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Je me suis ramassĂ© au Pakistan. Jâsuis parti juste deux mois. Câest bien peu pour comprendre pis exposer toute la complexitĂ© du pays, spĂ©cialement quand tu te sens Ă des annĂ©es-lumiĂšre de ce buzz-lĂ .
Yâa plein de choses dont jâaurais pu parler qui sont tellement chargĂ©es et complexes, comme les droits des femmes dans ce pays, la persĂ©cution de tout type de minoritĂ©s, leur rapport trouble envers lâenvironnement, les paysages incroyables ou encore la fois oĂč on sâest fait suivre par les Services secrets, mais je ne serais dĂ©finitivement pas le mieux placĂ© pour en parler (dâailleurs, le journaliste Jasmin Lavoie est en train dâĂ©crire un sale livre lĂ -dessus).
Jâvoulais pas faire un ouvrage de rĂ©fĂ©rence ni un Lonely Planet des pauvres. Yâa pas nĂ©cessairement de raisons de publier ça, si ce nâest ce que par peur dâoublier. Ăa va aussi mâĂ©viter ce bon vieux classique du «Pis, câtait comment ton voyage?»
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Pas compliquĂ©: Grosse grosse annĂ©e de tournĂ©e qui venait de se finir, jâvoulais partir deux mois quelque part oĂč ni ma famille, ni mes amis, ni ma compagnie de disque ne seraient capables de me joindre.
Au moment de partir, ça faisait 12 attentats en 9 jours qui pétaient là -bas.
Ăa tombe ben, un collĂšgue du secondaire, Jasmin Lavoie (alias Le Daim), est correspondant pour France 24 au Pakistan. Son contrat dure un an. Câest lĂ oĂč jamais. Trois, quatre bats plus tard, yâa le photographe Marc-Ătienne Mongrain aka Le Petit Russe qui se crinque Ă venir un mois. Bing bang on achĂšte nos billets dâavion, ben excitĂ©.
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MalgrĂ© tout, on nâest pas envahi par la peur, parce que rassurĂ© par Jasmin, mais yâa quand mĂȘme de lâexcitation de plus qui se fait sentir. Ăa va ĂȘtre un trip de tourisme plus ou moins dĂ©frichĂ©.
«Si vous saviez ce que je fais à Montréal, vous devriez plus vous inquiéter quand je suis prÚs de vous.»
La vraie gestion dâavant-dĂ©part, elle se fait au niveau de mes parents. Ayant quatre enfants qui ont voyagĂ© en masse, yâen ont vu dâautres comme on dit, mais celle-lĂ ils ne lâavaient jamais vu. Jâessaie dâattĂ©nuer tout ça avec eux, qui se renseignent principalement chez TVA. Bonne nouvelle, la chaĂźne nâa mentionnĂ© quâun seul attentat. Pour une fois que leur couverture internationale me convient amplement. Jâsuis pas parti quâils ont dĂ©jĂ hĂąte que je revienne. «Si vous saviez ce que je fais Ă MontrĂ©al, vous devriez plus vous inquiĂ©ter quand je suis prĂšs de vous.»
En terrain semi-connu
Entre Mad Max pis Jackie (deux biopics) dans lâavion, je rĂ©alise que concrĂštement je ne connais Ă peu prĂšs rien du Pakistan, mis Ă part que câest toute lĂ quâils sont les terroristes dans la sĂ©rie Homeland pis que yâa du monde qui sâhabille funky dans ce coin-lĂ . Jâvais me garder la surprise pour lâarrivĂ©e que je me dis.
*Bruit dâatterrissage dâavion*
On arrive lĂ -bas, vite de mĂȘme le dĂ©paysement se tolĂšre, ça ressemble un peu Ă la Turquie, que jâavais visitĂ©e en 2009. Yâa des priĂšres cinq fois par jour, le monde ont lâair chummy pis y fait chaud. On arrive au bureau de France 24 (une maison en fait) pour voir mon bon chum Jasmin.
Je considĂšre le Pakistan comme un pays un peu slaque.
On se fait aussi accueillir par Shahzaib et Taha, ses deux collĂšgues journalistes pakistanais. Ils sont remplis de contacts de toute sorte, presque autant que Lapointe en avait pour de la poudre Ă lâĂ©poque dâInviter les vautours. Ils connaissent tout le monde, les horaires de tout, les façons les plus efficaces de faire quoi que ce soit, etc.
