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Les Québécois sont-ils doués pour le partage?
URBANIA et Fizz s’unissent pour brosser un portrait de la notion du partage et de sa place dans la communauté montréalaise.
À l’heure actuelle, on est des milliards à « partager ». On « partage » de l’information, du divertissement, notre musique, nos idées, nos stories « take me back to Cayo Coco » sur Instagram, nos sentiments, nos données.
Prenez ça, les gens qui pensent que l’altruisme est mort!
Mais reste que si on n’a peut-être jamais autant « partagé », on ne le fait tout de même pas aussi naturellement, ou en tout cas pas de la même façon, qu’à l’époque du Bon Vieux TempsTM, où la propriété privée n’existait pas et où tout le monde se promenait flambette en souriant pis en mangeant des fleurs (en tout cas, c’est de même que j’imagine le Bon Vieux TempsTM).
Est-il donc toujours possible d’aller bummer une pincée de sel à son voisin ou à sa voisine? Ça se demande-tu encore, « me passerais-tu ta drill »? QUEL EST L’ÉTAT ACTUEL DU PARTAGE?
On a mené l’enquête.
L’origine du partage
Comme vous l’aurez deviné, le concept du partage ne date pas d’hier. Il aurait plutôt dans les 10 000 ans. Ce comportement sociologique naturel a joué un rôle majeur dans l’évolution et la préservation de l’humanité. Eh oui, le partage a longtemps été synonyme de survie. En partageant ses ressources avec les autres, l’être humain assurait plus facilement sa survie individuelle. Par conséquent, la coopération et le partage des ressources se situaient au cœur des pratiques des premiers hommes préhistoriques.
Ce comportement sociologique naturel a joué un rôle majeur dans l’évolution et la préservation de l’humanité.
Avec le partage des ressources sont apparues l’expertise et la division du travail, deux concepts qui ont éventuellement abouti à ceux de l’échange et du troc, axés sur la communauté. Pas d’inventaire, pas de stockage. Les services et les produits étaient acquis seulement lorsque nécessaires, et le concept du gaspillage était inexistant. Bref, plutôt chill.
L’essor des civilisations organisées et l’apparition de l’agriculture ont pavé la voie à une production massive des ressources. Le modèle économique traditionnel, axé sur le troc, n’était pas viable face à une telle abondance. Les services centralisés sont donc apparus, et la société s’est mise à fonctionner à l’aide de transactions économiques intermédiaires.
Cette nouvelle économie a engendré un cloisonnement des ressources et de l’information nous empêchant d’accéder directement aux produits nécessaires à notre survie. Malgré une importante abondance de ressources, l’idée de la pénurie a inquiété l’imaginaire collectif, ce qui fait qu’on a surproduit et gaspillé. De cette transition est né l’individualisme, un concept qui aura malheureusement plusieurs effets funestes sur l’humanité.
Heureusement, on observe une renaissance du concept de la collectivité et de l’économie de partage à l’échelle internationale, phénomène qui nous permet de nous reconnecter avec nos bonnes vieilles racines et nos voisin.e.s qu’on est trop gêné.e de saluer à l’épicerie.
C’est quoi, ça, l’économie de partage?
Bon, l’économie de partage, aussi appelée économie collaborative, repose sur le partage ou l’échange de biens, de services ou de connaissances entre particuliers. Ce système économique a récemment fait son entrée sur la scène mondiale et est considéré comme le premier nouveau paradigme économique depuis l’avènement du capitalisme et du socialisme au 19e siècle.
Le retour de ce modèle socioéconomique est en partie possible grâce à la technologie et à sa capacité de connecter les humains par l’entremise de diverses applications de partage de biens, de voitures, de services ou de logements, une industrie qui vaut à ce jour plus de 40,2 milliards $.
Cela étant dit, c’est un système qui peut aussi très bien fonctionner de manière plus traditionnelle, et ce, sans que notre argent se ramasse dans les poches de monsieur Monopoly. On n’à qu’à penser aux coopératives d’habitation, aux jardins communautaires, aux échanges de livres de quartier ou encore aux bibliothèques d’objets. Des projets durables qui visent à renforcer la valeur symbolique positive du partage, l’esprit de communauté et la répartition équitable des ressources.
