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Nous sommes tous coupables d’utiliser Facebook comme une vitrine où l’on se présente sous notre meilleur angle et de mentir à nos amis virtuels.
Je ne parle pas ici de mensonge du genre « publier un statut dans lequel j’affirme peser 220 livres de muscles alors que je ne fais que 156 livres molles après avoir mangé un copieux souper ».
Je parle plutôt de cette tromperie visuelle qu’est notre photo de profil. Cette photo à la fois charmante, mais mystérieuse, jolie, mais pas trop léchée. Une image que l’on place au sommet de notre profil Facebook comme un statement de ce que nous sommes.
La vérité est que cette photo n’est pas représentative de notre personne.
Depuis l’apparition de ce concept de profile picture, nous sommes devenus obsédés par cette représentation virtuelle de nous-mêmes, toujours à la recherche d’une photo voulant dire quelque chose comme :
« Regardez cette cool photo de moi vraiment bien habillé lors d’une soirée vraiment le fun à laquelle t’étais pas invité. »
Ou :
« Regardez ce luisant cliché de moi en train de faire mon jogging en petites shorts de sport. Voyez comme je suis sportive et en forme! »
Notre obsession pour la recherche d’un avatar social plus cool que nature nous pousse même à s’inscrire à courir sur la piste du Stade olympique en se faisant pitcher de la poudre colorée dessus avec l’objectif (rarement avoué) d’avoir une belle photo Instag cool pleine de couleur filtrée sur Afterlight*.
Et en route vers la maison, on bave devant des panneaux publicitaires sur lesquels on retrouve des femmes photoshoppées en sous-vêtements avec un air de « viens me fourrer » (ou des hommes en complet à quelques milliers de dollars qui semblent dire « j’ai plein de cash et un beau char, girl »). Ça finit par donner le goût de ressembler à ces mannequins artificiels et inhumains.
Alors on se fait des photoshoots maison, on se pose en essayant de montrer notre meilleur profil et en ayant l’air plus grand que nature. On espère pouvoir faire, juste un peu, l’effet qu’ont sur nous ces panneaux artificiellement démesurés.
La dictature de l’image dans notre société nous a transformés à machine à consommer de l’artificiel, à un point où nous devenons nous même des générateurs de « pas vrai ».
Il est là, le mensonge de notre photo de profil Facebook. Et celui ou celle qui ose dire que son avatar imagé n’a été choisi que pour sa personne sans avoir en tête l’aura que ça va projeter sur le réseau social est définitivement un menteur.
À force d’essayer de trop être parfait, on finit juste par l’ombre de notre propre personne.
*à ceux qui répondront qu’ils participent à ce genre d’événement pour faire du sport pis de l’exercice, sachez que vous n’êtes pas obligés d’attendre un événement du genre, coûteux, où tu cours avec plein de monde, pour faire du sport. Si c’était vraiment votre but, vous auriez juste à enfiler vos souliers et aller courir, point.