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Malgré les sept ans d’existence des Cabotins, Yves et Bertrand n’ont pas encore reçu la visite du Guide resto Voir, ce qui fait probablement d’eux le secret le mieux gardé d’HoMa.
Votre restaurant est flamboyant, pourquoi êtes-vous si peu connus?
Parce qu’on est au bout du monde! On a choisi Hochelaga-Maisonneuve il y a sept ans parce que c’était en développement, mais les gens du quartier se tiennent plus sur la rue Ontario. Nous, on est sur Ste-Catherine à l’est de Pie-IX. On attire la clientèle de la Rive Sud et de la Rive Nord parce qu’on a du stationnement et qu’on est près de l’autoroute.
Qu’est-ce que vous aimez d’HoMa?
Ce n’est pas comme ailleurs. Il y a de la pauvreté, mais en même temps, il y a beaucoup de solidarité et d’associations communautaires. Quand nous sommes arrivés ici, nous étions les seuls à faire de la cuisine française. Maintenant, la gastronomie s’est beaucoup développée.
Vous venez tous les deux du domaine des arts. Comment vous êtes-vous initié à la cuisine?
Bertrand faisait des tartes avant même de savoir lire! Il a toujours cuisiné. Et nous nous sommes associés avec le chef Thierry Soubirou, qui possède toute la technique. Avant ça, nous avions un restaurant un peu clandestin, dans un loft.
Avant que les restaurants clandestins ne soient à la mode?
Oui! On avait fait une soirée de St-Valentin où chaque table était séparée par un rideau. Il y avait même une table dans une tente. C’était très intime.
Parlant d’intimité, y a-t-il beaucoup d’amoureux qui réservent votre salon privé?
Pas juste des amoureux! Une femme qui est venue avec son employé pour lui parler seul à seul. C’est un concept où le serveur ne rencontre jamais les clients. Il apporte les assiettes par un passe-plat. Certains sortent de là plus échevelés que d’autres!
Comment avez-vous pu vous payer autant de tables en formica? Ça vaut une fortune!
Yves a un ami qui restaurait des tables des années 70. Quand nous avons ouvert le restaurant, il fermait boutique. On a eu un bon deal!
Pourquoi vos serveurs portent-ils des caleçons… sur la tête?
C’était pour aller avec le thème de la mercerie, l’ancienne vocation de cette bâtisse. C’est aussi pour ça que nos serviettes de table sont des bas blancs et que notre menu se divise en haute couture et en prêt à porter.
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25,4% : taux de familles défavorisées à Hochelaga-Maisonneuve, ce qui ne fait plus de ce quartier le plus pauvre de Montréal, où 29% de la population vit sous le seuil de faible revenu, soit moins de 18 371$ pour une personne par année.
Vous êtes allés manger chez les Cabotins et avez vécu toute une expérience? Partagez la dans les commentaires!