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On va se dire les vraies affaires, parce que tsé ça fait gagner des campagnes électorales ça a l’air, mais la surmultiplication des réseaux sociaux, c’est rendu complètement ridicule.
Salut, moi c’est Benoît Gagnon. Pas celui que tu penses, l’autre. Celui qui s’est fait foutre à la porte de Musique Plus en décembre dernier parce que la station a décidé de mettre fin à l’émission M. Net. Tsé le geek avec la face d’Hell’s Angels ? C’est ça, c’est moi. J’ai contacté le rédacteur en chef d’Urbania pour lui proposer de faire des chroniques sur la techno. Il a fait la gaffe d’accepter mon concept. Ne me remerciez pas, je suis fait comme ça.
Donc à tout seigneur, tout honneur, je me suis dit que j’allais aborder la question technologique qui touche le plus de gens, autant les mononcles que les p’tits jeunes, soit les réseaux sociaux.
Fait que. Les vraies affaires. Ello a fait grandement parler de lui à la fin de 2014, mais ça a vite fait patate. Le problème? Le problème c’est qu’il y a juste trop de réseaux sociaux et que c’est utilisé pour pousser de la schenoutte.
Ce n’est pas tant que je me contretabarnouche de ce que tu manges, de ce que tu fais, de qui tu fréquentes, ou encore du fait que t’as le rhume, le tout accompagné bien sûr d’une photo d’un mouchoir bien gluant à côté de sa boite. Non, ça, à la limite, je peux supporter amplement, à la limite, je trouve ça sympathique.
Non. Ce dont je souffre, c’est la fatigue du hameçonnage à clic. Non, je n’irai pas cliquer sur ton top dix des positions sexuelles que tu me pousses dans la gorge sur Twitter et sur Facebook, etc. Je n’irai pas non plus cliquer sur le lien qui me dit ce genre de fadasserie : « Un homme a trouvé un portefeuille, ce qu’il a fait avec vous bouleversera ».
Siphonner du vide pour remplir le vide
Le pire du pire dans tout ça, c’est quand je vois les médias traditionnels reprendre ces fadasseries pour en « faire du contenu ». Je n’ai pas de misère avec le fait qu’un tweet soit une fois de temps en temps repris pour en faire un article, ou pour tâter le pouls de la population – ça ou un vox populi, même combat. On a depuis longtemps compris que les bulletins de nouvelles trouvaient plus pertinent de faire du remplissage avec le bonhomme sur le coin de la rue, plutôt que de prendre le temps de nous expliquer réellement les décisions de ceux qui nous gouvernent.
Là où je débarque, c’est quand je vois une émission de télé, ou de Web télé, complètement construite autour de ça. J’veux dire, tu manques tellement d’imagination pour faire un concept que t’en es rendu à devoir piocher dans les âneries du monde pour te construire un show ? T’es mal pris en batinsse rendu là ! C’est tellement vide ton truc que t’essayes de le remplir avec le vide que tu trouves dans les réseaux sociaux ; du contenu déjà disponible à la masse. Je veux bien croire que ça ne coûte pas cher en production, mais rendu là, donne-moi au moins de la plus-value !
Gueuler plus, réfléchir moins
Souvent, on entend dire que les réseaux sociaux permettent de donner le pouvoir de parole à tout le monde. Ce n’est pas faux. Mais, ce n’est pas tout à fait vrai non plus. Le problème, c’est que ça donne du pouvoir surtout à ceux qui gueulent. Or, gueuler ne signifie pas nécessairement avoir quelque chose d’intelligent à dire.
Trop souvent, ça a donné l’occasion à une série d’épais de prendre la parole publiquement. C’est la consécration de la montée en puissance de l’idiocratie. Ça permet à des jambons de gueuler fort, d’enterrer des voix incommensurablement plus lucides, sans pour autant avoir nécessairement du contenu. Entre tout ça, t’as évidemment ceux qui se servent de ces « outils » pour troller leurs voisins, ou pire pour les enquiquiner jusqu’à que suicide s’ensuive.
Bref, si en théorie les réseaux sociaux sont remplis de beaux principes, dans les faits c’est un tribunal inquisitoire; ça finit par tuer la majorité de ceux qui ont un discours rationnel et basé sur du contenu vérifiable. Pourquoi ? Parce que ces gens prennent du temps pour faire leur contenu et en disposent donc moins pour gueuler comme des écartés.
C’est beau le progrès.
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