.png)
Il y a des choses qu’on pense ne jamais faire dans la vie, des limites qu’on ne songe jamais franchir. Pour certains, c’est de remplacer le beurre par de la margarine ou de se faire tatouer le chest. Pour moi, c’était de m’inscrire au yoga. Ça fait que j’ai choisi un abonnement d’un mois en me répétant sans cesse de garder l’esprit ouvert et de laisser de côté mes préjugés.
Au premier cours, je m’assois parmi des êtres de lumière commandités par Lululemon qui relaxent les yeux fermés, les jambes écartées. En attendant que la prof arrive, pendant que tout le monde se ground le plancher pelvien sur de la musique new age, j’observe les gens présents dans la salle et je les catégorise BIG TIME:
Cette catégorie de personne n’attend pas que le cours débute pour ouvrir son coeur et aligner ses chakras. Nanon, elle arrive 25 minutes en avance, équipée de ses abdos et de ses 26 colliers en bois pour faire une chorégraphie sur son tapis 3 X 6 pieds.
Pendant que tu essaies de toucher tes orteils avec tes doigts sans lever les genoux, la pro exécute un move du Cirque du Soleil en se tenant sur une oreille. Durant toute la séance, tu es témoin de sa capacité cardio-pulmonaire parce qu’elle respire démesurément trop fort durant ses in et out d’oxygène. Peux-tu arrêter d’hyperventiler s’il te plaît? C’est aussi la même fille qui a un impressionnant répertoire de citations ésotériques lourdes. Fais attention, ne la regarde pas direct dans les yeux, elle maîtrise son corps (et peut-être le tien).
Habituellement, le ratio dans un cours de yoga ressemble à 15 filles pour 1 gars. Si jamais, il y en a 2, il y a fort à parier que le deuxième voulait faire une activité mâle et qu’il a simplement mal compris l’horaire. Étrangement, on le l’entend jamais participer au « OUM » final parce que sa pomme d’Adam choke chaque fois.
Celui qui voulait vraiment être là essaie très fort de se fondre dans la masse avec son t-shirt en coton bio-équitable, mais a il a tout de même l’étiquette du gars qui veut se rincer l’œil entre la posture du serpent et celle de la charrue.
Cette personne arrive dans le cours avec son tapis d’une main et son cell, dans l’autre. Elle n’a pas encore découvert la pôle pour faire des selfies, mais ça s’en vient. Si c’était socialement acceptable de faire du yoga avec une GoPro, elle le ferait. Pendant que toute la classe se repose le body dans une énergisante « position de l’enfant », elle, elle en profite pour feeder ses abonnés Instagram. C’est elle que tu vois arriver au loin en courant comme un chevreuil pour faire un move compliqué devant un patrimoine de l’UNESCO.
Juchée sur les parois rocheuses de Cliff of Mohers, accrochée après la Tour Eiffel ou même en équilibre sur le dos d’un phoque en Antarctique, la show off ne rate pas une occasion pour exécuter un lotus en se touchant le plexus avec les coudes. Elle n’hésite jamais à demander aux inconnus de bien vouloir prendre une photo pour capturer le moment. Parfois très wild, elle n’hésite pas à éplucher une banane en faisant ÇA.
Cette personne est toujours en train de chuchoter durant le cours avec sa chum qui ne voulait pas venir seule et qui lui a promis de lui présenter le gars du cours. C’est celle qui fume une clope avant la session, qui n’est pas synchro et qui s’évanouit à chaque séance de hot yoga.
La suiveuse n’aime pas beaucoup les défis. Lorsqu’elle perd l’équilibre, tu l’entends sacrer du fond de la salle. C’est aussi celle qui dit « Yamaska » au lieu de « Namaste ». Heureusement pour elle (et pour le groupe), sa première session sera la dernière.
Je ne pouvais passer sous silence, la maître Miyagi de la salle qui s’apparente à un ange bronzé descendu du ciel. Celle qui parle vraiment lentement et qui sourit tout le temps, même quand son aine se déchire entre 2 mouvements. Ma prof s’appelle Gaïa, ce qui signifie « terre » ou « flexible comme le tabarnak ». On peut mesurer sa zénitude au nombre de bracelets qu’elle porte. Trop près de la nature, elle peut communiquer avec la faune d’un simple coup de bassin. Elle n’hésite pas à boire un jus detox sur son pelvis pour étancher sa soif. Son premier kid est né alors qu’elle exécutait le Downward Facing Dog et son deuxième a vu le jour dans un camp de yoga au Costa Rica. Il se prénomme Pura Vida.
Malgré leurs différences, ces êtres souples ont un point en commun : ils ont tous eu le sphincter défaillant un moment ou à un autre.
“Yamaska” tout le monde!
PS : J’haïs pas ça tant que ça le yoga. Ma position préférée c’est Shavasana, toi?
Pour t’aider à méditer : notre page Facebook!
***
Pour lire un autre registre de Les filles ne rient jamais: Les 8 choses à ne pas faire à ton party de bureau.
Identifiez-vous! (c’est gratuit)
Soyez le premier à commenter!