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Salut Sophie.
J’ai un goût amer dans la bouche.
Pas parce que j’ai bu un verre dans l’même bar que Kevin Parent, mais parce que je viens de lire votre texte concernant Safia Nolin : «Une vie de victime».
Ce n’est pas à moi de parler.
Mais quand je serre les dents, c’est que je dois écrire.
Je vais vous citer. J’utiliserai vos mots qui ne sont pas les miens; heureusement, ma brosse à dents n’est pas loin.
C’est parti, Sophie. J’ouvre les guillemets:
« 4 août 2016 : Safia Nolin raconte que lors de ses années d’école, elle a été victime de « bullying » et de racisme à cause de son nom de famille (elle portait alors le nom de son père algérien) à consonance arabe. « Chaque matin, c’était comme aller à Auschwitz », déclare-t-elle à La Tribune.»
Dans une ville aussi blanche que les narines d’un gars qui aime les oiseaux, je ne crois pas vous surprendre en vous disant que la peur de l’autre existe. J’aurais aimé que vous poursuiviez sa citation : «J’allais à l’école en auto pour ne pas avoir à prendre l’autobus et me faire écoeurer aussi dans l’autobus. Quand j’ai lâché l’école, le bullying a arrêté. Mais y a encore un paquet de monde pogné là-dedans, j’aimerais ça faire la différence. »
Pour faire une différence, il faut parler.
«31 octobre 2016 : Safia Nolin se présente à l’ADISQ habillée comme la chienne à Jacques et ponctue son discours de « criss » et de « fuck ». »
Ça fait peur une femme qui s’assume, hein Sophie? Une femme peut porter ce qu’elle veut, quand elle le veut. Je vous le dis, à vous et à ma fille de 3 ans et demi pour ne pas qu’elle devienne comme vous.
Ça fait peur une femme qui s’assume, hein Sophie? Une femme peut porter ce qu’elle veut, quand elle le veut. Je vous le dis, à vous et à ma fille de 3 ans et demi pour ne pas qu’elle devienne comme vous. Et vous avez raison, les «criss» et les «fuck» n’avaient pas leur place dans ce gala ; Safia aurait dû emprunter des mots qui ne sont pas les siens, les nôtres. Des artistes qui jouent à être quelqu’un d’autre, c’est ce qui manque dans le paysage culturel québécois.
«1er novembre 2016 : Safia Nolin se dit victime d’intimidation de la part de trois chroniqueuses qui ont osé écrire qu’elle était habillée comme la chienne à Jacques et qui ont critiqué son utilisation de “ criss “ et de “ fuck “ .»
Oui, Sophie. Safia aurait dû se taire et en profiter pour repasser ses robes de soirée en comptant les perles de ses colliers.
«13 novembre 2016 : Safia Nolin passe à TLMEP pour dire qu’elle a été victime d’intimidation (de la part des dites chroniqueuses) et du manque de professionnalisme de Nathalie Petrowski.»
Sophie, je vais juste copier/coller une définition tirée du très pertinent site jeunesse j’écoute et vous citer par la suite :
«Intimidation psychologique ou émotionnelle : agresser verbalement, faire des remarques blessantes, insulter ou taquiner une personne pour la harceler.»
Voilà qui est fait. La parole est à vous maintenant:
«Misère, on a compris qu’elle ne veut pas se soumettre aux diktats de la mode. Mais avait-elle besoin de s’accoutrer comme un personnage de la comédie musicale Les Misérables?»
1+1=2, Sophie.
Ça aussi, ma fille le sait.
«12 décembre 2016 : Nolin fait la promotion d’un t-shirt la montrant se décrottant le nez avec une de ses citations où elle se dit victime de sexisme : “ Parce que j’ai un vagin, ça ne passe pas.”»
Lise Ravary a écrit, à propos de sa tenue à l’Adisq : «En passant, j’ai déjà critiqué publiquement le look bûcheron, bum ou camisole, d’artistes masculins.»
Vous, Durocher (je me permets comme vous appelez Safia «Nolin», vous avez écrit : «Je ne critique pas Safia Nolin parce que c’est une femme; je ne considère pas que les femmes doivent être plus chics que les hommes(…)»
C’est drôle comme ça sonne comme «j’pas raciste, mais…»
«13 août 2017 : Safia Nolin affirme avoir été victime d’homophobie dans un parc de Rosemont. “ Aujourd’hui, mon amoureuse et moi on s’est fait chier par trois caves, des insultes, des noms et des gestes obscènes.”»
Sophie, l’homophobie mérite d’être dénoncée.
