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Les petits secrets des voix d’ICI MUSIQUE

Vous êtes l’expert.e des anecdotes musicales de votre groupe d’ami.e.s? Voici de quoi faire le plein de nouveaux faits pour la prochaine année!

Par
Billy Eff
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URBANIA et ICI MUSIQUE sont fiers de s’associer pour vous faire découvrir des secrets bien gardés de l’industrie musicale.

Lorsqu’on est mélomane, du genre vorace et compulsif, parfois la musique seule ne nous suffit pas. C’est pourquoi les biographies d’artistes se vendent aussi bien : on aime ça, les behind the scenes!

Et quand son emploi, c’est de parler de musique, on entre (parfois malgré soi) dans un cercle où l’on est témoin de certains événements; on arrive à tirer les vers du nez des gens que l’on interview, et on finit par accumuler un dossier imposant d’anecdotes sur des artistes, dont beaucoup qu’on emportera dans la tombe.

Mais il y a celles qui sont trop belles, trop tendres, trop surprenantes pour qu’on ne les raconte pas! C’est pourquoi on a décidé de parler à de vrais experts du milieu, les animatrices et animateurs d’ICI MUSIQUE, pour leur demander de nous raconter leurs meilleurs souvenirs ou anecdotes d’artistes.

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Du récit d’un show intime avec le groupe de l’heure à une illustration de l’importance de bien connaître son répertoire de Mozart, voici certaines des meilleures histoires peu connues du monde de la musique!

Un show qui en cache un autre

Arcade Fire s’apprête à lancer son deuxième album, Neon Bible, et c’est le groupe de l’heure. Étant donné le succès du premier disque, toute la planète musique a les yeux tournés vers ce groupe de Montréal. Les journaux du monde entier parlent du nouveau disque, pour l’enregistrement duquel le groupe a acheté une petite église à Farnham. En guise de prélude à l’album, Arcade Fire a lancé une ligne téléphonique diffusant un drôle de message où on pouvait entendre le premier extrait, la pièce titre.

Le groupe annonce des concerts à la Fédération nationale ukrainienne du Canada, à Montréal. J’ai la chance d’assister à un de ceux-là. Il y a beaucoup de fébrilité dans l’air. C’est une petite salle pour la popularité du groupe – on se sent tous privilégiés. Le concert commence sous un tonnerre d’applaudissements. La foule est en délire, la mise en scène est originale, les chansons, superbes. C’est tout simplement magique, on a tous l’impression d’assister à quelque chose de mythique.

Mais voilà, je connais bien le groupe : je sais qu’Arcade Fire a l’habitude de faire quelque chose d’unique en fin de spectacle, comme une reprise dans la foule, ou un rappel dans la rue. Donc, quand je sens que le concert tire à sa fin, je me dirige vers la porte de sortie du théâtre en me disant : « Il va arriver quelque chose! » Voilà, c’est la dernière chanson avant le rappel, Arcade Fire disparaît dans les coulisses…

Pendant que la foule applaudit à tout rompre, les membres du groupe sortent de nulle part… juste à côté de moi!

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Et c’est là qu’arrive la surprise. Quelques secondes plus tard, soudainement, pendant que la foule applaudit à tout rompre, les membres du groupe sortent de nulle part… juste à côté de moi! Le groupe s’engouffre dans un petit escalier vers le bas de la salle. Je m’élance à leur suite avec quelques spectateurs. Un agent de sécurité nous laisse passer tout en comptant le nombre de personnes. On arrive alors dans le sous-sol de la Fédération : tout est décoré, il y a de petites lumières, des banderoles et une scène! Le groupe se remet à jouer juste pour nous. On entend la foule en haut qui tape du pied, crie et applaudit, mais pour nous, le temps s’est arrêté. Arcade Fire est là et performe. Il y a quelque chose de mystique. Il y a des enfants sur scène… je crois être dans un rêve. Je comprends que toutes les personnes autour de moi sont des proches du groupe, qu’on célèbre quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Je me laisse porter. Puis le groupe disparaît de nouveau derrière la scène. Arcade Fire remonte sur la vraie scène pour donner le rappel. Moi, je remonte aussi pour le voir. C’est super bon. La soirée se termine ainsi.

Je sors de là médusé, en me demandant ce qui vient de m’arriver. Je venais d’assister à un concert dans un concert! Cette nuit-là, je suis rentré en marchant comme sur un nuage, serrant dans mes bras le chandail du groupe que je venais d’acheter.

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Alexandre Courteau, Tellement Courteau

Lou-Adriane Cassidy et Ariane Roy, inséparables depuis l’adolescence

Vous trouvez qu’il y a des ressemblances entre l’univers musical de Lou-Adriane Cassidy et celui d’Ariane Roy? Ce n’est peut-être pas un hasard. Les deux auteures-compositrices-interprètes de Québec ont passé leur adolescence à chanter ensemble. Elles ont même formé un duo dans le but de participer à Cégeps en spectacle. L’histoire ne dit pas en quelle position elles se sont classées.

