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Le monde pailleté, sportif et inclusif du roller derby féminin

Portrait de Glitter Bomb, joueuse énergique et passionnée.

Par
Alice Lemay
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URBANIA et TV5 s’unissent pour vous présenter un profil inspirant tiré des capsules numériques accompagnant la série Elles, qui met en lumière des collectifs féminins du monde entier.

« C’est drôle parce que je n’ai vraiment pas un background sportif », raconte en riant Glitter Bomb – Ariane de son vrai nom. Celle qui est aujourd’hui présidente de la ligue Montréal Roller Derby ne savait même pas patiner il y a cinq ans!

C’est lorsqu’une amie inscrite à la ligue lui a parlé de cette activité que sa curiosité a été piquée. « Donc là, elle me présente un sport de contact qui est principalement entre filles et personnes de la communauté queer, qui se pratique sur des patins à roulettes et qui est vraiment intense », récapitule Glitter Bomb. « Et je me dis : “My God, ça a l’air d’être la meilleure affaire au monde”. »

Peu de temps après, elle participe donc à un camp d’entraînement d’été qui l’initie au monde des patins à roulettes. Elle a aussitôt la piqûre, charmée aussi bien par l’aspect physique et gratifiant de ce sport que par l’esprit de sororité qui lie fortement ses participantes. Fin 2018, la nouvelle venue intègre officiellement la Montréal Roller Derby. Ne reste alors qu’une seule étape, cruciale : se choisir un pseudo à l’image de sa personne.

(Crédit photo Walter Howor)
(Crédit photo Walter Howor)
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« J’aime ça être bubbly, faire la fête, être avec les gens. J’aime l’intensité », dit d’elle-même cette ancienne maquilleuse abonnée aux looks brillants et néons. « J’avais envie qu’il y ait dans mon nom un côté girly et doux qui représente cet aspect de moi, mais aussi un côté explosif. Je voulais qu’il y ait cette dichotomie-là. »

Rapidement, « Glitter Bomb » apparaît comme une évidence, cette révélation s’accompagnant même d’un imaginaire plus étincelant encore. « Chaque fois que je fais un contact avec un adversaire sur le terrain, j’ai envie de lancer des glitters dans les airs et que ça fasse “pouf”! Malheureusement, je n’ai pas le droit parce que ce serait glissant [rires], donc je m’en mets juste dans le visage pour que les gens me reconnaissent. »

Un milieu inclusif

Au-delà de l’exercice énergique et du bel esprit de camaraderie, un troisième élément convainc d’emblée Glitter Bomb qu’elle est à sa place : l’inclusivité des genres et des corps au sein de la ligue.

« Il y avait des gens de tous les gabarits, puis des filles, des personnes non binaires et des personnes trans. Cet aspect-là me sécurisait », affirme-t-elle. S’auto-définissant comme « curvy », elle dit ne pas aimer se rendre dans des gyms mixtes, de peur de se comparer aux autres, d’être elle-même jugée ou que des hommes la regardent de façon inappropriée.

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Au roller derby, c’est tout l’inverse : non seulement toutes les formes sont acceptées, mais aucune n’est supérieure à une autre, chaque morphologie ayant ses propres atouts. « Ça rassure de voir ça, parce que pour une fois, ton corps n’est pas jugé et devient même valorisé, explique Glitter Bomb. Pas besoin d’avoir un corps d’un type ou d’un autre pour jouer au roller derby; tu peux voir des gens qui te ressemblent et qui jouent à ce sport-là. Ça donne confiance. »

(Crédit photo Meredith Lelièvre)
(Crédit photo Meredith Lelièvre)
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La beauté de l’effort

Mais jamais rien ne s’obtient sans effort ni détermination : cela, Glitter Bomb le découvre rapidement dans la fréquence et l’intensité des entraînements. « Une fois que tu commences à t’investir, c’est un peu un no turning back. Il faut que tu sois dedans à 100 %, que tu sois en forme et que tu t’entraînes régulièrement », insiste-t-elle.

Après tout, il s’agit d’un sport full contact (qui comprend des impacts directs avec l’adversaire) et à haute intensité. Il n’est d’ailleurs pas rare que les toutes jeunes recrues soient directement plongées dans le grand bain, qu’importe leur niveau. « Tu vas faire des drills [exercices] avec quelqu’un qui fait du roller derby depuis 10 ans et qui pourrait te ramasser en un clin d’œil. Ça peut être dur pour l’estime de soi », reconnaît Glitter Bomb.

toujours positive, Glitter Bomb garde en tête le même mantra qu’en cas de chute : « Tu te relèves, puis tu recommences. »

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Mais selon elle, il n’y a rien de plus formateur, d’autant plus que dans ce sport, tomber n’est pas un échec. « Ça veut dire que t’as vraiment donné tout ce que tu pouvais puis que t’as appris quelque chose là-dedans », explique celle qui s’est améliorée en un rien de temps. Car si le sport est exigeant, sa capacité de progression, elle, est aussi impressionnante qu’encourageante.

« On s’améliore rapidement et c’est beau à voir. C’est très empowering le roller derby, parce que ça donne beaucoup de confiance en sa propre force, affirme Glitter Bomb. J’avais tellement de plaisir que je me suis dit : “Dans le fond, je peux aimer ça, faire du sport”. »

S’essayer avec Elles

Lorsque la rappeuse Sarahmée, animatrice de la série documentaire Elles, s’est rendue sur son lieu d’entraînement pour mieux comprendre ce qu’est la Montréal Roller Derby, Glitter Bomb se souvient avoir été agréablement surprise de la voir se prêter au jeu.

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« J’ai trouvé ça le fun qu’elle mette des patins et que ça lui tente d’essayer, de feeler un peu c’est quoi, l’expérience roller derby », raconte-t-elle. « Parce que ça reste un peu flou quand on essaie d’expliquer aux gens ce que c’est. Souvent, ils sont là comme : “Ah ouais? Et c’est sur des patins à roulettes, tout ça? Est-ce qu’il y a une balle?” »

Elle aimerait contribuer à faire connaître ce sport de niche qui, en raison de la pandémie, a confisqué de nombreuses membres aux équipes et empêché la bonne tenue des entraînements, freinant considérablement la progression de beaucoup de joueuses. Mais, toujours positive, Glitter Bomb garde en tête le même mantra qu’en cas de chute : « Tu te relèves, puis tu recommences. »

(Crédit photo Emi BK)
(Crédit photo Emi BK)

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Si vous souhaitez découvrir d’autres collectifs de femmes créatives à Montréal, rendez-vous sur TV5Unis pour voir les capsules numériques en ligne. Envie d’élargir vos recherches à la scène internationale? Alors la série Elles, diffusée sur TV5 les vendredis à 21 h et en ligne sur TV5Unis, n’attend plus que vous!