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L’autre jour, je parlais avec un financier. Pas un de ces gagne-petits qui mettent une cravate pour se sentir important, ni un de ces conseillers que les institutions financières mettent dans vos pattes quand vient le temps des REÉR. Non!
Je parlais sur une terrasse d’Outremont un verre de sangria à la main avec un de ces jongleurs de milliards qui négocient un jour à New York, le lendemain à Shangaï et le surlendemain à Londres. Un dirigeant cosmopolite de haute voltige d’une multinationale qui traite d’égal à égal avec les gouvernements du monde et de son tiers, peut-être même de supérieur à égal, mais là n’est pas le débat. Son jugement est sans équivoque: l’appât du gain nous entraîne dans une spirale sans fin.
Vous me direz que vous vous en doutiez. Moi aussi. Mais l’entendre de la bouche de quelqu’un qui est supposé dire et penser le contraire me réjouit. Enfin, non, ça m’inquiète plutôt. Mais ça me réjouit de savoir qu’il n’y a pas que des gauchistes romantiques du Plateau, des Ché Guevarra de salon et des chroniqueurs d’Urbania qui pensent qu’il faut se lever pour que cesse cette descente qui ne peut que nous mener tout droit en enfer.
Toujours plus gros. Toujours plus de profits. Toujours plus de bénéfices. Toujours plus de cash. Les entreprises sont devenues folles, contaminées par l’inconscience de leurs actionnaires. Les gouvernements ont attrapé le même virus et ne pensent plus qu’en terme d’argent, d’économie, de rendements. Quand ils ne sont pas aux commandes de l’état, les politiciens de la trempe de Nathalie Normandeau ou de Philippe Couillard, pour ne prendre que deux exemples parmi les plus lourds, mettent leur savoir-faire et leur carnet d’adresses au profit d’entreprises loin des préoccupations du public.
Et le résultat de cette avidité sans fin est désolant. Le pillage des ressources non renouvelables profite à une poignée de millionnaires qui n’ont d’autre ambition que de devenir milliardaires. L’histoire récente nous montre clairement que le bien commun ainsi dilapidé ne laisse bien souvent derrière lui qu’un territoire pillé, pollué, ravagé. Et plus de fleurs pour célébrer le printemps.
La voracité des uns n’a d’égal que la soif de pouvoir des autres. Et toutes les bulles éclatent un jour ou l’autre. C’est la loi d’Yvory, le savon qui fait les plus belles bulles.
Pour faire fuir les rapaces, il faut faire du bruit, beaucoup de bruit.
Je ferai partie des milliers de Québécois qui marcheront dimanche le 22 avril à 2 heures place des Festivals en faveur du bien commun, pour un meilleur avenir pour tous, pour la protection de ressources et la préservation des beautés de notre planète. Et vous ?
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