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Les monstres, y vivent pu en dessous de not’ lit. Pas assez de stimulation faut croire… Et une carrière qui s’arrête relativement tôt; une fois les enfants rendus matures, les monstres doivent prendre leur retraite.
Ça fait qu’ils ont trouvé un autre lieu pour nous troubler : les réseaux sociaux. Y’en a en masse de la place, sur Facebook et compagnie. Pis contrairement aux dessous de lits, c’est un lieu stimulant. “Enrichissant”.
En plus, ça leur permet enfin de vivre parmi ceux qui leur ressemblent, de se sentir reconnus par leurs pairs. Parce que les monstres, ils peuvent se comprendre entre eux. Ils parlent un langage millénaire, un langage structuré. Ça marche à peu près de même : y’en a un qui dit une monstruosité pis un autre en rajoute. Et encore. Et encore. Et ce, devant un auditoire d’apprentis monstres.
C’est là que ça devient terrifiant.
Pu besoin de se pencher et de regarder sous le lit pour sentir un long frisson nous traverser le corps. Nenon. Asteure, suffit de lire les commentaires sur des sites journalistiques, d’écouter des crachats radiophoniques, de se perdre dans les non-sens de chroniqueurs.
“Les monstres dont tu parles depuis t’à l’heure, c’est eux, right?”
Non, même pas! Eux, ce serait simple. Suffirait d’envoyer les Ghost Busters (leadés par Judith Lussier, mettons!) les attraper pis on pourrait r’tourner à nos p’tites affaires. Eux, y font juste canaliser la rage et le vomi des vrais monstres. Parce que les clics, les auditeurs, ben ça paye.
Les monstres, ce sont tous ceux qui bûchent à grands coups d’insultes dans face des Safia, des victimes d’agressions sexuelles, des carrés rouges, etc, et ce, jusqu’à ce qu’ils ne se relèvent pu. Parce que ça leur fait du bien, aux monstres. Ils se nourrissent de ça, la peur, l’intimidation. C’est ce qu’ils aiment, pointer du doigt la différence, la non-conformité, la pensée. Pointer tout ce qui diverge de leur monde à eux jusqu’à ce que l’âme de leur victime abdique. Pis après, demain, dans quelques jours, ils trouveront une autre victime pour se repaître.
Mais tsé, dans le fond, ce qui fait qu’on aime certain(e)s artiste(s), c’est que leur différence nous transporte plus loin.
Pis c’est dans cette différence-là qu’on trouve la force, peut-être, de vivre parmi vous, les monstres.