«2 juillet 2018 : Safia Nolin affirme à Christiane Charrette en entrevue : “Mes expériences d’homophobie ne se sont vécues qu’en France. Genre première journée : ‘‘embrassez-vous pas icitte!’’. À Paris, je me suis déjà fait donner un coup de pied dans la rue”.»
Un coup de pied, Sophie. Avec un uppercut verbal. C’est violent.
La violence reçue ne doit pas mourir avec nous. Il faut s’en débarrasser, l’exprimer pour s’en libérer. Ne la gardons pas en nous. Dans les cimetières, les fleurs ne pourront plus pousser ou seront très laides.
«30 mai 2019 : Safia Nolin est porte-parole pour la Journée de la visibilité lesbienne. Elle se fait photographier avec une salopette rayée bleu et blanc, trop grande pour elle, qui ressemble au pantalon d’Obélix, sur une chemise hawaïenne. Des internautes critiquent son look en disant qu’elle a l’air d’un clown.»
«Saloppette trop grande pour elle», Sophie, je ne vous dirai pas quoi faire, mais votre fixation sur les vêtements, y’a quelque chose de pas réglé. N’allez jamais faire un tour à Osheaga parce que vous risquez de chier dans votre pantalon, parfaitement ajusté, j’ose croire.
«30 mai 2019 : Safia Nolin se dit victime d’homophobie à cause des commentaires des internautes sur sa tenue.»
Les propos homophobes, c’est comme les oncles packtés à Noël. Présents dans chaque famille, on les regarde s’en aller sans rien dire. Au risque de me répéter, oui, il faut dénoncer.
Sophie, j’ai lu quelques commentaires d’internautes, concernant la photo : «Je ne souhaite plus devenir lesbienne en voyant cette photo», «pas supposé être une femme pour être lesbienne?» et un internaute a partagé une photo de 2 lesbiennes érotisées qui s’embrassent avec comme mention «fantasy» accompagnée d’une photo de 2 femmes aux cheveux courts où on pouvait lire «reality». Être une lesbienne qui allume les hommes, c’est ok. Être lesbienne, point, ça ne passe pas partout. Les propos homophobes, c’est comme les oncles packtés à Noël. Présents dans chaque famille, on les regarde s’en aller sans rien dire. Au risque de me répéter, oui, il faut dénoncer.
«Mars 2019 : Safia Nolin donne une entrevue à Catherine Dorion, dans laquelle elle se dit victime des vilains chroniqueurs. Extrait : “Ça me fait fucking peur. Avant c’tait comme ouais, Richard Martineau était pas cool. Maintenant y’a genre, y’a Sophie, y’a Richard, y’a Denise, y’a Lise, y’a Jeff Fillion, y’a toutte le monde de Radio X, y’a Éric Duhaime, y’a l’autre hostie de Bock-Côté, toutte ça là, genre… “ Catherine Dorion renchérit en allant plus loin : “ Ça fait que, oui, ils vont radicaliser du monde. Comme du monde qui font des actes haineux et qui font des meurtres“. Safia Nolin approuve.»
Moi aussi, j’approuve. Vous ne faites que souffler sur les braises. Des dragons des temps modernes.
«13 août 2019 : Pour dénoncer la grossophobie dont elle est victime, Safia Nolin se montre nue avec une pieuvre, dans un clip.»
Sophie, j’espère que vous êtes bien, dans votre mauvaise foi. Vous devriez la retirer et essayer de mettre des pantoufles (En vous lisant, j’ai moi aussi, appris à dire aux femmes quoi porter). Safia se montre nue dans un clip entièrement fait de femmes. Fortes. Pour promouvoir la diversité corporelle. Vous auriez dû être contente, rien à dire sur ses vêtements.
«14 août 2019 : Safia Nolin se dit victime de grossophobie à cause des commentaires à la suite de la diffusion de son clip.»
Y’en a eu des commentaires grossophobes. Le monde devrait tourner comme les corps qu’on ne désire pas sur la une des magazines, un peu plus rond.
«2 juillet 2020 : Maripier Morin est pour la première fois mise en nomination comme personnalité de l’année au gala Artis.»
Ben bravo, Maripier. J’espère que t’as fêté ça, sans trop d’excès.
«7 juillet 2020 : Safia Nolin dit avoir été victime de Maripier Morin, des faits qui se seraient produits deux ans auparavant. »
Sophie, Safia a été victime de Maripier.
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Sophie, je ne sais pas comment vous faites pour dormir. J’imagine que vous devez compter les moutons jusqu’à mille, bercée par les ronflements de Richard, qui dort à poings armés.