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Le mystère d’Yvonne

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Il y a 40 ans, une Québécoise du nom d’Yvonne a transmis le secret pour être sourcier au cousin de Franso Louis-Jeune. Depuis la mort de son cousin il y a cinq ans, Franso se garde bien de le révéler. Peut-être un jour le dira-t-il à son jeune fils, avoue-t-il.

Avec une branche de manguier en forme de « Y », Franso détecte les sources d’eau potable sous nos pieds dans la région de Jacmel en Haïti. Après avoir creusé moins de vingt pieds chez un ami, lui et ses deux partenaires d’affaire ont trouvé de l’eau douce d’une source naturelle.

Une fois, il raconte avoir creusé jusqu’à 90 pieds sur presque deux mois avant d’y arriver. Ses collègues à la tête du puits d’environ un mètre de diamètre ne le voyaient plus au fond du trou. Une longue corde le reliait à l’extérieur.

« C’était tellement chaud en bas, j’ai dû faire descendre un climatiseur », se rappelle-t-il.

Lorsqu’il cherche une nouvelle source, il coupe une branche d’un manguier (ça ne peut être une autre essence de bois) et se promène en la tenant devant lui. À un moment, on voit ses bras bouger avec la branche. « Là, il y a une source, et elle est forte. »

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Il peut repérer plusieurs sources sur un même terrain, et en comparer leur débit en fonction de la force de la vibration.

Il y a quinze ans, son cousin lui a transmis l’art d’être un sourcier en seulement une journée de formation. « C’est pas tout le monde qui peut faire ça », raconte-t-il. « Je l’ai fait essayer à d’autres et ça n’a jamais marché. Seuls mon cousin et moi avons réussi. »

Son cousin est décédé à 70 ans en 2008.

« Il y a un mot secret que mon cousin avait appris de la Québécoise, mais je ne peux pas le partager avec vous! »

Il avouera par la suite qu’il va peut-être un jour le dire à son fils de 17 ans, quand il aura la maturité et la présence d’esprit d’un adulte, à 21 ans.

Franso, 39 ans, avoue qu’il est le seul à sa connaissance qui maitrise l’art du sourcier en Haïti.

« C’est la branche qui vibre par elle-même », rappelle-t-il.

Et contrairement à d’autres, il n’est jamais tombé sur un puits sec ou de l’eau salée.

Qui est cette mystérieuse Yvonne qui aurait aussi participé à la fondation de l’hôtel Cyvadier à Jacmel? De quelles traditions québécoises tient-elle ce secret? Comment faire pour trouver un manguier dans les forêts québécoises?

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Il y a bien une association de sourciers au Québec, mais son site web semble sortir de l’époque des Commodore 64.

Un reportage a aussi été produit en 2008 sur les sourciers québécois.

Ce sont les variations des forces magnétiques de l’écorce terrestre qui permettraient aux sourciers de repérer l’eau sous le sol. Le sourcier serait donc un radiesthésiste, une personne plus sensible que la normale à certaines radiations qu’émettraient différents corps.

Si tout ceci semble ésotérique, les dizaines de sources que Franso a trouvé depuis 15 ans en Haïti sont bien réelles. Une technique bien de chez nous.