Les Lois non écrites: Les phrases vides

Je suis tanné des phrases vides de sens. Tanné d’en entendre, tanné d’en dire et tanné d’en écrire. (Yeah haters, I beat you to the punch! You little sad sad saaaadddd fuckers…)

Même un politicien n’a jamais prononcé un aussi grand mensonge. Une de perdue, dix de retrouvées… Lesquelles dix? Elles étaient où ces dix filles-là?! Perdues?!? Oubliées?!?!? Égarées quekpart?!?!?!? On les retrouve d’un coup ou une à la fois?!?!?!!! C’est pas dix, cent ou mille que je veux, c’est elle. Celle-là, la perdue. Celle qui fait qu’en ce moment, je me sens comme si j’avais un trou noir qui me grugeait l’intérieur. J’en ai rien à cirer des dix autres!!!

Sauf peut-être celle qui a des cheveux foncés pis le regard vif… Elle est célibataire? Ouain? Ah. Bon.

Ben oui. C’était pas pour moi ce contrat-là, clairement, parce que c’est pas moi qui l’a eu!!! C’est vrai, je me vois pas faire des topos dans un supermarché pour faire gagner des épiceries à des mortels, je voulais pas le faire anyway, j’aurais probablement dit non si on m’avait choisi, mais j’aurais aimé avoir l’option. L’option de gagner une épicerie moi itou.

Tu vois, en disant que ce contrat-là, c’était pas pour moi, t’es en train de me dire que mon loyer, manger pis du courant c’est pas pour moi non plus, ça prend des sous.

Non, criss de cave, une porte qui se ferme, c’est une porte qui se ferme. Il y a en d’autres qui vont s’ouvrir, mais ç’a aucun rapport avec la porte qui vient de se fermer. C’est pas relié. Les portes ne se parlent pas entre elles. “Ok, toi tu t’es fermée, faque moi je vais m’ouvrir. Pauvre p’tit, on va pas le laisser poireauter dans la salle d’attente de la vie.”

En fait, on me l’a écrite. Via message texte. Non seulement c’est une vérité générique, c’est une phrase complètement désengagée. C’est une expression froide, qui ne recèle aucune émotion, aucune empathie. Une de perdue, dix de retrouvées, c’est de la marde, mais au moins, c’est de la marde pleine de tendresse, pleine d’affection. I care, things will get better. Shit happens = I don’t give a fuck.

J’ai un collègue, mais aussi, de plus en plus un ami, qui vient de perdre un contrat auquel il tenait. Il en avait besoin pour vivre et il en avait besoin pour exister. Pis tout ça s’est joué dans l’injustice. C’est sale comme la vie peut l’être par boutte. Le pire, c’est que ne ce sera pas la dernière fois qu’il va être confronté à ce genre de situation.

Je ne fais pas un métier difficile, arrêtez de penser ça. Je suis privilégié de faire ce que je fais. Mais c’est un métier qui peut parfois se montrer sans pitié. Il n’y a jamais rien d’acquis et des obstacles, il y en aura d’autres, il y en aura toujours. Et c’est exactement ce que je lui ai dit. Pis un paquet de phrases génériques aussi. Parce que… Parce que de l’extérieur, c’est vrai tout ça. Quand on les entend, c’est vide, quand on les dit, c’est des quotes de Bouddha. C’est rempli de sagesse pis d’espoir. Une de perdue, dix de retrouvées, tu comprends pas, il y a des gens qui ont écrit la bible avec une prémisse moins forte.

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J’écris dans mon livre des Lois non écrites™ :

Si tu ressens le besoin de dire une phrase générique à quelqu’un que tu aimes pour lui faire du bien, sache que c’est juste à toi que ça fait du bien. Si tu aimes vraiment cette personne, fais lui sentir ça, ton amour, sois là pour elle, c’est en masse.

Et si tu n’aimes pas cette personne, vas-y avec un Shit happens nonchalant.

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Pis les dix filles que je vais soudainement retrouver, j’suis censé faire quoi avec? Les baiser? Ça va me faire oublier l’autre?!? Si elles le veulent bien, ouais, j’veux ben. Pourquoi pas… Les paroles vides mènent à des gestes vides. On va faire le vide. On ne va pas faire l’amour, on va se déshabiller, on va méditer.

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