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Le monde selon J : La cabane à sucre

Par
Jordan Dupuis
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La relation qu’entretiennent les Québécois avec la cabane à sucre est à mon avis vraiment étrange et mérite qu’on y réfléchisse un brin. C’est un doux mélange amour-haine comparable à notre relation entre Québec et Montréal, oscillant entre l’excitation d’y aller et le regret d’y être allé.

Encore une fois cette année, je me suis fait avoir; revenant du royaume des sucres, ballonné comme si j’avais mangé les jumelles Dionne frites dans l’huile et devant désespérément me magasiner un chien guide online, perdant graduellement la vue suite à mon nouveau diabète de type 2 post-cabane. Pourquoi donc diantre y vais-je à chaque année sachant pertinemment que je vais me sentir comme si j’avais fait un cross-country de bouffe dans un buffet chinois, repus et buzzé d’avoir ingurgité 32 litres d’huile de canola, 3 kilos de tire d’érable et ayant rampé jusqu’au char parké dans la gravelle à 32 pieds de la porte en bois rond ?

Dès que l’on met les pieds dans la cabane, on regrette déjà notre 13 piasses de gaz. Y fait chaud, ça sent la friture, 134 décibels de bruits ambiants nous entourent, on est cordé en rang d’oignons sur des chaises pliables en métal et nos avant-bras collent systématiquement sur les nappes blanches en plastique coupées à même le rouleau de 300 pieds que tu vois traîner au loin.
cash
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show
Qu’on se le dise, on paye 23 piasses pour :
nasty
love/hate
Le gargantuesque repas se poursuit sans oublier les fameux desserts servis 32 secondes après la dernière bouchée de bines, qu’on essaiera tant bien que mal d’avaler, voulant à tout prix rentrer dans notre argent et dans notre expérience d’antan digne des plus nobles colons de la Nouvelle-France. Qui dit dessert, dit systématiquement: le grand-père dans le sirop. Permettez-moi chers amis à la dent sucrée, de me poser la question sur l’origine de ce surnom gériatrique donné à une boule de pâte molasse baignant dans un jus brun. Le grand-père dans le sirop serait-il une métaphore de notre système de santé, le grand-père dans le sirop étant en fait un hommage au p’tit vieux qui marine dans son swing de CHSLD, lavé deux fois semaine à l’éponge ? Qui sait, car depuis les dernières élections, le Québec ne cesse de me surprendre.
moitié-moitié
puckée
bébittes
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line-up
« Donne-moi ton coupon jaune, roule ta tire au PC pis scram. Ha oui, en sacrant ton camp, fait donc un tour à la boutique souvenirs à côté du parking pour t’acheter un aimant à frigo des sucres, un t-shirt des sucres, une casquette des sucres, une tasse des sucres, un tablier de cuisine des sucres, des pantoufles des sucres, un calendrier des sucres, un porte-clés des sucres et tout ce que tu peux imaginer qui peut se faire avec la terminaison des sucres. »
overtime
J.