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Avec la fin de l’été s’amorce la reprise de la lutte étudiante, le retour des coups bas, le déploiement typique des discours rhétoriques en campagnes électorales. Je sais qu’on a pris une pause de grogne populaire, mais depuis l’annonce en grande pompe des élections, depuis qu’on a une date à mettre au calendrier (du chalet), les regards entre voisins se font moins timides et les salutations, plus naturelles. Laissant présager le retour de la grande fraternité.
J’habite depuis peu dans un quartier populaire, chouette, gentrifié, plein de poussettes et de gens un peu/parfois/jadis connus: le petit Laurier. C’est son p’tit nom, je l’ai vu sur Kijiji. Mais un instant: avant de me traiter de fifille de La Clique du Plateau, il faut nuancer.
scrap
after
Sainte-Catherine est à 10 minutes
small talk
skate,
Parce que ça nous a rapproché et qu’on a eu envie de se revoir, on a bien eu un pique-nique de quartier. On a bloqué deux-trois rues et on a dressé des tables, et quoi qu’en disent les détracteurs, l’idée étant davantage de se connaître que de faire fulminer les automobilistes qui devaient nous contourner autour du Parc Laurier. Je parle au ‘on’ mais comme le veut la règle, je m’en exclus: j’étais absente cette fin de semaine-là, mais pour en avoir attrapé la fin, je peux témoigner d’une chose: les gens étaient heureux, repus, maquillés très festivement.
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J’ai hâte de voir si comme on le dit, tout ça va reprendre à la fin de l’été, si à la nostalgie du bon voisinage on saura substituer celle du rituel, de la demie-heure de vacarme, qui deviendra un espèce de non collectif sans équivoque à la réélection de Jean Charest. Malgré la canicule, les vacances, les élections ne passeront pas inaperçues, j’en suis certaine. Et la volonté de faire aussi partie de ce rapport de force contre le gouvernement, de secouer l’indifférence qu’il nous témoigne, entres voisins, saura revenir d’elle-même. Comme quoi le printemps revient toujours lui aussi, année après année.
photo: Martin Parr