Les meilleures tavernes de Montréal

Cet article est paru initialement dans The Main, un média numérique indépendant qui explore la culture montréalaise.

Les meilleures tavernes ne sont pas que des endroits où étancher nos soifs à peu de frais – c’est là que Montréal laisse aller son fou. Pas de code vestimentaire, pas de DJ, pas de mixologue pour juger vos goûts. On s’y rend pour l’éclairage tamisé, les pintes bien fraîches et les amitiés d’une nuit dont on se souvient longtemps.

Nés d’une économie en lambeaux et endurcis suite à des décennies passées à enfiler les nuits blanches, ces établissements en ont vu de toutes les couleurs : cœurs brisés, bagarres, nuits inoubliables… Les tavernes ne cherchent pas à vous impressionner, et c’est précisément ce qui fait leur charme.

Si vous cherchez un endroit où boire un verre entre amis en toute simplicité, cette liste est exactement ce qu’il vous faut.

Sel et Poivre est un bar à karaoké qui arbore fièrement sa bannière soulignant son « 40e anniversaire » depuis près d’une décennie. On peut y faire la rencontre de légendes locales, comme un maître du billard dont les trophées recouvrent les murs tels des reliques sacrées. Ici, les habitués se mêlent aux milléniaux nostalgiques pour partager pintes de Molson et des leçons de vie (et de billard). Avec son juke-box rempli de bon vieux rock des années 1980, Sel et Poivre prospère dans le chaos. Un bordel charmant dont on ne peut que tomber amoureux, le temps de pousser la chansonnette.

Le Rocky, c’est ce qui arrive quand une taverne locale décide qu’elle n’a pas besoin de paillettes et autres froufrous. Ici, la bière cheap, la testostérone et quelques décorations d’Halloween font amplement la job. Situé entre les rues Beaudry et Papineau, c’est un véritable sanctuaire pour les marginaux de la ville. Un endroit où les habitués peuvent siroter une pinte de 50 devant des reprises de Gilles Proulx datant de l’époque où il bénéficiait toujours d’une certaine crédibilité. Les employés savent exactement quand le moment est venu pour une nouvelle tournée et la clientèle comprend des artistes déchus et des philosophes de tables de billard.

Les Verres Stérilisés est une relique d’une époque où la simple promesse de verres propres suffisait à faire courir les foules – une promesse fièrement affichée en néon. Un certain charme y règne : des chopes étincelantes, une ambiance sans prétention et un niveau de saleté remarquablement bas pour ce type d’établissement. Chaque pinte est servie dans un verre si propre qu’on croirait que l’établissement essaie de nous impressionner avec son lave-vaisselle. Et les cannettes de Laurentides et de 50 sont vendues à un prix qui donne envie de s’y attarder. Avec sa table de billard, ses machines à sous et un match des Canadiens projeté au mur, ce bar sait exactement ce qu’il est et qui est sa clientèle.

Le Piranha est un bar aux multiples personnalités : de débit de boisson à l’ambiance décontractée, il se transforme la nuit en salle de spectacle brute et chaotique. Fondé en 2007, l’établissement est sorti de son petit sous-sol obscur pour s’étendre sur deux étages où l’on retrouve des tables de billard, des jeux d’arcade et des machines à sous. Il y a même un punching bag pour ceux qui auraient besoin de passer leur frustration et un aquarium pour les amateurs de vie aquatique. Niveau musique, le Piranha penche plutôt du côté rock et métal.

TRH ne se contente pas de mixer le skate et le nightlife : il les fout dans un blender et appuie sur « Max ». Anciennement le club Sapphire, l’endroit s’est métamorphosé grâce à des rails, un bowl et une piste de danse qui en font l’un des bars les plus singuliers de la ville. La terrasse arrière a le charme d’un appartement d’étudiant et dans son ensemble, le lieu est une véritable leçon de chaos maîtrisé.

