Logo

Les fans montréalais de k-pop sont nombreux et organisés

Aimer d'amour, c'est aimer comme eux aiment la k-pop.

Par
Guillaume Mansour
Publicité

J’aime la k-pop par dessus la tête et je sais même pas encore exactement pourquoi. Pour URBANIA Musique, j’ai essayé de (me) donner des raisons, mais ma passion reste un mystère. Ce que je sais, c’est que c’est en plein le genre d’idylle qu’on a le goût de partager à la planète entière. Je me suis donc souvent retrouvé avec des ami.e.s pendant des partys à faire jouer des tounes que personne n’avait demandées. « Oh my god, tu connais pas NCT? » Évidemment que non, les gens ne connaissent pas les boys band coréens voyons.

Ma solitude s’est soudainement évaporée quand j’ai vu passer l’annonce d’un événement à la thématique k-pop ce samedi, organisé à Montréal par une fan encore plus finie que moi. Non seulement la k-pop allait y couler à flots, mais les aficionados allaient y chanter des covers b-boyer sur des hits, bref suer tout leur amour devant public.

Publicité

Le hasard fait bien les choses. On m’a invité à UN AUTRE événement k-pop le 24 août, centré autour du groupe de l’heure, BTS, et les multiples styles que ses membres ont arborés au cours des dernières années. Pour les néophytes, sachez que le groupe est tellement populaire qu’il a même réussi à se hisser aux sommets des billboards américains récemment (eh oui, maintenant ils jouent même au Jean Coutu).

Mais attendez un peu… je ne suis pas tout seul à vouloir propager la k-wave.

Publicité

Je me suis promené dans les méandres des pages (comme celle de KPOP Montréal, par exemple) et des groupes de fans montréalais pour me rendre compte qu’ils étaient des centaines à afficher leur amour inconditionnel pour le genre, des dizaines à organiser des soirées, des spectacles, ou tout simplement à se mettre ensemble pour payer des encarts publicitaires au centre-ville. De quoi me sentir vraiment cheap avec mes roses à la Saint-Valentin.

Ensemble, survolons ces actions accomplies par ces fans pour garder la k-pop en vie dans la métropole.

Nana Sam — Ne pas avoir peur de l’engagement

Elle est née en France, a grandi au Congo, est passée par Ottawa pour finalement venir se poser à Montréal et y déployer ses ailes il y a une dizaine d’années. J’ai rarement vu quelqu’un aussi dédié que Nana Sam à parfaire son art. Et par « art », je veux dire : maîtriser le coréen, le chant, le rap et la réalisation pour faire des vidéoclips de ses morceaux favoris et y mettre sa touche par des couplets en français. Par la bande, reprendre quelques succès en japonais et en mandarin, parce que pourquoi pas.

Publicité

En plus de sa carrière solo, elle organise désormais les Dope Ktv, des talents shows d’envergure. Une équipe est là pour la soutenir, mais la leçon qu’elle tire de son parcours me fascine : « Quand quelqu’un me laisse tomber, j’ai appris à voir ça as a blessing. Ça veut dire que je vais apprendre quelque chose de nouveau, que je vais finir par apprendre à tout faire. » Son sens de l’engagement est profond et rare.

BTSMontreal et DJPsychicEmpress — Se laisser transformer par l’amour

Je dois souligner à quel point BTS a un fanbase hyper fort à Montréal. Assez pour que des collectifs de danse à la 2KSQUAD leur dédient une série de chorégraphies et que des motivées comme Zareth Medina Manriquez et Victoria Hope Najar fassent équipe pour les soutenir. BTSMontreal est leur façon à elles de convaincre peu à peu le boys band que le parc Jean-Drapeau sera assez rempli pour eux.

Publicité

En creusant un peu, c’est facile de comprendre pourquoi le groupe attise les passions. La vie de Victoria s’est illuminée quand BTS a trouvé une place près de son cœur. « J’étais déprimée, je venais de perdre ma grand-mère et out of nowhere j’ai vu Blood Sweat and Tears. Je me suis dit bon there’s hope in the world. » Son parcours résonne également avec le mien. La k-pop, dans mes moments difficiles, est parfois le seul genre de musique qui arrive à me faire du bien.

Publicité

Même son de cloche du côté de Mélanie Araveyn Lessard a.k.a Dj PsychicEmpress. « En Amérique, la culture pop vend l’attitude blasée, détachée de tout, un peu no emotions, un peu tone down. Quand tu vois BTS, c’est toute la gamme des émotions qui est vécue naturellement. En plus, ils le font d’une manière stylée comme pas possible. » Elle sera aux platines pendant le party thématique du 24 août, forte de ses années de djing à expérimenter avec la k-pop, mais aussi le hip-hop coréen, également en effervescence.

Official KMTL — Partager la passion pour la rendre plus forte

Publicité

J’ai jasé avec Rawan Al-Adhamy sur Facebook. Sur sa page Official KMTL, elle a un but bien précis : convaincre les acteurs de la k-pop d’ajouter Montréal dans leur itinéraire de tournée et soutenir les événements locaux en lien avec la culture coréenne. Elle co-organise des happenings de tweeting intensifs pour attirer l’attention des groupes et des promoteurs, subventionne des bannières de soutien dans les espaces publics de Montréal, participe à des colloques, garde la flamme bien allumée.

« Il y a 8 ans, nous n’étions pas beaucoup de fans », me raconte-t-elle. « Nous sommes maintenant des milliers de personnes au Québec et les médias sociaux nous ont permis de nous connecter plus facilement et de décider de nous rencontrer lors de spectacles et de concerts, dans notre ville ou ailleurs. »

Je suis tout excité à l’idée de savoir que je suis loin d’être le seul à vouloir partager mon amour. Qu’il existe des moyens plus efficaces que de bombarder la playlist spotify de sa job de chansons coréennes. Que la passion peut agir comme bois d’allumage pour créer et souder des communautés. Eille, c’est beau l’amour (de la K-pop, mais pas juste ça).

Publicité