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La vérité est que je n’aime pas les piscines publiques. Pas au point de vomir à l’idée de me tremper l’orteil dans un bassin d’eau rempli d’enfants, mais je préfère classer mes papiers d’impôts avant de faire une telle chose.
Mais d’où provient donc cette aversion? Aux prises avec cette question depuis tant d’années, j’ai décidé d’exorciser le tout en écrivant ce texte. Il faut dire qu’à la base, je ne suis pas une fan d’espaces crowdés. Logiquement, me trimballer la carcasse par un dimanche après-midi d’été à la piscine du parc Jarry, ce n’est peut-être pas l’idée du siècle en ce qui me concerne. Cela étant dit, je fais beaucoup d’introspection dans la vie. Sur des sujets aussi variés qui passent de “comment je peux devenir une meilleure personne à travers diverses actions du quotidien” à “pourquoi, dear Lord, suis-je autant dégoûtée par ces satanées piscines publiques, qui sont synonymes de plaisir et de bonheur dans le coeur”?
Il s’avère que cette petite phobie s’est déclenché un certain jour d’été 2001. Je me baignais paisiblement avec ma sœur dans un parc quand le ciel s’est soudainement assombri et que des gouttes de pluie ont commencé à nous marteler le front. C’était magnifique, mais à peine ai-je eu le temps d’admirer le contraste du ciel noir et de l’eau transparente que le sauveteur nous a arrachées de la piscine en criant dans nos oreilles qu’il fallait sortir immédiatement, sinon on allait tous crever, frappés par la foudre. Je fus, disons-le, un peu traumatisée.
L’année suivante, la chose ne s’est pas améliorée lors d’une sortie avec le camp d’été au Village Vacances Valcartier. Les animateurs nous avaient vanté la piscine à vagues, cette création de Dieu, cette 8e merveille du monde, le Taj Mahal de l’attraction nautique. Motivée comme jamais à tester la chose, j’ai vite compris qu’il s’agissait d’un abominable endroit où toute la population du Québec se réunit dans 300 mètres carrés et où chacun se bat afin de dénicher LE spot pour pogner la vague la plus hot de la décennie. C’est à ce moment que j’ai réalisé que de partager ma bulle avec des kids qui hurlent (de fun ou de terreur), avec des chests de papas poilus et avec des poitrines de femmes inconnues ne m’enjouaient guère. Je mentionne au passage que cette piscine à vagues est un coffre aux trésors qui recèle de plusieurs crottes de nez flottantes et de mottons de cheveux d’inconnus qui s’accrochent et s’entremêlent aux doigts comme une vilaine sangsue.
En plus de tout ça, il faut mentionner que les cours de piscine obligatoires au secondaire n’ont pas aidé à ma cause. Dans les vestiaires, on y retrouvait toujours une coupe de sparadraps utilisés qui jonchaient le sol ainsi que les classiques 3-4 dames en habit d’Adam qui jasaient pétunias et recettes de muffins. Pour des ados de 15 ans rongés de la vie et de leur body en ficello, voir un comité social d’octogénaires se réchauffer les parties dans le sauna n’a rien de méga palpitant. Quoique maintenant, avec du recul, je trouve quand même ces femmes de l’âge d’or super badass. Free your boobies, grannys!
De plus, dans ces cours de piscines obligatoires, (et je m’excuse un peu si je parle encore de déchets de nez) il y avait toujours, et j’insiste, à chaque cours, ce même élève qui ne savait point dealer avec ses narines après avoir nagé la tête sous l’eau. Constamment, ce pauvre enfant était destiné à avoir la guedille au nez. Il ne s’en ait pas fallu de plus pour que je développe une mini paranoïa concernant le sujet. Hélas, toutes les fois que je me baigne (ailleurs que dans une piscine publique, évidemment), je me pose cette question “Vais-je me retrouver avec ce truc gluant qui sort de mes cavités nasales sans m’en apercevoir?” Parce que vous savez, certains excréments qui pendent des narines sont comme une graine coincée entre les 2 palettes : tu ne sais pas qu’elle est là, elle n’annonce pas sa présence, elle est silencieuse et calme comme un pape qui dort. Mais diable, elle reste collée là, et personne n’ose t’avertir jusqu’à ce que tu fasses un tour à la salle de bain et que tu constates la gravité de la chose. En bref, j’aurais préféré passer mes cours d’éducation physique à jouer au badminton.
Et je tiens à préciser que malgré ma passion absente envers ces piscines publiques et ces cheveux / vieux plasters qu’on y retrouve, j’admire les gens qui sont plus téméraires et qui n’ont pas peur de s’y baigner. Vous êtes de vrais guerriers.
Ah! J’oubliais ce petit détail: à défaut de ne pas tripper sur les piscines publiques, j’aime bien nager dans l’océan avec des requins.
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