Au niveau de la clientèle et de l’ambiance, on est clairement en territoire masculin, un point à garder en tête s’il s’agit d’un facteur décisif pour vous. Côté prix, les consommations et l’entrée sont abordables, et si vous savez faire quelques tricks, le plaisir sera assurément au rendez-vous. Pour une soirée relax entre chums avec de la bonne musique dans une ambiance que vous ne retrouverez nulle part ailleurs à Montréal, ça vaut le détour.

À proximité du métro Saint-Henri, le Pub Epoxy assume pleinement son charme brut : un bar de quartier tapissé de marchandise des Canadiens et fréquenté par des habitués qui savent à quoi s’attendre. Suite à des rénovations, l’endroit est plus spacieux, avec une salle de billard et une ambiance qui rappellera des souvenirs aux nostalgiques de la Brasserie Saint Jacques. Les spéciaux attirent les foules, et le décor sans prétention – incluant une machine à condoms dans les toilettes – renforce le charme quasi muséal de l’endroit.

Derrière ses airs un peu rudes, le Pub Epoxy est un repaire de quartier apprécié où l’on est accueilli chaleureusement. Avec une sélection d’environ 15 bières en fût et encore plus d’options en bouteille : c’est l’endroit rêvé pour les buveurs qui ne cherchent rien de fancy. Et pour les amateurs de musique, il y a même un juke-box pour mettre de l’ambiance dans votre soirée.

Un endroit chaleureux et sans prétention où les habitués du quartier ainsi que les nouveaux arrivés se rassemblent pour siroter des drinks pas chers et danser sur de la musique live, le tout dans une ambiance décontractée. Quand on entre, on a l’impression d’arriver dans le salon d’un ami : les murs sont tapissés d’œuvres peintes par le barman et des clients réguliers qui semblent tout droit sorties d’une série télé. La gérante, toujours aussi accueillante, vous reçoit comme si vous étiez de la famille, et sa salsa maison est un incontournable. Entre les soirées open mic, le karaoké et les performances à la guitare du fils de la gérante, l’endroit est un bijou communautaire, plein de personnalité et de bonnes vibes.

Véritable capsule temporelle, le Chic Régal est l’image même de ce que devrait être un bar de quartier. Avec ses murs de lambris et ses fanions de hockey, la taverne tient bon, malgré le temps qui passe, abritant des générations d’histoires bien crasses et de clients éméchés. On trouve aussi des coupures de journaux plastifiées, des réclames publicitaires de bière cabossées, vestiges d’une époque plus simple. Oubliez les cartes des vins et les mixologues : ici, les drinks sont cheap et le menu est empreint de nostalgie.

La faune y est variée : des habitués accoudés au bar, des jeunes un peu marginaux, et un charmant serveur qui semble faire partie du décor.

Le Bienvenu Bar Salon – BBS pour les habitués – est un joyau brut trônant dans le quartier Ahuntsic, une taverne qui a résisté aux tentatives d’embourgeoisement de la Promenade Fleury. En termes de décor, on retrouve des vitres teintées qui donnent l’impression que l’endroit est fermé de façon permanente, des tuiles fendues dans les toilettes et une cabine de DJ ravagée par les dégâts d’eau que personne ne semble pressé de réparer. Le menu est un véritable hymne à la simplicité : pichets de Labatt 50, pop corn à volonté et des menus de restos du coin en cas de fringale. Grâce à sa clientèle fidèle, le BBS est un bar de quartier comme on les aime.

Dans cette taverne miteuse du Quartier chinois nichée au-dessus du boulevard Saint-Laurent, les drinks sont abordables et le charme, un peu crasseux, mais tout de même présent. On y paie seulement avec de l’argent comptant et les bouteilles et cocktails sont offerts à des prix qui résistent à l’inflation. La majorité des clients sont rivés aux machines de loterie vidéo, ce qui donne au reste de la salle une ambiance feutrée, parfaite pour discuter entre amis autour de quelques verres.

Le personnel est à l’image du lieu : un barman souriant et un autre employé, plus réservé, maintiennent l’ordre. Pas de cuisine et une salle de bain qui a clairement connu des jours meilleurs. Pour éviter les endroits fancy, vous ne trouverez pas mieux.

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