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Les belles et les moins belles histoires de la DPJ

Est-ce que le système est un échec?

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Si les médias rapportent généralement les dérapages de la DPJ, comme celui de la fillette de Granby qui a tragiquement perdu la vie, il existe aussi plusieurs belles histoires où les intervenants réussissent à changer la vie d’enfants.

Cette semaine à Zone franche, on aborde les deux côtés de la médaille : des cas bouleversants, mais aussi des cas positifs.

L’émission donne d’abord la parole à Nancy Audet, une ancienne enfant de la DPJ maintenant devenue journaliste. À l’âge de 7 ans, un signalement anonyme dénonce les abus dont elle est victime dans sa famille en Abitibi-Témiscamingue.

Elle sera placée en urgence dans une famille d’accueil, puis un mois plus tard retournera dans son foyer où tout s’envenime.

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Elle se rend alors à la DPJ rencontrer deux travailleurs sociaux. «La rencontre a duré même pas 30 secondes, immédiatement ma mère s’est levée et a dit: “moi, de toute façon, je ne veux plus de cette enfant-là.”» Elle sera placée en urgence et temporairement dans une famille d’accueil, puis un mois plus tard retournera dans son foyer où tout s’envenime. Elle n’aurait pas dû y retourner.

«Ma mère me disait toujours, “avoir su que c’était toi dans mon ventre, je me serais fait avorter”», raconte-t-elle à Isabelle Maréchal.

À 14 ans, elle fugue et est en cavale pour une période de deux semaines. Les policiers la rattrapent et l’envoient en centre jeunesse où elle est prise en charge, étant à ce moment en «extrême détresse». Des gens viendront finalement en aide à Nancy, mais jusqu’à 40 ans les abus de sa famille laisseront des traces, entraînant notamment d’énormes problèmes de confiance en elle. Même si elle semble parfaitement réhabilitée, les blessures sont encore vives. Le récit bouleversant de Nancy Audet a touché l’animatrice droit au coeur et ne vous laissera certainement pas de glace non plus.

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Ces petits miracles

De l’autre côté du spectre, on a Nicolas Zorn, qui a passé 7 ans dans les familles d’accueil et qui est désormais auteur. Il considère que la DPJ lui a sauvé la vie. Réagissant à la mort de son père avec beaucoup de colère, il demande à l’âge de 11 ans à être placé en famille d’accueil. Malgré ses actes délinquants, ses intervenants ne l’ont pas lâché et il a réussi à compléter un doctorat. « La première chose qu’on me dit quand j’explique que je suis un ancien jeune de centre jeunesse, c’est “Ça parait pas!“»

Malgré ses actes délinquants, ses intervenants ne l’ont pas lâché et il a réussi à compléter un doctorat.

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Il se désole entre autres qu’on ne parle que rarement des parcours comme le sien qui se terminent bien après un passage par les services de la DPJ. «C’est normal, les médias aiment bien les mauvaises histoires», soutient-il dans la Zone. Selon lui, la DPJ, les intervenants et les travailleurs sociaux plantent des graines qui germeront des années plus tard. «C’est important de reconnaître leur travail, parce qu’ils font des petits miracles au quotidien», exprime-t-il.

Selon Nicolas, la DJP n’est pas un échec. Elle manque seulement de ressources pour réussir à tous les coups. Une Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse s’affaire depuis fin mai à faire la lumière sur les cas tragiques. Le public sera invité à y participer dans les prochains mois et un rapport sera remis le 20 novembre 2020.

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D’ici là, pour vous faire une tête, écoutez le dernier épisode de Zone franche qui fait le tour de la question. Un épisode qui ne laissera personne indifférent.