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Hey! Fais-tu du «steaking»? âLikeâ-tu le âsteakingâ? JâespĂšre que tu fais du «steaking». Tu sais pas câest quoi le «steaking»? Jâvais tâintroduire au «steaking»âŠ
Bref, aussi invraisemblable que celui puisse paraitre, lorsquâon repensera Ă lâannĂ©e 2011 dans quelques annĂ©es, on pensera autant Ă la cagnotte remportĂ©e par Arcade Fire lors de la plus rĂ©cente Ă©dition du prix Polaris quâĂ lâadoption de la fameuse loi 204.
Mieux encore, on pensera aussi au «planking» comme on revient sur le cas de MC Hammer Ă la fin dâune soirĂ©e trop arrosĂ©e: comme quelque chose de gĂȘnant Ă retenir dâune dĂ©cennie, mais qui aura captivĂ© lâimaginaire populaire pendant quelques nanosecondes. Mais avant de poursuivre⊠«Stop! Hammer time!»
Marotte qui consiste Ă sâĂ©tendre sur le ventre, raide comme une planche, sur une surface quelconque, le «planking» est une activitĂ© aussi populaire (le joueur de basket Dwight Howard, par exemple, a rĂ©uni une centaine dâadmirateurs en Chine pour sâadonner Ă une sĂ©ance de «planking») que «dangereuse» (un tata sâest tuĂ© en «plankant» du balcon du septiĂšme Ă©tage dâun immeuble).
Comme si ce nâĂ©tait pas assez, plusieurs personnes ont tentĂ© de lancer des «mouvements de masse» semblables liĂ©s Ă de nouvelles positions inconfortables comme le Batmanning (un hommage Ă vous-savez-qui) et le SPVMing (un clin dâoeil à ça).
Pourquoi? Plusieurs mĂ©dias internationaux se sont penchĂ©s sur la question. Un article du Washington Post cerne plusieurs raisons: pour lâadrĂ©naline (lâexcitation de poser dans un lieu public), lâĂ©go et bien sĂ»r, pour rigoler.
Si seulement cet engouement pouvait se transmettre aussi facilement aux massesâŠ
On «like», on «retweet», on se dit «outré», mais lâest-on vraiment? Les ponts croulent, on s âapprĂȘte Ă ramoner nos ressources naturelles Ă la Rocco Siffredi et le Canadien vient de perdre un second match, mais les rues demeurent quand mĂȘme calmes.
Sauf quelques crissements de pneus, les grondements de moteurs et les «Pars pas, jâtâaime crisse!» des amoureux aigris titubant hors de la BoĂźte Ă Marius Ă 3 h du matin, le boulevard Rosemont demeure dâun calme plat⊠pire encore, dâun calme «plate». On prĂ©fĂšre sâindigner au clavier, bien assis sur notâ steak. On fait du âsteakingâ, quoi.
Bien que, parfois, un homme peut faire «toute la job». Les manifestations qui ont du poids sont généralement celles qui comptent plusieurs participants (parlez-en à la Nordique Nation).
Ces jours-ci, le collectif derriĂšre «Occupy Wall Street» multiplie les moyens pour rejoindre les gens, mais aussi pour se faire entendre: clavardage, diffusion de vidĂ©os (parfois mĂȘme en direct) et galeries de photos (dont plusieurs sont retouchĂ©es⊠parce que rien ne crie plus «rĂ©bellion» quâun filtre instagram!) sont bien en Ă©vidences sur leur site⊠et ça marche!
InspirĂ© par les rĂ©cents mouvements de foules en Ăgypte et en GrĂšce, le collectif â qui veut occuper la place pendant des mois â soulĂšve les passions et stimule lâimaginaire. La manifestation dure depuis des jours et ne semble pas toujours pas sâessouffler. Le cri dâalarme, lancĂ© et nourri par le Web, se fait toujours entendre.
Pendant ce temps, chez nous, le Mouvement du 24 septembre organise une manifestation qui se tiendra ce week-end à Montréal.
Abasourdis par le rapport Duscheneau, des citoyens se sont retrouvĂ©s sur les mĂ©dias sociaux pour Ă©chafauder cette dĂ©marche. Au moment de rĂ©diger ces lignes, plus de 1000 personnes sur Facebook prĂ©voyaient y participer. La page de lâĂ©vĂ©nement est animĂ©e de plusieurs Ă©changes (le compte Twitter qui y est rattachĂ© toutefois ne compte toujours quâun «tweet»).
Est-ce que ces 1000 personnes y seront? Je lâespĂšre. Est-ce quâils seront accompagnĂ©s dâautres citoyens numĂ©riques se disant Ă©coeurĂ©s de la situation? Croisons les doigts. En attendant, lĂąchons le «steaking»âŠ
On apprenait hier la fin de R.E.M., groupe phare de la musique alternative et un de mes premiers bĂ©guins musical. Quelques heures plus tard, lâex-rĂ©dacâ en chef dâUrbania Steve Proulx rendait une ultime chronique au Voir aprĂšs avoir Ă©coutĂ© une chanson «eighties» douteuse en boucle. Puis, on annonçait quâil nây aurait pas de âfin Ă la Disneyâ pour Troy Davis. Un mercredi de merde, en effetâŠ
Ă lâimage de Proulx, jâai tentĂ©, moi aussi, dâĂ©crire ce billet de blogue en Ă©coutant une piĂšce avec le piton «repeat» bien enfoncĂ©. La voiciâŠ
Bien malgrĂ© elle, cette vieille relique de R.E.M. est quand mĂȘme dâactualitĂ© ces jours-ci alors quâon souligne le 20e anniversaire du cultissime Nevermind de Nirvana. La chanson se voulant une lettre dâadieu Ă Kurt Cobain, un ami proche de Michael Stipe.