Si l’été 2017 s’est révélé relativement calme en termes de sorties d’albums, la rentrée culturelle de septembre aura su nous lancer tellement d’albums en même temps que nous avons eu de la difficulté à tout suivre. C’est pas peu dire… On est donc bien conscients que vous n’avez peut-être pas eu le temps de tout écouter bien comme il faut tout ce qui s’est fait de bon, c’est pourquoi l’on vous offre ici nos cinq sélections musicales du mois de septembre!
Question de suivre un peu les actuelles tendances « météomédiatiques » et de garder une belle chaleur estivale le plus longtemps possible, on vous propose ce mois-ci des parutions qui font dans la nostalgie de la belle saison. On ira donc dans les lignes suivantes danser avec Pierre Kwenders, Paupière et L’Amalgame, rocker avec Mon Doux Saigneur et finalement s’interroger sur notre avenir collectif avec la somptueuse noirceur de Godspeed You! Black Emperor!
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Étiquette : Grosse Boîte
Mon Doux Saigneur, c’est le projet du jeune Montréalais Emerick St-Cyr Labbé, que l’on a découvert lorsqu’il s’est rendu en finale des Francouvertes en 2016. Commençant comme une affaire plutôt folk, écrite en solo et ne comportant que de la guitare et de la voix, c’est maintenant une affaire de band. Ayant gagné des influences plus blues et rock dans les dernières années, le groupe s’appuie depuis sur le talent de musiciens aussi talentueux que David Marchand (Eliza, Bolduc Tout Croche, Zouz, etc.) ou Étienne Dupré (Fire/Works, Mélanie Venditti, Zouz, etc.).
Se déclinant avec pas mal de jams et une belle profondeur en show, le premier album du band propose un peu la même ambiance. Passant avec fluidité d’un genre à l’autre selon les chansons et l’humeur d’Emerick, l’album traite de thèmes aussi personnels qu’universels, de façon touchante et efficace. Un vrai coup de cœur qui introduit un jeune artiste réellement à surveiller!
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Étiquette : Lisbon Lux Records
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Le trio montréalais, pourtant jeune, sait déjà comment faire parler de lui. Après l’excellent EP Jeunes instants, lancé l’an dernier, et qui avait su charmer la critique locale, ce nouvel album semble promis à transcender les frontières, comme en témoigne leur passage prochain au festival MAMA à Paris le mois prochain.
Faisant dans une art-pop influencée par la techno et la new wave, toujours dans des ambiances synthétiques et 80’s, le trio laisse toutefois une importance majeure à ses textes, chose trop souvent négligée dans le genre. Avec une poésie contemporaine qui sait atteindre la cible à chaque coup pour nous parler d’amour moderne et d’adulescence, Paupière se démarque fortement dans le paysage électro-pop québécois. Le groupe nous offre donc, au final, un album qui saura vous faire danser comme ça:
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Étiquette : Bonsound
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Makanda est un album de son temps. Le nouveau long-jeu de Pierre Kwenders sait concilier plusieurs influences, issues de pays excessivement différents, mais qui au final s’emboîtent comme par magie. Écrites dans 4 langues différentes, les paroles voluptueuses parlent d’amour et de sensualité, le tout sur fond de musique afrobeat et de rumba congolaise. On sent une belle chaleur et une certaine insouciance dans les productions du Congolais d’origine.
S’étant bien entouré, comme en témoigne la réalisation de l’album par l’Américain Tendai Baba Maraire (Shabazz Palaces), Kwenders réussit ici un coup de force qu’il n’avait pas atteint avec Le dernier empereur bantou en 2014. Il sort ici des frontières québécoises et s’impose jusque dans le prestigieux magazine américain Pitchfork, qui a accordé à l’album une impressionnante note de 7,9. Et c’est mérité selon nous!
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Étiquette : La Fourmilière
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Si vous ne les connaissiez pas encore, L’Amalgame est vraiment un must de la nouvelle vague rap-queb. Ils font partie de ces nouveaux jeunes rappeurs qui se sont initiés à la musique en écoutant les Knlo et Accrophone de ce monde, tout en ressortant le boogie et boom-bap des tiroirs. Sur Cordealinge, on retrouve d’ailleurs des beats de DJs invités, une première pour le quatuor qui laisse normalement la tâche à Catboot.
Le EP a été composé en une fin de semaine dans un chalet, après une tournée avec leur autre formation Suprême sans plomb, un projet conjoint avec les montréalais Of Course, présentement en nomination aux prochains GAMIQ. Il traite de sujets assez décomplexés : party, lendemain de veille et weed seront au rendez-vous. De quoi bien terminer cet été qui s’allonge un peu!
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Étiquette : Constellation Records
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Et on y va pas dans le léger avec notre dernière sélection du mois! La légende post-rock montréalaise est de retour, un peu plus de deux ans après la parution de Asunder, Sweet and Other Distress. Toujours aussi engagée, la formation voue cet opus à la fin du capitalisme, de l’exploitation inutile des ressources naturelles canadiennes et aux réfugiés de tout acabit. Tout ça avec un album 100% instrumental, il va sans dire.
Mais sans blague, la parution reste excellente, comme tout le reste du catalogue de GY!BE. Utilisant ici une forme de leitmotiv récurrent sur certaines de leurs pièces et une formule légèrement plus rock qu’à l’habitude, le groupe finit par évoquer leur père spirituel Swans sur certaines pistes et c’est loin d’être une mauvaise chose. Un must presque lumineux par moment que vous risquez de revoir dans plusieurs top de fin d’année en décembre!
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Pour découvrir d’autres albums du mois : Août 2017