Encore une fois, en 2018, les ventes de vinyles devraient augmenter par rapport à celles de l’année dernière. Il est vrai que d’avoir en main un grand format de la pochette de Sgt. Pepper et la scruter dans tous les sens en écoutant l’album, c’est toujours mieux que de simplement consommer la musique sur Spotify.
Pour différentes raisons toutefois, aucun des albums qu’on vous présente ici ne donne le goût de débourser 29,99 $ pour l’ajouter à notre collection. Les chances sont assez minces qu’on remplace notre cadre de London Calling pour n’importe laquelle des pochettes ci-dessous.
On vous présente donc les albums de 2018 dont les pochettes nous ont fait dire « non » en dedans. Et question d’avoir un regard d’expert, notre graphiste maison Germain Barre s’est prononcé sur chacune des atrocités suivantes, au grand malheur de ses rétines.
Neko Case — Hell-On
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Trop c’est comme pas assez. On ne doute pas du talent de Neko Case, mais son dernier album est une véritable attaque pour les yeux. Germain est d’avis que la pochette est ridicule. « On dirait une mauvaise affiche pour un film anti-clope. » La cerise sur le sundae : c’est le titre de l’album qui apparait à la fois sur l’épaule de Neko Case et dans le coin inférieur. « Au cas où on ne l’aurait pas remarqué! »
Blood on the Dance Floor — Haunted
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Le duo d’électropop vaguement emo que je trouvais déjà risible au secondaire continue contre vents et marées à faire de la musique. À première vu, on dirait plus un projet fait dans un cours d’arts plastiques que la pochette d’un album professionnel. Germain aussi déteste. « C’est pas du tout moderne, ni le choix des couleurs ni la typographie. »
30 Seconds to Mars — America
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Le groupe de rock le plus prétentieux après Muse montre encore une fois toute sa subtilité en placardant les six positions sexuelles les plus populaires aux États-Unis, noir sur jaune. Même avec cette campagne-choc, le groupe n’a pas réussi à attirer l’attention et personne n’a vraiment vu passer ce nouvel album. Germain n’est pas impressionné outre mesure. « Il n’y a pas de prise de risque », dit-il. « C’est difficile de faire une bonne pochette minimaliste. »
Kanye West — ye
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Conçue à peine quelques heures avant la sortie de l’album, la pochette de ye est une photo que Kanye West a prise en se rendant au party d’écoute de l’opus dans le Wyoming. Une pochette ordinaire pour un album facile à oublier. « C’est pas si horrible », nuance Germain, qui est d’avis que Kanye aurait pu faire mieux.
Keith Urban — Graffiti U
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La fortune du chanteur de country de l’Océanie s’élèverait à environ 75 millions de dollars. La pochette de son dernier album, toutefois, semble avoir coûté le prix d’un 6 pouces au Subway à produire. « C’est ultra ringard », résume Germain. « On dirait le premier choix de police sur le site Dafont, dans la catégorie « dark ». » Il trouve que la pochette évoque « une musique mélancolique, un peu sombre ». On est loin du country pop aseptisé et formaté que l’on trouve sur cet album.
Lil Xan’s Dad — I’m Your Dad
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Parodie de la pochette de l’album de Lil Xan, l’image est en effet appropriée pour la chanson qu’elle accompagne, mais l’inconfort reste. Germain ne déteste pas tout à fait. « C’est pas si horrible, ça pourrait être un cover d’URBANIA » dit-il, en notant l’esthétique Terry Richardson de la photo.
Ministry — Amerikkkant
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Germain est catégorique : « C’est dégueulasse! » C’est vrai que la subtilité n’est pas le point fort de Ministry sur cette pochette, du facepalm de la Statue de la Liberté au KKK mis en rouge sang, ça manque de goût. C’est toutefois surtout la « fausse 3D » qui choque le plus le designer.
Owl City — Cinematic
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Pour la première fois de sa carrière, Owl City a décidé de concentrer les paroles de ses chansons sur sa propre vie au lieu de son imagination pour cet album. Cette phrase-là ne veut pas dire grand-chose et c’est correct, mais cette pochette ultra-chargée à la sauce science-fiction n’a pas plus de sens. « Ça fait très amateur qui utilise Photoshop pour la première fois », selon Germain qui y voit le travail d’un étudiant de première année en design.
6ix9ine — Dummy Boy
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Je sais qu’on ne doit pas frapper un gars déjà à terre, mais 6ix9ine est le genre de déchet humain à faire exactement cela. Ou du moins il l’était avant d’être arrêté par la police et de faire face à 30 ans derrière les barreaux pour racket, vol armé et autres. L’ami de Nicki Minaj, qui avait déjà plaidé coupable à l’utilisation d’une mineure dans une performance sexuelle en 2015, montre toute sa classe sur la pochette de son premier album studio. « Ça fait mal aux yeux », avoue Germain. « C’est du mauvais goût poussé. »
Death Grips — Year of the Snitch
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Honnêtement, c’est difficile de trouver une pochette plus appropriée pour un groupe de noise-rap-punk-expérimental. L’image est déjà moins choquante que le gros plan du croquant du batteur Zach Hill que Death Grips avait choisi pour leur album No LOVE DEEP WEB en 2012. Reste que Year of the Snitch remporte la palme de la pochette qui coupe l’appétit le plus rapidement de 2018. Germain n’a d’ailleurs pas du tout aimé. « Tout est horrible : le cadrage, les couleurs… » Le concept en soi n’est pas le problème. « Je l’aurais mis dans une esthétique différente. »
Bonus : Sheck Wes — Mudboy
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Suggestion de Benoit et Hugo, on comprend que c’est de la boue que l’on retrouve sur la pochette du premier album de Sheck Wes. Mais n’importe qui ayant déjà eu à laver les toilettes d’un fast food crade risque de revivre un choc post-traumatique en voyant cette image.
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