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Aviez-vous envie d’entendre parler de la chicane entre Radio-Canada et Québécor? Moi non plus. Ça tombe bien, on jase d’autre chose ce matin…
Selon cet internet, « Le député cri, qui représente la circonscription fédérale d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, doute que la règle du « 50 % plus 1 » soit cohérente avec l’arrêt de la Cour suprême sur la clarté référendaire de 1998.»
Bon, OK, la boîte de Pandore est ouverte. Discutons. J’ai envie d’en parler en toute ouverture d’esprit, de façon démocratique et d’entendre votre opinion sur cette question épineuse. N’hésitez à commenter cet article pour alimenter le débat.
Tout d’abord, je n’ai pas à le cacher : je suis un indépendantiste très convaincu. C’est ma position personnelle, et non pas nécessairement celle de cette entité nommée « Magazine Urbania ». Je tiens à le préciser. Bien que pour moi, cette fameuse règle du « 50 % plus 1 » aie déjà été indiscutable, je réalise en vieillissant (c’est ma fête aujourd’hui. J’ai 32 ans.) que tout n’est pas si simple.
En effet, plusieurs observateurs, principalement issus des milieux souverainistes, stipulent que « si 50%+1 c’est suffisant pour que le NON l’emporte au référendum, 50%+1 devrait être suffisant pour que le OUI aussi l’emporte. » Wouin. J’ai de la misère avec ce type d’argument qui fait très « cour d’école primaire. » Les deux options impliquent des enjeux extrêmement différents. Un OUI veut dire que TOUT change : le système politique, l’économie, la culture, la place du Québec dans le monde, etc. Un NON veut dire « statu quo » : on continue comme on est partis. À vous de décider ce que vous préférez. Mais les conséquences inhérentes à l’option du OUI sont infiniment plus grandes à court et moyen terme. Il me semble qu’il faudrait qu’on soit « sûrs de notre shot » avant de se lancer dans le vide.
Après tout, tous les sondages politiques du monde le prouvent : l’opinion publique est variable. C’est certain que semaine après semaine, il y a un 3 ou 4 % de la population qui change son fusil d’épaule. Supposons qu’un éventuel référendum avait lieu le 4 novembre 2011, et qu’un OUI remportait la victoire à 50%+1. Supposons aussi que dans les six mois précédents et dans les six mois suivants, on avait tenu un référendum à n’importe quel autre jour et que le OUI aurait eu 48% des voix. OK, c’est pas clair. J’ai fait un graphique. (Le pire graphique de tous les temps…)
Vous voyez ce que je veux dire? Est-ce qu’il serait légitime de considérer un OUI gagnant à 50%+1 sachant que ce cas de figure est possible? Parce que je suis très très sensible au bonheur de tous et chacun, que je me considère comme un utilitariste, je ne serais pas à l’aise de savoir que, dans les mois qui suivraient un référendum positivement gagnant à 50%+1, la moitié de mes concitoyens vivraient dans le désaccord de tous les changements qui s’opéreraient dans leur vie.
Mais bon, même si le OUI gagnait à 90%, il y aurait un 10% de gens insatisfaits pour lesquels je serais désolé.
Et évidemment qu’il faut choisir une date pour un référendum, et que la décision prise à cette date précise est immuable. Si tu changes d’avis dans les jours suivants, il faut que tu assumes les conséquences de ton choix. Je comprends ça.
Et il faut fixer une « note de passage ». 50%, 60%, 70%?
La loi sur la clarté référendaire de 1998 disait, en gros, qu’il fallait une réponse claire à une question claire. (Ce qui n’est pas clair du tout…)
Personnellement, je ne serais pas du tout gêné que le gouvernement fédéral dise : « Posez ça comme question : « Voulez-vous que le Québec soit un pays indépendant? », allez chercher 60% pis on verra après. »
On irait les chercher. J’ai confiance.