Vulgaires Machins, tout sauf de la pizza…

Lorsque les artistes partent en tournée, ils envoient un rider à chaque salle de spectacle où ils se produiront. C’est la liste de ce qu’ils souhaitent avoir (ou pas) dans leur loge (marque de bière, saveur de chips, bouteille de vin). Lors de ses tournées, le groupe punk Vulgaires Machins avait une demande claire à propos des soupers d’avant concert : avoir de bons repas chauds, « tout sauf de la pizza »! « Autrement, on nous servait de la pizz’ dans chaque ville où on s’arrêtait », m’a raconté le chanteur Guillaume Beauregard. « Au début, c’est le fun, mais après 22 concerts en 25 soirs, on n’était juste pu capables. »

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Olivier Robillard Laveaux, Déjeuner en paix

Les accidents heureux en studio

Alors que Jacques Dutronc vient de terminer l’enregistrement de la chanson Il est cinq heures, Paris s’éveille, il se demande comment lui donner un petit supplément d’âme. La chanson est pleine de trous. Dans le studio d’à côté, le flûtiste classique Roger Bourdin répète du Jean-Sébastien Bach. Jacques Dutronc lui demande d’improviser un solo qui évoque les oiseaux au petit matin. Une seule prise… et cette flûte est légendaire.

Les inspirations

La Mamma, succès de Charles Aznavour, a été écrite par Robert Gall, le père de France Gall. La chanson est un hommage à sa propre mère – donc à la grand-mère de France. Vous ne l’écouterez plus jamais de la même façon, avouez!

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La Javanaise et ses allitérations en V a été écrite par Serge Gainsbourg en une nuit, après une soirée bien arrosée chez la divine Juliette Gréco. À la question : « Que s’est-il passé entre vous ce soir-là? », Juliette répond : « Il s’est passé… une chanson et pas la moindre! »

Quand une blague devient un classique

Une de mes anecdotes préférées en matière de coulisses de la chanson est celle qui raconte la création de la chanson de Starmania, J’aurais voulu être un artiste, par Claude Dubois dans le personnage de Zéro Janvier.

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En studio, Claude Dubois, grand interprète s’il en est, a décidé de sa propre initiative de traîner le « i » d’« artiiiiiiiste » et le « o » de « numéroooooo », devant un Michel Berger médusé, de même que toute l’équipe présente, d’ailleurs.

Cette audace est devenue la version définitive. Il semble que ce soit Boule Noire, un ami de Claude Dubois, qui lui ait suggéré cette prouesse vocale!

Merci, mémoire sensorielle!

Il y a aussi cette histoire incroyable sur la pianiste Maria João Pires. Elle se présente un jour à un concert capté en direct pour la télé. Elle salue la foule, le chef et l’orchestre, et s’assoit à son piano.

Elle lui dit qu’elle s’est trompée de concerto de Mozart. Elle n’a pas répété le bon!

Lorsque l’orchestre symphonique commence à jouer, une expression de panique se lit sur son visage. Plusieurs la voient même s’entretenir avec le chef Riccardo Chailly pendant qu’il dirige. Elle lui dit qu’elle s’est trompée de concerto de Mozart. Elle n’a pas répété le bon! Lui continue de diriger, il est impossible de tout arrêter, la télé, les caméras, le public…

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Pendant les quelques minutes de l’intro, il tente de la rassurer en lui disant : « T’es capable, tu vas t’en souvenir, tu as déjà joué ce concerto (le no 19 de Mozart). » Elle est livide, elle veut disparaître…

Croyez-le ou non, la pianiste s’est ressaisie, et elle a réussi à jouer de mémoire les trois mouvements d’un concerto qu’elle n’avait pas répété! Un miracle!

Marie-Christine Trottier, Toute une musique / Tout un magazine

Chanson légendaire, voiture d’anthologie

La chanteuse Della Reese souhaitait offrir une automobile en cadeau d’anniversaire à Calvi Shield, musicien dans son orchestre. Elle voulait lui offrir une Lincoln Continental. Lui, il n’en voulait pas, il désirait une Mustang.

Or en 1965, la Ford Mustang n’était pas encore très connue.

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Les autres membres de l’orchestre se moquent de lui, qui désire une « petite » voiture. Mack Rice, un autre membre de l’orchestre, se dit qu’il tient là un bon sujet de chanson. Et c’est devenu l’histoire d’une femme qui ne rêve que de se promener dans une voiture neuve. C’est Aretha Franklin qui a suggéré le titre : Mustang Sally.

Claude Saucier, C’est si bon

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