Câest dâailleurs Taha qui, Ă mon arrivĂ©e, va me rĂ©sumer le mieux le Pakistan en une phrase; «Tâes au Pakistan, man. La sĂ©curitĂ© est toujours une source de prĂ©occupation, mais tu peux tuer et tâen tirer en toute impunitĂ©, ici.»
God is the limit
Je considĂšre le Pakistan comme un pays un peu slaque. Autant on y fait preuve de rigiditĂ© en ce qui a trait aux protocoles militaires et religieux, autant on ne suit pas le peu de lois en matiĂšre de rĂ©gie du bĂątiment, de sĂ©curitĂ© au travail, de sĂ©curitĂ© routiĂšre ou encore de normes environnementales. En dâautres mots, tu peux pas mal faire nâimporte quoi, en autant que tu ne fasses pas chier Dieu, lâArmĂ©e ou le Gouvernement.
Ici, ça fait souvent le saut quand on voit des «goras» (blancs\occidentaux) parce que yâen nâa pas beaucoup. Yâa aussi des places un peu plus conservatrices oĂč la prĂ©sence de goras est peu recommandĂ©e. Comme la fois oĂč on sâest fait demander par la police de quitter un village reculĂ© en plein repas, on sait pas trop pourquoi, mais on dirait que câtait pas safe pour deux goras dâĂȘtre lĂ .
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Tu peux travailler deux ans Ă Islamabad sans jamais vraiment voir le Pakistan. DrĂŽle de feeling.
On sâest promenĂ© vraiment Ă plusieurs endroits un peu partout dans le pays, pis on nâa jamais rĂ©ellement croisĂ© de touristes en dehors de la capitale.
MĂȘme Ă Islamabad, la plupart des Occidentaux sont des diplomates qui travaillent lĂ , enfermĂ©s dans lâenclave diplomatique oĂč sont la plupart des ambassades. En plus, avec tout le brassage de marde, ils sont rĂ©guliĂšrement en «lockdown» ce qui fait quâils ne peuvent pas trop sortir ou du moins limiter leurs dĂ©placements en termes de temps et de distance en dehors de lâenclave. Au bout de tout ça, tu peux travailler deux ans Ă Islamabad sans jamais vraiment voir le Pakistan. DrĂŽle de feeling.
Dur dur dâĂȘtre un touriste
Bref, si ce nâĂ©tait pas de nos amis journalistes pluggĂ©s, on nâaurait probablement jamais pu se promener Ă travers tout le pays comme on a fait, parce quâil faut le dire, ce nâest pas le pays le plus tourist-friendly; beaucoup dâhĂŽtels refusent dâoffrir des chambres aux Ă©trangers Ă cause des enlĂšvements ou juste pour ne pas avoir de troubles avec les Services secrets.
Yâa aussi beaucoup dâendroits oĂč tâas besoin dâun certificat spĂ©cial qui est long Ă obtenir pour rentrer dans la rĂ©gion. MalgrĂ© tout, on rĂ©ussit Ă se taper un trip oĂč on rencontre des princes, des pauvres, des montagnes, des dĂ©serts, du hash, des fusils, etc. Un merveilleux melting pot qui mâa fait rĂ©aliser que les Pakistanais ne sont pas piquĂ©s des vers.
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Dans lâacte 2 du Pakistanimal tour qui sera publiĂ© la semaine prochaine, je me rapproche dâun peuple incroyablement hospitalier. Moi qui croyais quâon Ă©tait les seuls avec notre caribou pis nos pĂątĂ©s de viande.
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BONUS
â Fait Ă©trange numĂ©ro 1 Ă propos du Pakistan â
Chaque matin dans le journal, yâa une carte de la ville avec des pâtits chiffres reliĂ©s Ă tous les crimes et mĂ©faits quâil y a eu dans la journĂ©e dâavant. Un genre de «best places to kill or steal», oĂč on nomme tout le monde dans un visuel assez gentil. Hier, dans mon quartier, yâa eu deux meurtres pis un chĂšque qui a rebondi Ă la banque. On parle dâun chĂšque dâenviron 2000$, parce que Asid Afaiq avait mal checkĂ© ses affaires.
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Pour en dĂ©couvrir plus sur l’artiste, dĂ©couvrez notre entrevue: «DĂ©jeuner sur l’herbe avec Philippe Brach».
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