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Les services de streaming se multiplient… le piratage augmente

Quand avoir le câble redevient cool... ou presque.

Par
Pier-Luc Ouellet
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Je me suis abonné à Netflix le premier jour où c’est arrivé au Canada. J’étais excité. L’idée d’avoir accès à toutes les séries et les films que mon cœur désire pour la modique somme de 10 $ par mois me semblait trop belle pour être vraie. Avant ça, c’était le monde interlope du piratage informatique.

Soit on écoutait des séries entrecoupées de publicités de Viagra sur des sites louches de streaming, avec une qualité d’image digne d’une TV noire et blanc plongée dans le bain, ou bien on téléchargeait des séries sur des sites de torrent, et on donnait la syphilis à notre ordinateur.

Netflix semblait avoir réglé tout ça. Je leur donnais 10 $ par mois (ou, soyons honnêtes, je bummais le mot de passe de quelqu’un qui payait 10 $ à ma place) et en échange, j’avais accès à plus de divertissement qu’on ne peut en consommer en une vie.

Mais il semble que nous soyons en train de vivre un retour du balancier. Parce que le piratage est back.

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Netflix originals

Vous l’avez sûrement remarqué : depuis quelques années, les Netflix Originals se multiplient.

En fait, c’est difficile de ne pas le remarquer, parce que dès qu’une nouvelle série sort, Netflix se met à vous la recommander partout :

« Vous avez aimé Massacre à la tronçonneuse? Vous aimerez sûrement C’est du gâteau, cette émission où des concurrents font du gâteau. Vous avez aimé Moana? Vous aimerez sûrement ce film d’Adam Sandler qui pète pendant 1 h 30. »

Pour vous donner une idée, Netflix a annoncé qu’elle aura dépensé 13 milliards US en tout pour la production de séries et de films en 2018.

Pour vous donner une idée, Netflix a annoncé qu’elle aura dépensé 13 milliards US en tout pour la production de séries et de films en 2018 ( c’est plus de 15 % du budget du gouvernement du Québec au total!!! Faut le faire!).

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Mais il y a une raison pour laquelle Netflix s’est mis à produire de plus en plus de séries par elle-même : la compétition s’est réveillée.

La ruée vers l’or du streaming

Suite aux succès de Netflix, les autres compagnies se sont rendu compte qu’il y avait beaucoup d’argent à faire avec le streaming sur demande. Et tout le monde veut sa part du gâteau.

Ainsi, Amazon offre Prime video (qui offre genre 3 bonnes séries originales pis des compilations de bloopers des années 60), Bell offre son service Crave.tv, Radio-Canada est derrière Tou.tv et Québecor propose Club illico.

Netflix craint surtout l’arrivée prochaine du service de streaming de Disney/Marvel/Fox.

Et ça, c’est sans compter les services spécialisés comme Shudder (horreur), Crunchyroll (anime), DAZN (sports), WWE Network (monsieurs en latex) ou encore Youtube Premium qui offre également des séries originales.

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C’est pas mêlant, même Snapchat s’est essayé à offrir des séries un moment donné. Mais ça, c’était nono.

Mais Netflix craint surtout l’arrivée prochaine du service de streaming de Disney/Marvel/Fox. Un service de streaming qui regrouperait tous les (bons) films de superhéros, en plus des films de Disney, et qui serait riche AF en partant, y’a de quoi donner des cauchemars à monsieur/madame Netflix.

Pis le piratage là-dedans?

Le problème, c’est qu’avec toute cette offre, les consommateurs que nous sommes commencent à avoir trop de choix.

Le piratage par torrent aurait augmenté de 10 % depuis 2015 (alors qu’il était en chute libre depuis 2011).

L’idée de couper le câble et de juste garder Netflix, c’était aussi de sauver de l’argent. Au lieu d’avoir un abonnement télé à 70 $ par mois, on paierait 10 $ par mois, et tout le monde qu’on a déjà croisé dans notre vie volerait notre mot de passe et écouterait des séries gratuitement.

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Sauf que là, si tu veux tout écouter, ben il faut que tu t’abonnes à 10 services à 10 $… pis ça finit par te coûter aussi cher.

Alors les consommateurs ont recommencé à pirater. Selon une firme d’analyse américaine, le piratage par torrent aurait augmenté de 10 % depuis 2015 (alors qu’il était en chute libre depuis 2011).

Selon cette analyse, les gens choisiraient un service ou deux auquel ils décident de s’abonner, et si l’émission qu’ils veulent écouter n’est pas disponible sur leur service, ils la piratent. C’est ce qui expliquerait le regain de vie du bon vieux piratage de contenu de divertissement sur le web.

Bon ben… me reste à me trouver un bon torrent pour Les jeunes loups.