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Devant dix jeunes l’attendant avec impatience, Louise Harel a l’air aussi à l’aise, si ce n’est pas plus, que l’on peut le voir lors de ses passages télévisés. Vendredi dernier, c’est une politicienne d’expérience, mais également une grande jaseuse, que l’École Urbania a rencontrée.
Assise au bout de la table, sans bois dans la langue, Louise Harel nous raconte d’emblée l’histoire de son quartier, Hochelaga-Maisonneuve; elle connaît bien ce secteur dont elle a été députée pendant plus de 27 ans et où elle est actuellement conseillère de ville depuis les dernières élections. Elle nous raconte la différence entre les habitants de HoMa, de Hochelag’ et de Hochelaga-Maisonneuve (pourtant tous sur le même territoire) ou l’histoire de la bonne vie, qui revient graduellement en ville après avoir passé du temps en banlieue.
Généreuse de son temps, madame Harel répond à nos questions; alors que parfois, c’est la politicienne qui parle (et la cassette qui part), à d’autres moments, plus précieux, c’est la femme, l’amoureuse de Montréal qui se livre. C’est une femme qui a voyagé et qui connaît très bien la valeur de Montréal, qui se doit de se démarquer des autres grandes villes internationales.
Impossible de passer une heure avec Louise Harel sans aborder, de près ou de loin, son grand projet, celui qu’elle a concocté en tant que Ministre des Affaires municipales et qui a contribué à sortir son parti du gouvernement en 2003; les fameuses fusions municipales. Sans être amère face à l’échec partiel de cette révolution, madame Harel croit toujours aux bienfaits de cette cure minceur imposée à Montréal. Alors qu’elle déplore les pouvoirs, toujours grandissants, des arrondissements qui sont devenus des quasi-villes à même la ville, elle croit toujours à leur importance en tant que point de service de quartier.
Certaines idées qu’elle nous livre pour Montréal sont inusitées, dont celle de créer un traversier entre Montréal et la rive-sud ou encore d’intégrer les taxis à l’offre de transport en commun. D’autres sont plus génériques, alors qu’elle nous livre une restructuration des services de transport métropolitain sans grand flafla ou encore une plage urbaine (le projet de sa collègue Chantal Rouleau, mairesse de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, qui souhaite implanter une plage dans des eaux plus ou moins recommandables).
Sans avoir l’ambition d’un Jean Drapeau (de qui elle réfère les gaffes à quelques reprises lors de cette rencontre), madame Harel semble connaître la recette exacte de l’antidote nécessaire pour la ville de Montréal. Espérons qu’elle saura partager son secret, elle qui a, il y a quelques semaines, renoncé à un de ses rêves. En effet, madame Harel ne sera pas mairesse après le 3 novembre prochain, elle ayant décidé de s’allier à Marcel Côté pour les prochaines élections. Pour ce qui est d’un autre de ses rêves qu’elle nous a avoué, soit celui de glisser à Montréal durant l’hiver, gageons que l’équipe de l’École Urbania saura la faire sourire avant novembre..!
Dix idées amenées par Louise Harel
– Intégrer les taxis à l’offre de bus dans certains quartiers moins desservis – comme à New York!
– Végétaliser les cours d’école – pour le bénéfice des enfants montréalais
– Redéfinir le rôle des arrondissements dans la structure politique de la ville
– Que la STM devienne une société de transport complète (et pas seulement gérer des bus et métros)
– S’approprier le pont Champlain après la construction du nouveau – pourquoi le démolir?
– Investir dans les parcs industriels de la ville afin d’assurer une diversité d’emplois au niveau manufacturier
– Développer notre insularité – planifier l’aménagement de la rive, d’est en ouest
– Se déplacer en navette fluviale à Montréal – peut être pour le 375e?
– Étendre le concept des woonerfs (rues partagées et vivantes) dans les différents quartiers de la ville
– Pouvoir glisser à Montréal durant l’hiver