Le partage au Québec
Au Québec, notre sens du partage n’est pas gênant. Il existe plus de 160 entreprises d’économie collaborative officielles, et c’est sans compter les tonnes d’initiatives qu’on peut retrouver sur les réseaux sociaux. En effet, les groupes Facebook et pages Instagram destinées au partage sont de plus en plus en vogue, et leur impact sur la société est grandissant.
Au Québec, il existe plus de 160 entreprises d’économie collaborative officielles, et c’est sans compter les tonnes d’initiatives sur les réseaux sociaux.
En avril 2020, en pleine pandémie de COVID-19, Fizz lance son groupe Facebook destiné au partage de données mobiles entre membres. Cette initiative a pour objectif d’encourager les membres à offrir leurs données en trop aux gens dans le besoin, notamment les travailleurs et travailleuses de la santé et les personnes en situation d’isolement : un projet d’entraide à distance tout simple dont les membres continuent de bénéficier chaque jour. Vous avez dépensé toutes vos données en travaillant dans un café ou parce que vous ne pouviez pas vous retenir d’écouter la nouvelle saison de Love Is Blind pendant votre pause au travail? Pas de stress : un.e bon.ne samaritain.e se fera un grand plaisir de partager avec vous ses données en trop.
Que ce soit pour le partage de connaissances, d’objets, de lieux ou de services, ça vaut la peine d’aller faire une petite recherche en fonction de ses besoins. Il existe même des groupes destinés à des quartiers en particulier, qui ont pour objectif de tisser des liens entre voisin.e.s grâce au partage et à l’échange.
D’ailleurs, l’application le Partage Club est présentement en prélancement et sera bientôt accessible à tou.te.s. Elle a pour but de faciliter le prêt de biens entre voisin.e.s de manière sécuritaire et positive. Ça n’aura jamais été aussi facile de trouver un marteau pour finalement installer la tablette qui traîne dans votre garde-robe depuis deux ans.
On a aussi la chance d’avoir accès à plusieurs plateformes et boutiques d’échange de vêtements et d’accessoires, comme le Shwap Club, où il est possible d’aller refaire sa garde-robe en échangeant ses propres vêtements – un autre projet dont l’impact environnemental et social est notable.
Fun fact : Ce sont les 21-34 ans qui représentent le segment le plus susceptible de s’impliquer dans ce type d’initiatives et dans l’économie de partage en général. Pas pire, hein, pour une g énération de paresseux.euses pis d’enfants rois?
Le partage et ses effets bénéfiques sur la santé
Saviez-vous que l’action de partager est grandement bénéfique pour la santé physique et mentale?
Selon une étude de l’Université Cornell, les familles, collègues, ami.e.s et connaissances qui partagent démontrent des niveaux plus élevés de confiance en soi et d’empathie.
Par exemple, le simple fait de partager un lunch avec vos collègues peut grandement améliorer votre vie professionnelle. En effet, selon la recherche, les collègues qui ont pour tradition de partager des repas ont tendance à démontrer une plus grande collaboration, à être plus productif.ive.s et à ressentir un plus grand bien-être en milieu de travail. D’ailleurs, le partage de nourriture a aussi fait ses preuves au chapitre du bien-être physique. En effet, les individus qui mangent dans des contextes sociaux ont tendance à s’alimenter plus sainement, à manger moins et à avoir une relation plus saine avec la nourriture!
Partager serait aussi particulièrement favorable pour la santé physique! Chaque fois que vous offrez du temps à un.e ami.e pour l’aider à déménager ou lui apprendre à jouer au tennis, ça vous permet d’être plus actif.ive, donc, techniquement, plus vous partagez, plus vous serez musclé.e comme un bœuf.
Si la tendance se maintient, le partage est promis à un bel avenir. On commence à reprendre goût au contact humain et à l’esprit de collectivité parce qu’après tout, ça fait partie de notre ADN. Alors, la prochaine fois qu’il vous manque un œuf pour une recette, demandez-en donc un à votre voisin.e au lieu d’en commander sur Uber Eats. Ça vous permettra de sauver la planète et peut-être même de vous faire UN.E MEILLEUR.E AMI.E POUR LA VIE! Cuuuuuuuuuute.
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Le partage fait aussi partie des valeurs de Fizz! Chaque mois, si vous n’utilisez pas l’ensemble de vos données mobiles, vous pouvez les offrir en cadeau à un.e autre utilisateur.trice avant la fin de votre cycle. Cliquez ici pour savoir comment faire!