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Les psychologues sont sur le bord du burn-out
Tsé la semaine dernière, je vous disais que l’actualité avait été tranquille, à un point de tel que j’ai dû parler de Drake?
On dirait que l’actualité elle-même m’a entendu et a décidé de se venger en faisant TOUTE arriver cette semaine.
J’ai dû faire des choix cruels; la preuve, je ne parlerai même pas du dossier de la potentielle destitution de Trump.
Imaginez.
Voici quelques avis en gifs rapides:
Greta Thunberg nommée personnalité de l’année:
Les médecins spécialistes ne baisseront pas vraiment de salaire:
Le gouvernement investit dans une usine de recyclage des batteries lithium-ion
François en Califournie
François Legault a profité de la fin de session pour aller faire un voyage diplomatique en Californie.
À la fin de ce segment, vous allez espérer qu’il n’ait pas trop de points sur sa carte Air Miles.
Tout d’abord, il est allé visiter des haut-dirigeants de Google, notamment le VP principal aux affaires mondiales de l’entreprise, Kent Walker.
François Legault, qui disait cet été espérer que le fédéral imposerait une taxe aux GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) d’ici l’an prochain était soudainement beaucoup moins enthousiaste à l’idée.
Remarquez, il reste cohérent: il espère que tous les pays de l’OCDE le fassent en même temps, pour ne pas paraître devant les États-Unis comme le rebelle qui les défie, pis se faire imposer une surtaxe comme Trump l’a fait pour la France.
Ça reste sensiblement la même chose qu’il disait cet été. Mais on comprend aussi que Google lui a parlé dans le casque.
Mais la grosse gaffe du voyage s’est produite quand il s’est prêté à une opération médiatique avec le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom.
Pendant ces opérations photo, les politiciens font semblant d’être amis et ils parlent de tout et de rien. Ils parlaient par exemple de leur passion pour le sport et le vin, ce qui est très bien.
Mais il s’est ensuite lancé tête première dans le pire maudit sujet possible: la religion.
Sans qu’on lui demande, il s’est lancé dans cet échange:
QUESSÉ QUI SE PASSE DANS TA TÊTE, BOUT D’VIARGE?
Tout d’abord, quand en tant que premier ministre t’es obligé de défendre depuis des mois ton projet de laïcité en disant que ce n’est pas un projet motivé par l’islamophobie puisqu’il vise à éliminer la présence de TOUTES les religions de la politique, c’est pas le meilleur move d’utiliser tes fonctions officielles pour dire que tous tes citoyens sont catholiques.
Ça donne l’impression que la laïcité, c’est pas tant pour assurer la neutralité de l’État (parce qu’en tant que chef d’État, tu te vantes publiquement d’être catholique DANS LE CADRE D’UNE REPRÉSENTATION OFFICIELLE), mais bien pour éliminer les autres religions de la sphère publique.
Pis en tant que Canadien-Français, je tiens à dire que le p’tit Jésus j’y crois pas pentoute. La prochaine fois, tu pourras au moins dire: « tous les Canadiens-Français sauf Pier-Luc ».
Les immigrants pauvres pour longtemps
Cette semaine a été publié par le Centre canadien de politiques alternatives le rapport d’une étude sur le revenu des immigrants.
Sans grande surprise, le revenu des immigrants a tendance à être largement inférieur à celui de la population en général.
On pourrait se dire que c’est normal; quand on arrive dans un nouveau pays, on n’a pas nécessairement les certifications requises pour pratiquer son métier dans la société d’accueil ou encore, on peut ne pas avoir le réseau nécessaire pour dénicher les bons emplois.
Mais même chez les immigrants de troisième génération (les PETITS-enfants d’immigrants), l’écart perdure.
La situation est encore pire pour les femmes racialisées: elles gagneraient en moyenne 59¢ par rapport à un homme non-racialisé (je plains celle qui fait 59% de mon salaire).
Et c’est pire pour certains groupes. Les Noirs, les Arabes et les Coréens ne gagneraient que 68% du salaire des immigrants non-racialisés (des français ou des britanniques blancs, par exemple), alors que le taux de chômage des Noirs et des Arabes serait de 5% à 6% plus élevé que chez les immigrants non racialisés.
La situation est encore pire pour les femmes racialisées: elles gagneraient en moyenne 59¢ par rapport à un homme non-racialisé (je plains celle qui fait 59% de mon salaire).
Difficile de dire ce qui cause exactement ces disparités, mais on peut croire qu’une partie de la réponse commence par « ra » et finit par « cisme »…
La santé mentale en mauvaise santé
Parlant d’études, on a également eu droit aux résultats d’un sondage mené auprès de huit ordres professionnels du domaine de la santé dans le réseau public, allant des audiologistes aux psychologues.
Les résultats sont alarmants: 56% des répondants croient que les prestataires attendent trop longtemps, 57% croient que l’accessibilité empire depuis 2015, bref, ça va pas ben.
Mais de tous les domaines, c’est celui de la santé mentale qui serait le plus durement touché; la moitié des professionnels en santé mentale au public pensent quitter leur emploi, et près du quart pensent lâcher leur job et changer de domaine, tellement ils sont à bout.
C’est qu’il manque, vraiment, vraiment de ressources.
Permettez-moi de vous raconter une expérience personnelle. À l’automne 2017, je n’allais vraiment pas bien; je faisais des crises de panique constantes, et le tout était accompagné de symptômes dépressifs intenses.
Comme je n’ai pas de médecin de famille, j’ai payé de ma poche auprès de Bonjour Santé pour avoir un rendez-vous avec un médecin. L’idée de me lever à 5h du matin pour aller attendre dans un CLSC dans l’espoir de peut-être voir un médecin ne me convenait pas: j’avais de la misère à sortir de mon lit, point.
La moitié des professionnels en santé mentale au public pensent quitter leur emploi, et près du quart pensent lâcher leur job et changer de domaine, tellement ils sont à bout.
Je suis donc allé voir le médecin, qui m’a dit qu’il ne pouvait rien faire pour moi, sinon que de me prescrire une consultation avec un psychiatre. En sortant de la clinique, j’ai éclaté en pleurs, puis j’ai appelé le numéro qu’il m’avait donné pour ajouter mon nom à la liste d’attente en psychiatrie.
C’était en octobre 2017. Ils ne m’ont toujours pas rappelé.
Heureusement, à l’époque, mon employeur offrait les services d’un médecin à l’interne, qui a su m’aider à trouver d’autres solutions, et grâce à mon régime d’assurances privées, j’ai également pu consulter une psychologue gratuitement.
Ça m’a permis de me soigner et d’éventuellement sortir de mon état.
Mais si la même chose se produisait aujourd’hui, je n’aurais pas les mêmes recours. Je suis travailleur autonome, je n’ai pas tous ces avantages sociaux.
Qu’est-ce qui m’arriverait? La même chose qui arrive à ces milliers de laissés pour compte: on les laisse tomber, en espérant qu’ils s’arrangent tous seuls.
Il faut que ça change.