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Legault gouverne à grands coups de commentaires Facebook

Aussi, vous êtes mieux de faire des enfants et GNL c'est pas le Père Noël.

Par
Pier-Luc Ouellet
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La semaine passée, j’ai décidé de couvrir les enjeux d’actualités que j’avais dû ignorer avec des gifs.

Finalement, j’ai décidé de répéter l’expérience cette semaine parce que: a) ça me fait rire et b) personne ne lit ce paragraphe d’introduction anyway (sauf peut-être le gars qui fait la mise en ligne. Allô Benoît!)

Voici donc en rafale:

Catherine Dorion ne peut pas entrer à l’Assemblée nationale en coton ouaté

Hillary Clinton pourrait se représenter à l’élection présidentielle

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Trump doit payer 2 millions pour avoir utilisé sa fondation de façon politique

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Le gouvernement change les règles pour les étudiants immigrants

D’habitude, les Français qui viennent étudier ici en sont assez heureux, et il n’y a pas grande chose qui les fâche sauf peut-être le prix du fromage la première fois qu’ils vont à l’épicerie.

Cette semaine, on a trouvé une deuxième affaire qui fâche nos cousins: la réforme du Programme de l’expérience québécoise, le PEQ.

Ça a été une longue semaine pour la CAQ.

Mercredi, le gouvernement a annoncé qu’ils changeaient les règles de ce programme, qui permettait jusqu’à maintenant aux étudiants qui venaient au Québec étudier d’obtenir une voie accélérée vers le certificat de sélection du Québec (CSQ), étape essentielle pour obtenir sa citoyenneté.

On a décidé de changer les règles pour favoriser certains programmes jugés plus importants pour le marché du travail. Par exemple, si tu étudies en soins infirmiers, bravo, tu auras droit au PEQ. Mais si tu étudies en photo, lol, tant pis pour toi.

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Ça a semé la panique chez les étudiants étrangers dont un bon nombre souhaite s’établir ici après les études. C’est sûr que si on te dit: « Viens étudier ici, une fois ton diplôme obtenu ça va te prendre des années pour peut-être obtenir un CSQ mais ça se peut aussi qu’on te sacre dehors », ça se peut que tu laisses faire et que t’ailles étudier ailleurs.

Il y a aussi dans ce programme une hiérarchisation qui place certains programmes au-dessus d’autres, et ça me dérange beaucoup. Je comprends qu’à court terme, on a plus rapidement besoin d’infirmiers que de diplômés en littérature.

Mais il faut aussi se dire que dans ces futurs diplômés il y a peut-être le prochain Dany Laferrière qui va faire rayonner le Québec partout dans le monde tout en ramenant des retombées réelles.

Pareil pour les programmes en jeux vidéo, qui sont désormais exclus du PEQ, même si Montréal se classe parmi les 5 plus grandes villes au monde dans le domaine.

Tout le monde est tombé sur le dos de la CAQ.

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Parmi les plus étonnants, on retrouve Jean Leclair, le directeur de thèse de Simon Jolin-Barrette au doctorat, qui a déclaré aux médias qu’il trouvait les décisions de son ancien élèves dignes de l’Union nationale et que ce n’était certainement pas ce qu’il lui avait enseigné.

Il y a plus étonnant encore, toutefois: l’Assemblée nationale elle-même a condamné le projet! En effet, le whip de la CAQ aurait laissé partir les députés trop tôt, si bien qu’ils ont perdu un vote sur une motion contre la décision, même s’ils forment un gouvernement majoritaire!

Les directeurs de Cégeps et les recteurs ont également fustigé le programme, craignant d’avoir de la difficulté à attirer des étudiants étrangers.

Même le milieu des affaires, pour qui le gouvernement fait supposément tout ça, s’est positionné contre cette réforme.

Après tout ce tollé, le gouvernement a partiellement reculé, accordant une clause grand-père à ceux qui sont déjà aux études ici. Mais pour les prochains, pas de changement.

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Mais si cette décision ne plaît ni au milieu universitaire, ni au milieu des affaires, pour qui François Legault fait-il tout ça?

Apparemment, pour les gens sur son Facebook.

En effet, quand les médias lui ont demandé s’il avait des alliés dans ce projet, il a dit qu’il suffisait d’aller voir son Facebook où 90% des gens seraient en accord avec lui.

Comment j’te dirais ben ça, François?

Premièrement, t’as des modérateurs qui font le ménage des commentaires sous tes publications.

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Deuxièmement, c’est comme essayer de deviner qui va gagner la coupe en se fiant uniquement aux commentaires des gens qui sont abonnés à la page fan du Canadien.

Ça se peut que tu n’aies pas l’heure juste.

Mise à jour économique: faites des bébés

Je sais que j’ai déjà beaucoup parlé de la CAQ, mais je dois en reparler juste un peu.

Jeudi. le ministre des Finances présentait une mise à jour économique, un espèce de mi-parcours de budget.

Le Québec nage en ce moment dans les surplus. Qui va en profiter? Apparemment, les couples qui n’arrêtent de vous montrer leurs maudites photos de bébés.

Gérald Fillion, le seul journaliste économique que le monde connaît, estime qu’un couple à deux enfants qui gagne 100 000$ par année va économiser près de 2800$ annuellement.

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C’est ben le fun pour les gens qui ont des enfants. Et c’est vrai que c’est important de supporter les familles.

Une partie du surplus serait mise de côté pour le plan de lutte aux changements climatiques qui sera dévoilé l’an prochain.

Mais moi, j’ai juste un chat (le chat de ma blonde en fait), et c’est une vieille minoune grincheuse qui passe ses journées à dormir. Je ne pense pas que ça compte comme un enfant.

Fait que je me permets de chialer un peu.

Mais une bonne nouvelle, une partie du surplus serait mise de côté pour le plan de lutte aux changements climatiques qui sera dévoilé l’an prochain.

On se croise maintenant les doigts pour que le plan soit un peu plus intelligent que « construire plus d’autoroutes parce que ça fait plus de place pour des autos électriques ».

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GNL dans les paradis fiscaux

Justement, parlant de plans niaiseux pour l’environnement, je vous ai souvent parlé de GNL Québec et de ses potentielles retombées terribles pour l’environnement.

C’est pas illégal de faire caca dans le bain quand t’es invité à souper chez tes amis, mais c’est pas trop smatte quand même.

Question d’en rajouter une couche, une étude publiée cette semaine par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) nous apprenait que TOUTES les entreprises derrière GNL Québec sont installées dans des paradis fiscaux.

Le gouvernement essaie souvent de nous vanter le projet en nous disant qu’il aura de grandes retombées économiques pour le Québec. Mais quand tous les investisseurs ont placé leur argent aux Îles Caïman, on peut en douter.

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L’IRIS explique que cette structure fiscale ferait passer les dividendes auxquelles le Québec aura droit de près de 40% à… 5%.

Et qu’est-ce que GNL avait à dire pour se défendre?

Pas grand chose. Ils n’ont pas démenti les chiffres, mais ils ont dit que c’est légal.

C’est pas illégal de faire caca dans le bain quand t’es invité à souper chez tes amis, mais c’est pas trop smatte quand même.

Bon, c’était peut-être pas la meilleure métaphore, mais vous comprenez.