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Le retour de « L’île de l’amour », cette téléréalité aussi délicieuse que gênante à regarder
J’entends déjà au loin le son des cœurs qui se brisent et pour cause, L’Île de l’Amour sera de retour sur nos écrans lundi. Laissez-moi vous dire qu’après les déceptions de la dernière saison d’Occupation Double, j’ai de grosses attentes pour mon second péché mignon télévisuel.
Pas la peine de me faire la remarque, je suis très consciente que c’est le concept le plus superficiel et hétéronormatif de tous les temps. Une gang de candidat.e.s jeunes, minces, musclé.e.s (et difficilement différenciables), en costumes de bain à la journée longue, qui se mettent en couple et partagent un lit dès le premier soir, entre deux jeux d’alcool et de frenchage… on ne s’attend pas ben ben à nourrir nos neurones, avec ça.
Pourtant, pas le choix de constater que pour une émission avec une idée de base aussi douteuse, c’est savoureusement bien exécuté.
Les candidat.e.s sont juste assez intrépides, dégêné.e.s et immatures émotionnellement pour se lancer corps et âme dans des relations amoureuses beaucoup trop intenses, quitte à se faire briser le cœur par les défis conçus pour générer le plus de drames possibles. La narration baveuse, qui ne prend rien ni personne au sérieux, est le crémage qui donne sa saveur au tout. (La cerise sur le gâteau, ce sont les petits pitous dominicains qui s’incrustent au beau milieu des drames romantiques pour demander à se faire gratter le ventre.)
Bref, les potins sont garantis, et pour celles et ceux qui n’en ont jamais assez de se fourrer le nez dans les couples des autres, on peut même voter sur internet pour ajouter encore plus de bisbille sur l’île.
Rien que d’en parler, je suis tout émoustillée. Mais ce n’est pas parce qu’on aime qu’on ne peut pas rêver d’une meilleure troisième saison.
Les candidat.e.s peuvent-ils encore nous surprendre?
À voir les premières vidéos de présentation des Insulaires, le dépaysement n’est pas tellement au rendez-vous. Une belle sélection uniforme de pompiers, d’esthéticiennes et d’entraîneur.euse.s privé.e.s, comme on en a l’habitude.
Malgré un manque criant de diversité (sauf au niveau des signes astrologiques), on peut quand même se réjouir d’un point : comparée aux influenceur.euse.s clairement poussé.e.s à Occupation Double par leurs agences afin d’augmenter leur visibilité, la distribution de L’Île de l’amour est un vrai vent de fraîcheur et a l’air d’être là pour s’amuser pour vrai.
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Cette année encore, j’attends de la candeur, du poussage de fonte compétitif, beaucoup trop de communication de sentiment et ben du monde qui prétend « c’est juste un jeu, Babe, t’as le droit d’explorer », puis qui braillent leur vie quand Babe explore un peu trop creux dans une autre bouche.
Cela dit, oh, comme je rêve d’une distribution plus queer et pansexuelle pour encore plus de possibilités de couples et de chicanes. On verra ce que l’avenir nous réserve, car il reste encore beaucoup de monde à présenter.
J’aimerais aussi voir des rapports de séduction moins « traditionalistes » et redondants. L’histoire des chevaliers qui se font compétition pour la princesse difficile, on la connaît déjà, merci.
À date, ce qui me surprend le plus des Insulaires, c’est ce qu’ils et elles recherchent ou pas chez leur âme sœur. « Moi, un gars qui me texte après 10h le soir : reg flag immédiat. » Ok…?
La nouvelle équipe d’animation sera-t-elle à la hauteur?
Pour succéder à Naadei Lyonnais, c’est le bel Olivier Dion qui marchera au ralenti dans du linge luxueux et chapeautera les évictions de célibataires en peine. Douceur et légèreté comme Jay d’Occupation Double? Empathie et faces qui matchent avec les musiques poignantes comme Naadei? Animation complètement réinventée? Je suis bien curieuse de voir ce qu’Olivier choisira.
Tout repose toutefois sur les épaules de Geneviève Schmidt, nouvelle narratrice de la saison. J’ai largement confiance en son charisme et en son talent pour la comédie. Je croise aussi les doigts pour qu’elle sache garder le ton fromagé et décalé qui faisait la fraîcheur des autres saisons.
Donc voilà, si vous me cherchez dans les prochaines semaines, je serai en train de vivre des sensations amoureuses extrêmes par procuration et de probablement critiquer les choix de vie des habitant.e.s de L’Île de l’amour, la téléréalité à la fois la plus décomplexée et complexante des ondes.
J’ai carrément installé mon vélo stationnaire devant la télé. Non, je ne succomberai pas à la tyrannie des standards de beauté que TVA veut me rentrer dans la gorge… Le vélo, c’est pour ma santé cardio-vasculaire, parce que mon cœur s’apprête encore à faire des loopings avec cette émission.