déboucheur-de-toilettes et auprès de notre proprio.)

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Mon cœur bat la chamade. « Ah, vous allez entrer dans la pièce? », je bafouille. Oui, il entre dans la pièce. « Ah, vous allez ouvrir la cuvette? » Oui, il ouvre la cuvette. Je meurs de honte. Je vois le visage de l’homme qui se décompose. Vraiment, il devient livide. J’ai envie de disparaître.

Et puis il plonge. Les mains dans le cambouis. Il vide le contenu de la cuvette dans le seau. Il construit ensuite un genre de système D avec le tuyau d’arrosage du jardin et une serviette de bain et règle le problème en deux temps, trois mouvements. On se retrouve juste avec un seau de caca macéré qui pue la mort sur les bras…

Seau que le moustachu descend ensuite naturellement de façon à le jeter. Sauf que c’est pile cet instant-là que choisit notre couple parfait pour sortir leur chien… Je me souviendrai toute ma vie de leur regard qui fonce sur le seau… Pour la partie de jambes en l’air, on repassera!

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Si vous aussi avez vécu une histoire incroyable, qu’il s’agisse d’un braquage sanguinolent (mais qui finit bien), d’une lune de miel chaotique, d’un voyage complètement loufoque, ou comme Mathilde, d’une histoire un poil honteuse, n’hésitez pas à nous écrire à [email protected] (à l’attention d’Anne-Laure Mignon). Nous nous ferons une joie de la retranscrire – avec humour – dans nos colonnes.

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Ce texte a d’abord été publié sur urbania.fr
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