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Vendredi dernier, l’École Urbania rencontrait un 4ème candidat à la mairie de Montréal: Denis Coderre.
Pragmatisme d’expérience. C’est l’expression qu’il a choisie pour se décrire durant le débat des candidats à la mairie de Montréal le 16 août dernier, lorsqu’ Anne-Marie Dussault a demandé aux quatre participants de se définir en un seul mot.
Vendredi, dans nos locaux, la cohérence est ressentie, car c’est en partie sur cette force que Monsieur Coderre insistera durant notre rencontre: L’expérience.
Il se présente en faisant un survol de sa carrière sur la scène fédérale, insiste sur ses expériences en tant que secrétaire d’État au Sport amateur, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, président du Conseil privé de la Reine, responsable de la Francophonie, conseiller spécial du Premier ministre pour Haïti et bien sûr, représentant des électeurs du comté de Bourassa depuis 1997. Ses 25 ans en politique fédérale et en brassage de gros dossiers sont pour lui une plus-value pour sa candidature à la mairie de Montréal. Et au fait, pourquoi un virage vers le municipal? D’une part parce qu’il est motivé à combattre le cynisme politique établi chez les Montréalais depuis quelques années, mais surtout parce qu’il n’est pas prêt de prendre sa retraite et qu’il désire assouvir sa passion première: aider les gens en étant près d’eux.
Denis, l’homme du peuple, veut être près de son électorat… Et selon lui, un des meilleurs moyens de l’être en 2013, c’est de donner la parole à tous les citoyens via les réseaux sociaux! C’est là qu’il nous déballe sa stratégie: La Ville Intelligente. Nombril de sa campagne électorale, outil de résolution de problèmes… Car Denis Coderre ne croit pas en l’agriculture urbaine dans les nids de poule. Ce fléau dit-il, nous y mettrons fin à l’aide d’ une application pour téléphone intelligent. Emballant, Montréal sera WI-FI et l’ensemble du réseau de métro, sous 3G. Pour y arriver, il compte s’asseoir avec les géants des télécommunications et arriver à une entente. À suivre…
Maintenant, sachant qu’il a été ministre de la francophonie et de l’immigration, nous lui demandons sa perception sur la dualité entre anglophones et francophones. Sur la question, il se montre clair; ce qui importe n’est pas la question de la provenance, mais celle de la cohabitation. Montréal a une diversité culturelle très forte. Si Denis Coderre est élu, l’Hôtel de Ville ne sera pas un parlement, mais une administration qui réglera les problèmes, peu importe la langue. Et l’enjeu, termine t-il, est-ce le surplus d’anglophones ou le manque de francophones?
Enfin, nous poursuivons sur un sujet très d’actualité; celui des transports. Quels incitatifs auraient suffisamment d’impact pour changer les habitudes de mobilité et encourager les gens à délaisser l’automobile? Rappelons que se trouve devant nous un homme pragmatique d’expérience et que jamais dans sa carrière il n’a vu un changement de mentalité collectif se faire du jour au lendemain. Il ne s’engage donc pas à réduire de manière draconienne le nombre de voitures sur les routes, car nous ne sommes pas rendus là, dit-il; « il faut que les gens puissent se rendre au centre-ville ». Quant au péage, sa position est aussi claire que dans les médias, c’est NON! Cela nuirait aux commerçants du centre-ville. Il croit cependant au succès du système léger sur rails (SLR) sur le pont Champlain et il estime beaucoup le plan 2020 de la STM; « il est excellent, alors pourquoi chercher ailleurs » ?
Et nos berges qui crient au développement, qu’est-ce qu’on en fait? Cette question lui fait plaisir, c’est ressenti. Car rappelons le, cet enjeux est fédéral, ce qui lui procure un avantage. Il soutient que le 375ème anniversaire de Montréal, en 2017, est une occasion en or pour redonner une cohérence à l’infrastructure riveraine et rendre le fleuve à la population. Moins d’élévation, plus d’accessibilité! Il saisit l’occasion pour nous parler d’un projet qui lui tient à coeur; le développement de l’axe Mont Royal – Parc des Îles. Il s’agit d’un vecteur important pour le tourisme et l’économie de notre métropole, soutient-il. Il faut encourager l’essor de la montagne pour en faire un rendez-vous culturel, et le parc Jean-Drapeau devrait entre autre se doter d’un amphithéâtre naturel… mieux que la Place des Nations. Car monsieur Coderre, lors de son passage au festival Osheaga, a été très déçu de l’esthétique du site, qui accueille pourtant des évènements de grande envergure. Pour ce qui est du Stade olympique, notre invité déplore son surnom de bol de toilette et tient à redonner à Montréal son image de métropole sportive: « Nous devons profiter du marketing déjà acquis comme ville olympique et se démarquer lors du 40ème anniversaire des Jeux en 2016 ». Il insiste également sur la tenue d’évènements sportifs internationaux, année après année et sur l’importance de conserver un lien entre le sport amateur et le sport professionnel.
C’est déjà tout le temps que nous avions. Nous lui souhaitons une belle campagne. Et la suite le 3 novembre prochain!
Autres éléments pertinents retenus durant la discussion: Oui à une rue Sainte-Catherine piétonne. Oui à un musée du sport au Stade olympique. Oui au retour des Expos. Oui à une ville Wi-Fi. Oui à l’équité salariale et NON à la corruption. Scoop: Manon Gauthier à ses côtés pour la culture!
-L’École Urbania