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Les dessous du 281

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Quand j’ai su que je devais aller aux danseurs pour Urbania, je me suis dit : «Ça va ĂȘtre tellement drĂŽle! Ça m’excite tellement pas, un gars trop baraquĂ© qui se trĂ©mousse!» J’ai rapidement dĂ» rĂ©viser ma position.

21h33
EntrĂ©e au royaume du chest. Une dizaine de gars torse nu, plus basanĂ©s et plus cut les uns que les autres, sont regroupĂ©s prĂšs de la scĂšne. Les tatouages abondent, les beats de fĂȘte aussi. Je me sens comme dans un vidĂ©oclip de Usher.

22h01
Un des titans s’avance sensuellement avec une fille sur la scĂšne, un pinceau Ă  la main. Ses muscles sont si Ă©normes, il a dĂ» se gaver d’une quantitĂ© considĂ©rable d’épinards. La fille, osant Ă  peine le regarder tant elle est gĂȘnĂ©e, lui peint alĂ©atoirement le corps. Puis, le danseur ouvre sa braguette et titille le public en baissant ses bobettes trĂšs, trĂšs ras l’apparat. My god, je
 je crois qu’il va vraiment se mettre tout nu! MĂȘme si je sais que l’exhibition gĂ©nitale est inĂ©luctable, je ne peux rĂ©primer ma consternati
 Ça y est, son sexe est rĂ©ellement libĂ©rĂ©. Les vagissements repartent de plus belle. Dans la salle en dĂ©lire, les lumiĂšres s’éteignent. Le danseur se dessine un cƓur jaune fluo transpercĂ© d’une flĂšche sur le torse, avec de la peinture glow in the dark. Il s’en fait ensuite couler sur le zizi. Jamais je n’aurais cru pouvoir un jour contempler un pĂ©nis phosphorescent.

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22h15
Je me faufile dans les loges. Max lĂšve quelques haltĂšres devant sa case. Ça fait vraiment enfler les muscles, soulever des poids juste avant d’entrer en scĂšne? «Ouais! La diffĂ©rence est flagrante!», rĂ©pond-il avec son restant d’accent marseillais.

Seule ƓstrogĂšne parmi les hommes, je me sens aussi privilĂ©giĂ©e qu’une participante de Star AcadĂ©mie qui s’apprĂȘte Ă  chanter en duo avec CĂ©line. Bien que «gros muscles» n’apparaisse pas dans le top 5 des atouts qui me turn on chez un homme, je dois dire que ces colosses sont dotĂ©s d’une rĂ©elle sensualitĂ©. DerriĂšre la scĂšne, les gars nus, semi-nus ou se prĂ©parant Ă  l’ĂȘtre s’arrangent devant le miroir, rigolent entre eux, discutent et me posent de sympathiques questions du genre: «Si on veut se masturber, tu nous laisses de l’intimitĂ© ou tu viens nous aider?»

23h34
Dylan me lance: «Hey, tu pourrais venir faire le show du strip poker avec nous!» Prenant mon «Euh» pour un «Oui», Alexis renchérit : «Cool!
Tu vas voir, c’est rien de compliquĂ©.» Eh merde

00h25
Dylan m’explique rapidement ce que je dois faire, pendant qu’Alexis me met une bouteille de Jack Daniel dans une main et un paquet de cartes dans l’autre. Une toune endiablĂ©e commence. Les deux gars s’avancent et se dandinent voluptueusement. Ils enlĂšvent leur chemise, dĂ©voilant leur ample buste mis en valeur par des bretelles bien serrĂ©es. C’est maintenant mon tour. N’en revenant pas du comique de la situation, je m’avance sur la scĂšne, accueillie par les applaudissements des filles hystĂ©riques. Je m’assois Ă  la table qui trĂŽne au centre de la scĂšne, puis les gars viennent me rejoindre. Je leur distribue cinq cartes chacun, pendant que Dylan nous verse des verres de fort. On boit, ils continuent leur chorĂ©graphie, moi je suis crampĂ©e, et (Ă©videmment, ils avaient omis de me parler de ce bout-lĂ ) ils terminent leur performance en exhibant leur phallus Ă  quelques centimĂštres de mon visage. Les rideaux se referment. Épique.

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02h47
Dans mon lit, je sens que je glisse peu à peu vers le sommeil. Je plonge doucement dans un drÎle de songe : des abdos ailés géants me transportent vers le ciel #7. Ou #281, je ne sais plus.