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Les séries à regarder ce week-end : The Good Wife et The Good Fight
Ces dernières semaines, des politiciens démocrates ont commencé à annoncer leur candidature en vue des primaires américaines de l’an prochain. Qui tiendra tête à Donald Trump en novembre 2020? Est-ce que Joe Biden fera son entrée dans la course? Juste à y penser, j’ai des frissons. Si la politique américaine vous fascine autant que moi, vous serez assurément fan des séries que je vous propose aujourd’hui : The Good Wife et The Good Fight. Deux séries qui s’inspirent librement d’événements politiques actuels pour les mettre en fiction. Une méthode qui n’est pas sans rappeler ce qu’Aaron Sorkin faisait pour The Newsroom.
The Good Wife
Tout commence en 2009, quand Michelle et Robert King créent l’univers de The Good Wife. On fait la connaissance d’Alicia Florrick (Julianna Margulies), une avocate qui doit réintégrer le marché du travail après que son mari politicien Peter Florrick (Chris Noth aka Mr.Big) ait été reconnu coupable de sollicitation sexuelle. Le scandale est immense, l’humiliation encore plus. Alicia, qui est restée à la maison pour élever ses enfants, n’a plus aucune valeur sur le marché du travail malgré un CV autrefois blindé. C’est finalement son ami d’université Will Gardner qui se décide à l’engager.
Comme son titre l’indique avec un brin d’ironie, il s’agit d’une série profondément féministe qui était même à l’avant-garde il y a dix ans. Alicia est brillante, mais modeste. Au fil des saisons, on la voit s’émanciper du moule de la femme parfaite. Le changement s’opère lentement, avec nuance. Fidèle à elle-même, Alicia prend le temps de peser les pour et les contre afin d’apprendre à faire la différence entre ce qui vient d’une envie intérieure et de l’influence extérieure. Et ce, sans jamais tomber dans le cliché de la femme quarantenaire qui réinvente sa vie du jour au lendemain, munie d’une bibliothèque de livres de psycho-pop. Non. Alicia est le produit de son époque, mais pas l’esclave de celle-ci.
Alicia va-t-elle rester avec Peter? Les premières saisons tournent beaucoup autour du dilemme moral d’Alicia. Puis, Peter finira par sortir de prison pour se relancer en politique. À un point dans la série, il se retrouve contre Hillary Clinton et Bernie Sanders dans la course à l’investiture démocrate.
Des personnages qui devraient tous avoir un spin-off
Ces petits clins d’oeil au réel ne sont pas la seule chose qui font le charme de The Good Wife. Son ton, qui frôle parfois la satire sans jamais tomber dans la caricature, la distingue des political dramas habituels. Nous ne sommes ni dans Scandal, ni dans Suits. L’écriture est plus sérieuse, moins polie et moins convenue, mais tout aussi rythmée.
Cela dit, ce qui nous rend accro, ce sont les personnages. Parmi ceux qui nous font vibrer, il y a celui d’Eli Gold (Alan Cumming), un pro des relations publiques, manipulateur comme pas un, à qui on a donné les meilleures répliques. Et celui de Diane Lockhart (Christine Baranski), l’avocate militante la plus impressionnante du monde. Cette dernière est l’incarnation même de la justice. La complexité de chacun d’eux fait qu’aucune intrigue ne tombe à plat. On a toujours du plaisir à les suivre, peu importe qui se retrouve au centre de celle-ci. La prémisse vous intéresse? Sept saisons vous attendent sur Netflix!
The Good Fight
Une fois que vous aurez terminé The Good Wife, vous serez très contents de retrouver Diane Lockhart dans sa propre série. Celle-ci commence alors que Donald Trump est élu. Foncièrement démocrate et féministe, Diane Lockhart est dans une détresse totale.
Ce qui est fascinant, c’est qu’entre les deux séries, on a l’impression de changer d’époque. On remarque tout de suite des changements dans les thèmes à la mode. Diane se retrouve à travailler dans une firme exclusivement tenue par des afro-américains. Elle devient la minorité dans la minorité. On s’éloigne donc des scandales sexuels et du mouvement féministe qui a inspiré The Good Wife pour entrer dans la question des tensions raciales aux États-Unis à l’ère de Donald Trump. L’atmosphère est tendue de toute part, on sent que quelque chose est sur le point d’éclater. Mais quoi?
Cette tension incarne très justement le climat politique actuel qui n’a jamais été aussi polarisé. Le statu quo a été brisé, et pas pour le mieux. Le monde a l’air d’être à l’envers, on se sent comme dans un mauvais rêve qui ne finit pas. Du golden shower qu’aurait demandé Donald Trump alors qu’il séjournait en Russie aux efforts du clan démocrate pour le destituer, tous les scandales y passent.
The Good Fight ne redonne pas espoir en l’humanité. Au contraire, on devient exactement dans le même mood que ses personnages, soit complètement dépassés par ce qui se passe dans le monde. C’est d’autant plus ahurissant de constater que la réalité dans laquelle on vit n’a même plus besoin d’être exagérée pour faire une bonne série. Par contre, c’est cathartique. C’est à la fois tellement gros et tellement réel qu’on finit par se dire qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer. À regarder sans modération sur Amazon Prime!