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Les folles vacances de Monsieur Bruno

Du punk bengali à la pêche aux piranhas

Par
Malik Cocherel
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“Mes vacances idéales ne seraient pas forcément des vacances pour les autres.” Bruno Blanchet aime l’aventure et ne s’en cache pas. Pour la deuxième saison de son émission de voyages à Évasion, l’humoriste et reporter montréalais a visité, à sa façon, l’Inde, les Philippines et la Colombie, en emmenant plusieurs de ses personnages favoris dans sa valise.

Et Monsieur Bruno a raconté à URBANIA ses vacances pas comme les autres…

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Quand tu pars en voyage, tu te prépares beaucoup ou tu te laisses une bonne part d’improvisation?
Comme on fait de la télévision, il faut quand même un minimum de préparation et trouver de bonnes raisons d’aller là où on va. Ça peut être un festival ou un événement comme le marathon de Calcutta. Mais je tiens aussi à me réserver de vrais moments de surprise, pour avoir des réactions qui sont authentiques à l’écran. En Inde, j’ai dansé avec une chanteuse de punk bengali vraiment cool qui s’appelle Tritha. J’ai aussi découvert les Ghats de Varanasi et le Gange. Et on essaye de tout filmer : les moments où je suis bouleversé comme ceux où je me sens moins bien, comme quand je suis tombé malade. Y’a beaucoup de spontanéité dans l’émission cette année. Quand il arrive quelque chose qui n’est pas prévu à l’horaire, souvent ça se retrouve dans l’émission parce que la caméra roule…

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Tu t’es fait encore des belles frousses ou non?
J’avais eu une grosse frousse avec l’éléphant au Cambodge. Cette année, ça a plutôt été le parapente. Un matin, on devait couvrir la course des couleurs en Colombie, mais quand on est arrivé, il n’y avait que trois participants parce que la course avait été annulée. Alors, on s’est retrouvé à faire du parapente sans ce que ce soit prévu. Et ce n’est jamais très rassurant de ne pas avoir les pieds au sol!

Est-ce que ton personnage de Beau Bonhomme a toujours autant de succès à l’étranger?
(Rires) Cette fois-ci, je l’ai sorti aux Philippines. L’idée a toujours été de le faire apparaître pour créer un contraste avec l’environnement dans lequel il se retrouve. Mais cette année, j’ai aussi emmené un autre personnage dans ma valise. Il est habillé tout en noir, et il se manifeste quand je pète un plomb! Il représente un peu le côté obscur de Monsieur Bruno! Et c’est un personnage qui me plaît beaucoup…

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À quoi ressemblent les vraies vacances de Monsieur Bruno, loin des caméras?
Je suis un peu comme devant les caméras, toujours très actif! J’essaye de faire des trucs que j’ai jamais faits avant, de me faire un peu peur, d’apprendre quelque chose. Pour moi, les vacances, c’est pas s’arrêter, c’est courir! Mes vacances idéales, c’est dans un pays chaud où t’as pas besoin de t’habiller et de posséder grand-chose. J’irais à l’école le matin apprendre la langue du pays, l’après-midi, j’irais m’entraîner et le soir, j’irais manger avec des amis autour d’une table.

Les vacances en tout inclus, c’est pas pour toi?
Je l’ai déjà fait, je le referais volontiers, dans la mesure où je pourrais faire du trapèze, de la plongée et du yoga volant. C’est plus l’activité que le farniente qui m’attire…

En plus des Vacances de Monsieur Bruno, tu animes l’émission Manger le monde sur Zeste. C’est quoi le truc le plus bizarre que tu as bouffé en voyage?
Cette année, j’ai goûté au Tamiloc. C’est un vers qu’on trouve dans des troncs d’arbres pourris dans les mangroves, dans le sud des Philippines. C’est compliqué à trouver, il faut le sortir de son trou, c’est déjà une aventure, puis quand on te montre comment le manger, en le trempant dans le vinaigre, tu te demandes pourquoi c’est toi qui es devant la caméra! (Rires) Mais quand la caméra tourne, moi j’hésite pas!

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Jamais?
Y’a une seule fois cette année, où j’ai hésité. C’était un des derniers jours de tournage de l’année en Amazonie, on pêchait le piranha, le niveau de l’eau était assez bas, mon guide m’a dit, “tu peux te jeter à l’eau si tu veux, mais c’est du 50-50”! Du coup, j’ai pas sauté dans le bassin à piranhas! Mais aujourd’hui, en voyant les images, je me dis que j’aurais dû le faire!

C’est comme la fois où je tournais l’émission Partir autrement. On avait fait un truc sur le rituel de l’Ayahuasca au Pérou. On avait fait une espèce de reconstitution de rituel, avec un chaman qui faisait les incantations, mais je n’avais pas pris d’Ayahuasca parce qu’on ne restait pas assez longtemps sur place. Alors quand l’équipe est partie, je suis restée une semaine de plus pour en prendre et faire l’expérience. Et ça valait vraiment la peine d’être vécue. Ça m’a permis de faire un voyage extraordinaire dans les atomes. Tu sais quand tu vois l’air entre toi et quelque chose d’autre, ça va aussi loin que ça. Et à la fin tu te rappelles de tout. Tu peux aussi t’entretenir avec l’Ayahuasca, lui poser des questions, mais elle te parle pas, elle te montre des choses…

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Tu vis toujours en Thaïlande?
Oui. Je suis à une heure au nord de Bangkok, dans une espèce de banlieue industrielle. Je vis dans un institut de boxe thaïlandaise. J’ai une petite chambre de rien du tout, c’est vraiment spartiate mon truc. Là-bas, j’ai zéro distraction, mais je mange bien et je m’entraîne avec ma gang de chums thaïlandais. J’ai complètement une autre vie là-bas, je ne suis pas le Bruno Blanchet de la télévision, je suis juste l’ami Bruno. Ça fait du bien d’aller exister ailleurs incognito. À Montréal, comme les gens me connaissent, j’ai moins d’efforts à faire pour aller à la rencontre des autres. Là-bas, je suis l’étranger alors qu’à Montréal, je suis tout le temps un peu comme sur une affiche. Là-bas, tout le travail de séduction est à refaire. Je me suis reconstruit une autre vie qui est cousine de celle que je peux avoir à Montréal, mais qui n’est pas la même.

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La poutine a-t-elle toujours autant de succès à Bangkok depuis que tu l’as mise au menu de ton Snack Bar là-bas?
Le restaurant est resté ouvert pendant 3 ans, et il a dû fermer l’année passée. Mais une amie thaïlandaise, Onnicha, va ouvrir le mois prochain un restaurant qui va s’appeler Bangkok Poutine et qui sera pas loin de l’ancien Snack Bar. Je serai moins impliqué, mais je vais quand même y aller. La poutine a bien marché, même si c’était surtout un prétexte pour avoir un lieu à Bangkok où les Québécois pouvaient se retrouver entre eux et échanger sur le voyage… C’était bien d’entendre tous ces accents québécois et du Jean Leloup dans ce petit coin de Bangkok. On a vécu de belles soirées de la Saint-Jean et de beaux Noëls.

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