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Le Saint-Graal de toutes les questions : comment atteindre le véritable bonheur?

Le cinéaste Hugo Latulippe et le médecin, auteur et poète Jean Désy tentent de répondre à cette grande question existentielle.

Par
Guillaume Whalen
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URBANIA et la boîte de production Tapis Rouge Films, qui se consacre au rayonnement d’œuvres humaines à caractère social, s’unissent pour vous guider dans votre quête universelle du bonheur – ni plus ni moins!

À l’ère où l’idéal de bonheur semble omniprésent, alors que les films et les réseaux sociaux nous exposent quotidiennement à des images de vie parfaite et heureuse, notre quête incessante de félicité commence à ressembler à une performance que nous menons contre nous-mêmes. On recherche tellement le bonheur que ça en devient une source de stress et un lourd fardeau à porter.

Selon Hugo Latulippe, scénariste, réalisateur et animateur de la série documentaire Le projet Bonheur intérieur brut, ce malheur repose essentiellement sur des sources de plaisir éphémères, comme le désir de posséder. Ces sources s’opposent à celles, plus grandes, que sont l’amour, les relations humaines, la quête de sens et le respect de nos valeurs.

« Au-delà d’un certain seuil financier, le niveau de bonheur individuel cesse d’augmenter, alors il faut surpasser cette croyance voulant que les peuples soient plus heureux et réussissent mieux quand ils sont plus riches », estime le cinéaste.

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Hugo Latulippe et Jean Désy, poète, médecin et professeur de littérature et de médecine à l’Université Laval, proposent donc quelques pistes pour faire du bonheur et du bien-être les véritables moteurs du progrès humain. Oubliez l’accumulation de biens matériels, accueillez plutôt la qualité de vos expériences ainsi que votre relation avec les autres et avec la nature pour évaluer la véritable richesse de votre vie!

La santé de l’esprit : s’enraciner dans la nature

C’est unanime : l’environnement joue un rôle central dans le développement d’une vision collective du bonheur et dans la construction d’un projet de société qui a du sens pour tous. Par conséquent, pour réaliser sa série, Hugo Latulippe est allé partout dans le monde à la rencontre de leaders mondiaux, tels qu’en Finlande, qui parviennent à prioriser l’environnement au cœur de leur projet de société.

« Ce qui m’a frappé dans ce pays, c’est que le droit commun des Finlandais de pouvoir profiter de leur magnifique territoire vient avant la propriété privée. La forêt devient donc une maison pour tout le monde, et je trouve ça fantastique », s’exclame-t-il.

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Selon Jean Désy, il est indéniable que cette adoption commune, gouvernementale et citoyenne de comportements responsables offre un cadre fondamental au bien-être mental et émotionnel. Le médecin nous invite à prendre conscience de notre interrelation primordiale avec l’ensemble des êtres vivants et des écosystèmes, comme il le fait lui-même grâce au plein air, dans la toundra en particulier, afin de développer son sentiment de responsabilité et de solidarité envers la planète et ses habitants. « La nature reste essentielle, puisqu’elle nous rend notre humilité et nous enlève notre ego. L’eau, la terre, la lumière, les montagnes, le ciel : c’est si vaste que je me sens comme un microbe dans le cosmos. Je crois sincèrement que ce sentiment d’appartenance à ce qui nous entoure soigne l’âme et nous aide à mieux nous connaître », avance le professeur, qui d’ailleurs enseigne régulièrement au grand air, près de la rivière Montmorency, pour ses vertus pédagogiques.

L’espoir : le défi de ne pas succomber au désespoir

Nous le savons bien désormais : nous traversons une crise climatique sans précédent. Et comme nous sommes submergé.e.s de mauvaises nouvelles sur la détérioration de notre monde, de nombreuses personnes adoptent l’« évitement actif » : elles prennent la décision délibérée de fuir l’actualité, celle-ci affectant négativement leur santé mentale.

Bien que le tsunami de mauvaises nouvelles puisse créer un sentiment d’impuissance, il ne faut surtout pas se laisser abattre, insiste Hugo Latulippe, ajoutant tout de même être partagé entre le pessimisme et l’espérance d’un avenir meilleur.

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« C’est présomptueux de croire qu’on peut prendre les problèmes du monde entier sur ses épaules. La vraie solution est simplement de se mettre en marche avec les connaissances que l’on a et d’être en cohérence, dans sa vie, avec ce que l’on sait », résume le réalisateur, qui estime qu’il s’agit là de l’une des plus belles choses qu’il a apprises lors du tournage.

Pour être heureux, il est vital de savoir quoi faire de son énergie, renchérit-il. Il est inutile de la consacrer à des passions tristes puisque, ainsi, elle sera gaspillée.

« On ne construit rien en s’apitoyant sur son sort et en nourrissant ses mauvaises pensées. Pour s’inscrire dans la suite du monde, il vaut mieux marcher à sa mesure, avec le sourire, et participer à l’effort collectif, même si ça peut être assez difficile », conclut le réalisateur, ajoutant qu’il faut tirer profit de son intelligence pour avancer.

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La paradoxale nécessité de la souffrance

À première vue, le lien entre la souffrance et le bonheur peut sembler déconcertant. Néanmoins, une chose est certaine : une fois maîtrisée et acceptée, la souffrance, réalité incontournable de l’existence humaine, devient un catalyseur puissant pour la croissance personnelle et le développement de la résilience, fait valoir Jean Désy.

« Faire abstraction de la souffrance en la niant ou en la refusant, c’est idiot. Un état de souffrance relatif est nécessaire, naturel, et fait partie du quotidien de tous les humains. En connaissant la douleur, nous sommes plus en mesure de reconnaître et d’apprécier les moments de bonheur, de paix et de gratitude dans nos vies », explique-t-il, disant avoir tiré beaucoup de leçons du livre L’art du bonheur du dalaï-lama.

Évidemment, il est important de souligner que la souffrance n’est pas une fin en soi et qu’elle ne garantit pas automatiquement le bonheur. C’est plutôt notre façon d’y faire face, de l’intégrer dans notre expérience de vie et de tirer des leçons de ses enseignements qui déterminent son impact sur notre bien-être global.

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Selon le sociologue français Frédéric Lenoir, intervenant récurrent de la série, de la souffrance jaillit l’empathie envers les autres, car de nos propres malheurs nous tirons une sensibilité accrue et une capacité plus profonde à offrir du soutien et de la compassion. « L’empathie nous donne une envie que les autres soient heureux parce qu’être engagé dans des causes et aider son prochain, ça rend heureux. Ensuite, du bonheur naît l’altruisme, et de l’altruisme, le bonheur. C’est ce que je nomme le cercle vertueux du bonheur », explique-t-il dans l’épisode La santé du corps.

Passez de la parole aux actes dans cette quête ambitieuse d’un bonheur collectif et plongez dans la série documentaire Bonheur intérieur brut, diffusée sur la plateforme Web de TV5. Hugo Latulippe y voyage dans 14 pays, de la Corée du Sud au Danemark, pour découvrir diverses façons de trouver un sens positif à nos vies. Difficile de ne pas avoir un sourire radieux en regardant cette série parsemée d’images sublimes et de rencontres enrichissantes!

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