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Je ne veux pas faire ma langue de vipère, ni ma vieille frustrée, mais force est d’admettre qu’au moins 90% des gens sont cons.
Ça l’air d’une grande vérité facile à dire, comme ça. Pourtant, traiter 90% de la population de cons est moins évident qu’il n’y paraît. On est tous attachés à quelques cons. On en a dans notre famille et même parmi nos amis proches. Dire que 90% des gens sont cons, c’est forcément éclabousser quelques-uns de ceux qu’on aime.
Nait-on con?
Cette relativité de la connerie devient flagrante lorsque nous rencontrons l’ami d’un con. Ou pire, la femme d’un con. Dès lors, notre cerveau doit faire plusieurs tours pour comprendre que celui que l’on perçoit comme étant con n’est peut-être pas si con que ça, du moins aux yeux de ceux qui l’aiment. Ces situations nous amènent à comprendre les motivations qui poussent une personne a priori pas conne à le devenir. Bien souvent, il s’agit d’un manque de confiance ou d’une trop grande sensibilité.
Mais parfois, non. Parfois, les gens sont tout simplement cons.
Con dans le sens de « trop bête pour faire un effort mental ». Si on leur pose une question, les cons dérogeront à la consigne pour répondre à autre chose que la question.
Par exemple, si vous leur demandez ce que pourrait faire le ministère des Transports pour rendre les routes plus sécuritaires, au lieu d’émettre des pistes de solutions, ils vous répondront quelque chose du genre « moi Sam Hamad je l’étriperais ».
Remarquez le lien ténu reliant la réponse à la question précédemment posée. Dans les fiches de lectures qu’on avait au primaire, ce serait un beau zéro pour la compréhension de la question.
Passer à côté du sujet
Ça, c’est quand il y a compréhension du sujet, ce qui n’est pas toujours évident pour le con. Lors d’une conversation, par manque de ressources, le con se raccrochera invariablement à ce qu’il connaît et non à l’objet de la conversation, preuve que la pauvreté de ses connaissances l’empêche d’accéder même au sujet.
Par exemple, le con s’intégrera dans une conversation au sujet des cotes d’écoute de l’émission Un souper presque parfait en disant « ouin c’était vraiment dégueu ce que Philippe a fait ». Voyez comme cette intervention n’a rien à voir avec le sujet initialement proposé, et réalisez de combien de niveaux vient de descendre la conversation, qui, j’en conviens, n’était déjà pas de niveau doctoral, quoiqu’il y ait aussi des cons aux cycles supérieurs.
Parlant de niveaux, le con n’en a qu’un seul. Le second ne lui est en aucun cas accessible.
Par exemple, le con prendra le soin d’analyser ce texte et de dire que c’est peut-être vrai qu’il y en a toujours une qui fait l’homme dans le couple, mais que de dire que les lesbiennes ont toutes des chats, franchement, c’est exagéré.
Notez que l’exagération est aussi une figure de style inaccessible aux cons.
Il y a aussi la grosse conne, qui, relativisons, n’est pas si grosse que ça. La fille qui dit toujours des choses avec une intention mesquine à peine voilée sous le couvert de « l’humour » et qui vit dangereusement au-dessus de ses moyens.
Ça, c’est le type de conne qui donne le cancer. Parce que même si on veut difficilement l’admettre, elle nous gruge par en dedans et peut tout de même parvenir à nous faire passer une mauvaise journée.
Quand on est con…
Malheureusement, plus on travaille avec le public, plus on est confronté à la connerie. Vous trouvez que le ministre Sam Hamad est con? Imaginez, lui, ce qu’il a dit à sa femme en rentrant chez à la maison hier soir: « maudit que le monde est con ». En son for intérieur, Nycole Turmel doit bien se dire « calmez-vous bande de cons là come on c’était juste une petite carte insignifiante ».
Si j’étais ministre ou, pire, mairesse d’arrondissement, je crois que je deviendrais encore plus cynique à l’égard de la population que la population ne pourrait l’être envers moi. Pour m’éviter un cancer, j’ai décidé d’écarter la vie politique de mes options de carrière.
Comme on est tous le con de quelque d’autre, je suppose également que je suis la conne de plusieurs. Je le dis d’ailleurs régulièrement à voix haute, comme ça : « sti qu’chu conne », mais c’est rarement sincère.
Ceci dit, ce qui est le plus troublant, ce n’est pas de voir qu’un con ait des amis. C’est de voir qu’un con ait ses adeptes, ses fans, ses supporters. Comme on est tous le con d’un autre, qu’une chose est aussi vraie que son contraire, et que tout est relatif, on est tous, d’une façon ou d’une autre, l’adepte d’un con.
Ceci m’amène à réviser à la hausse ma position initiale : 100% des gens sont cons.