Même pas peur
Même les plus braves d’entre nous, genre ceux qui sont game de ramper dans les araignées à Fort Boyard, ne peuvent se vanter de n’avoir peur de rien. La peur, c’est une réaction qui nous permet d’éviter le danger ; une émotion assez essentielle, donc. Sauf pour une quadragénaire américaine.
« SM » — le surnom qu’on lui donne toujours dans les nombreuses études qui se penchent sur son cas — n’a peur de rien. Rien du tout. Tellement qu’elle se met parfois en danger, genre en n’étant que vaguement contrariée lorsqu’elle se fait menacer de mort, en pleine nuit, dans le quartier mal famé où elle habite. Quand des chercheurs ont voulu étudier sa réaction en présence d’animaux dangereux, elle a tenté de flatter un serpent mortellement venimeux.
SM est atteinte du syndrome d’Urbach-Wiethe, une maladie génétique extrêmement rare (à peine 400 cas ont été recensés) qui se traduit normalement par des symptômes dermatologiques. Mais dans son cas à elle, la maladie s’est attaquée à la partie du cerveau où se trouve le centre de la peur, soit les amygdales. Calcifiées, elles n’émettent plus les signaux d’urgence nécessaires pour ressentir la peur et, donc, agir en conséquence.
En gros, son instinct de survie a donné son 4 % .