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Les Denis Drolet

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Fiers descendants de Paul et Paul et de Claude Gauvreau, les Denis Drolet baignent dans l’absurde depuis qu’ils ont perdu leur première dent de lait.

Même si sur scène ils incarnent la folie à l’état pur, lorsqu’ils retirent leur affreux veston brun et qu’ils rattachent leur splendide crinière, les deux humoristes de Saint-Jérôme redeviennent aussi sérieux que la Bombardier. Comme si leur délire était aussi contrôlé que des wipers intermittents. Entrevue avec Vincent et Sébastien.

Est-ce que vous vous trouvez fous?

Sur scène, oui. Les Denis Drolet sont deux frères carencés qui manquent d’éducation et qui ont bâti leur vie sur une dynamique qui frôle la schizophrénie. Mais dans la vraie vie, on est saints et simples.

Bien sûr, mais comment faites-vous pour soudainement entrer en mode «folie» quand vous donnez un spectacle? Prenez-vous de la drogue ?

Ça nous est déjà arrivé au Cégep, mais on n’a jamais pris de drogues dures. Imagines-tu les Denis Drolet qui auraient pris de la coke sur scène ? Ça serait trop malade. On pèterait les plombs. On ferait des jokes ben trop folles. Non, en fait, on a deux personnalités. Quand la switch est à «on», on est au max dans l’absurde. Notre philosophie, c’est chaque chose en son temps, sinon ça ferait longtemps qu’on aurait été internés à l’Institut Pinel.

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Et après votre show, comment faites-vous pour redevenir Sébastien et Vincent ?

On enlève notre suit brun et on se rattache les cheveux. Le processus de décantation prend une quinzaine de minutes, mais il nous restera toujours un fond de folie. Ça ne s’en va jamais complètement.

Petits, aviez-vous déjà un humour absurde ?

Ça fait vingt ans qu’on se connaît et déjà au primaire, ça nous faisait rire quand on disait : «Goldorak mange de la relish».

Est-ce que le fait d’avoir ce genre d’humour faisait de vous des rejets?

Au contraire, même que Sébastien était le chef de la gang à Dubé !

Qu’est-ce que ça prend pour aimer l’humour absurde et en écrire ?

Il faut une certaine ouverture d’esprit, parce que tout repose sur les références et la subtilité. T’accroches ou t’accroches pas, c’est pas plus compliqué que ça. Des fois les journalistes nous demandent si c’est de l’humour de paresseux… Non. Il faut travailler très fort pour avoir l’air décousu. C’est une grosse job.

Craignez-vous qu’un jour vous perdrez votre folie?

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Peur, je ne sais pas, mais il faut se renouveler et toujours surprendre son public. C’est pas une peur, mais un défi.

Mais est-ce que ça se perd, selon vous, la folie ?

Ça s’entretient en tout cas. Il y a des gars qui étaient super drôles avant et qui se sont calmés. Si ça ne se perd pas, ça se modifie avec l’âge. La folie ça te suit et j’espère qu’en vieillissant nous allons devenir encore plus fous !