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Le monde est stoned: l’éternel retour du psychédélisme

La musique québécoise sous influence

Par
Jean-Philippe Tremblay
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Le lien entre musique et drogues, c’est l’éléphant mauve dans la pièce. Culturellement, l’affection que portent certaines scènes à la consommation d’une substance en particulier marque souvent profondément la direction qu’elles prennent; on a qu’à penser à l’importance de la marijuana dans la culture hip-hop ou au lien puissant qui unit la cocaïne à la naissance du disco.

Alors que les derniers mois ont été marqués par le 50e anniversaire de la révolution psychédélique québécoise qu’a été le Québec Love de Charlebois, la publication de la belle anthologie de la revue Mainmise (phare de la contre-culture québécoise 70’s) Nos racines psychédéliques, le trend grandissant de la microdose et le retour de la recherche sérieuse sur le LSD comme traitement médical, on s’est demandés où s’incarnait le psychédélisme dans la scène quèb’ en 2020.

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Des univers dans un univers

Même s’il n’est pas parvenu à alimenter la révolution mondiale des esprits qu’il incarnait à l’aube des années soixante (à voir à ce propos The Sunshine Makers présentement sur Netflix), le psychédélisme a marqué tout un pan du siècle dernier et, en conséquence, sa trame sonore. Le Québec n’y fait pas exception, les réminiscences du psych ayant fait leur chemin de toutes sortes de manières (parfois surprenantes) dans la culture populaire.

https://www.youtube.com/watch?v=xUVscxARGK8

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Tellement en fait que même s’il a beaucoup évolué, ses effets secondaires se font encore sentir. Ce qu’on nomme « musique psychédélique » regroupe en effet maintenant une très grande variété de genres, de courants et de sonorités.

La musique pour accompagner son trip

Alors qu’à ses débuts ici en Amérique c’était le fuzz, le feedback, l’instrumentation exotique et les textes rock/bluesy/folk à tendance chamanique ou surréelle qui l’incarnait, ces ingrédients ont étés déconstruits et réutilisés dans de nouveaux contextes au fil du temps.

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D’autres se sont aussi ajoutés à la recette, notamment les longs segments instrumentaux, claviers électroniques et directions mystiques ou bruitistes issues du prog des années 70. Des éléments psychédéliques ont étés intégrés à la soul, au funk, même au hip-hop. Il y a eu l’électro pure et dure, sa transcendance syncopée et sa transe accompagnée de nouvelles drogues, les vagues californiennes et australiennes, expérimentales fusion et combien d’autres…

Le lien unissant toutes ces directions contrastées restait cependant le même : recréer au cœur de la musique des expériences sensorielles décalées s’approchant de l’usage des hallucinogènes.

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Contre-culture québécoise des années 2020

Ce mouvement de contre-culture, loin d’être disparu, s’est lentement fait une place au cœur de la culture populaire; ainsi, pendant que certains musiciens reprennent le flambeau du psychédélisme de manière assumée, un savant mélange de ses ingrédients se retrouve aussi dispersé dans à peu près tous les courants musicaux actuels. Que ce soit de manière explicite ou non, au niveau des textes, des arrangements, de l’instrumentation ou simplement des ambiances évoquées, les codes du psychédélisme montrent partout les signes de leur influence marquante.

On vous propose aujourd’hui cette playlist planante de musiques québécoise parue au cours des derniers mois pour vous en faire une idée (et accompagner votre prochaine microdose, qui sait?)

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